Jour 1
Après plusieurs éditions plus que réussies qui ont vu successivement un événement jeune, grandir peu à peu, pour atteindre l’âge adulte et par conséquent une certaine maturité : le Hellfest millésimé 2011 s’annonce comme un excellent cru. Voir exceptionnel ! Premièrement l’organisation annonce sold-out depuis un bon mois et l’affiche est (sans grande surprise) plus qu’excellente. Bien loin des polémiques entrenues par une minorité qui visiblement ne pourra jamais comprendre ce qu’est l’attachement pour un style de vie différent du leur et, soit dit en passant, ne connaît pas non plus la définition du terme « tolérance », le pèlerinage de Clisson a commencé à voir affluer par millier ses adeptes dès le jeudi matin. Après une soirée passée à déambuler à droite à gauche, à éviter moult péripéties à travers vents et marées, je peux poser sereinement mon ancre au Métal Corner pour une série de concerts. Pour laisser place sur les coups de… à une Glam Party toujours aussi festive et arrosée.
Me voila maintenant le lendemain, vendredi 17 juin, face à la Terrorizer Tent où l’incontournable groupe de Stoner Hangman’s Chair est prévu. Il est 10h30, les Parisiens montent sur scène, j’ai absorbé deux Efferalgan effervescent, le top départ 2011 est enfin lancé ! Pas beaucoup de monde mais un public qui est à l’écoute et surtout courageux de s’être levé si tôt avec je pense une joyeuse gueule de bois. Le groupe enchaîne les titres sans transition, juste un « merci » très discret après No Rest I’ve found. Les basses me font ressortir le cœur de la poitrine, le son est un peu fort je trouve (il l’est pour tous les groupe au final). Longs et lents riffs, torturés : leur musique est à la fois majestueuse et pesante. A noter un visuel intéressant produit par une légère fumée. Se tient en parallèle les autres français de Klone sur la Main Stage 2. Le début d’une consécration pour ce groupe à tendance « Toolienne ». J’arrive juste pour une reprise de Björk, à savoir Army of Me que je trouve franchement bonne et surtout inattendue. La beauté du morceau est conservée, tout en y ajoutant une certaine puissance.
C’était leur dernier morceau. Le show suivant se trouve à ma gauche sur la Main Stage 1 et est quasiment immédiat. Les Américains de Vialent Thorr, au un bon look biker des 70’s nous envoient une bonne quantité de décibels dans les oreilles. Ce quintet à veste à patchs et surtout à forte tendance R’n’R à le mérite d’attirer pas mal de curieux. Attitude et mélodie qui sentent bon le Jack Daniel’s. Longue barbe et cheveux longs, le frontman est un sacré personnage qui possède énormément d’énergie. Ce Rock sale, qui à défaut d’être original ou de déchaîner le public qui est au passage un peu mal réveillé (le chanteur nous hurle Are you awake), me plait ! Je me retrouve à un moment donner entre la mélancolie de My Sleeping Karma et la brutalité de Suicide Silence, que choisir ?
Je décide instinctivement de me diriger vers ces derniers. Les californiens nous assènent leur Brutal Death intense et nous produisent un show (sur la Main Stage 2) digne de ce nom avec à la clef pour les fans Wall of Death et plusieurs circle pits. L’ultra tatoué Mitch Lucker nous à tout donné au chant, bravo ! Après la tempête, voici le calme. Un calme bien inquiétant d’ailleurs, une nouvelle tempête ? Dans les deux sens du terme oui, car la pluie se fait désormais sentir et viens compliquer la vie des festivaliers. En même temps, les Anglais d’Architects rentrent sur scène sur une musique très gentille. Ils nous envoient leur Metalcore plutôt agréable car truffé de passages « soft ». Look juvénile en apparence mais une grande précision chez eux, ces derniers nous offrent un show intéressant mais moins que leur prédécesseur ce qui me donne une impression de fadeur. De plus la pluie se fait de plus en plus oppressante, je décide donc tourner les talons.
De retour sur le site après une pluie battante qui, apparemment, n’a pas découragé les festivaliers. Bien au contraire, beaucoup de monde en ce vendredi après-midi très gris. Il est 17h, passage ultra bref à la Nouvelle-Orléans avec nos amis d’EyeHateGod. Les Sludgers se produisent devant un chapiteau archi comble, guitare lourde et larsens qui n’en finissent pas. L’intérêt immédiat est pour moi The Cult dans la mesure où ces derniers ne figurent pas sur mon tableau de chasse et accessoirement aussi car j’aime beaucoup. Que ce la soit en live ou en studio, leurs mélodies sont toujours aussi incroyables. Groupe qui possède une originalité particulièrement remarquable dans leurs compositions. Je suis ni transcendé ni déçu, je suis juste heureux des les apprécier après toutes ces années. Une autre formation culte suit avec les punks anglais de The Exploited : son crade, hurlements éraillés et pogos, bref que du bonheur.
Chaos is my life, Punk's not dead et l’excellent Sex & violence. J’avoue que le quintet passe beaucoup mieux dans une salle (petite de préférence), sur une grande scène cela les dénature à mon sens. Main Stage 1, l’extrêmement attendu Down et seconde formation de la NOLA pour cette journée débarque sous les tonnerres d’applaudissement. Les texans sont particulièrement en forme, leur but est de combler les fans qui sont nombreux. Le charismatique Phil Anselmo, au look type année 94, est juste fabuleux. Ils enquillent les standards devant un public qui vit à 100% cette performance. Un nouveau petit crochet par la Terrorizer pour les Youngs Gods. L’année dernière leur concert avait été interrompu pour une raison obscure et n’avait donc duré que quelques minutes, je tiens donc à prendre ma revanche.
Pour résumer : envoûtant. A noter tout de même un jeux de lumières très intense. La pluie et la foule commencent à être pesante, il est de plus en plus difficile de circuler et nos vêtements sont plus qu’humides, mais bon cela fait partie de la dure vie des concerts en pleine air. Les très (trop) techniques Meshuggah débarquent à 20h10 plein. Le frontman est comme possédé avec les yeux révulsés. Je me demande comment les deux guitaristes et le bassiste font pour jouer des morceaux aussi complexes tout en headbangant autant ? Intéressant au début mais vite lassant je dois l’avouer. Un peu plus tard nous avons enfin le droit à Iggy Pop. Le bon vieil iguane est toujours aussi énorme. Raw power, Search And Destroy et Gimme Danger à l’affilé, faut le faire ! Le dieu du Rock enfonce définitivement le clou avec le génialissime I Wannna Be Your Dog qui enflamme le Hellfest.
Petite amertume lorsque j’ai constaté que Pete Sandoval n’est pas derrière les fûts de Morbid Angel. L’indéboulonnable David Vincent reste toujours avec ses tics à la Gene Simmons continuent d’être une valeur sûre dans le Death old school. Un show sans surprise non plus. Concert complètement dingue de Rob Zombie : un des événement du Fest. Ce dernier ne daigne pas souvent de tourner en Europe et encore moins en France. Du coup la foule est au rendez-vous et elle en aura pour son argent. Super Beast, Living Dead Girl et même le titre phare de White Zombie à savoir More Human. Squelette, drapeaux de Frankenstein et nana topless, bref un show important. Un passage à la Rock Hard Tent pour croiser les respectables Possessed : Thrash Death ultra efficace et surtout ultra obligatoire à voir. Un petit bonsoir a Buzz Osborne des Melvins et à bientôt pour de nouvelle aventures.