HOT on the rocks!

Sticky PostInterview de Mike Tramp, mars 2013

mercredi/10/04/2013
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1- Tu as décidé d’appeler ton album «  Cobblestone street » (rue pavée) peux tu nous expliquer pourquoi ?

Ce n’est pas une rue spécifique, mais la métaphore dans la chanson concerne l’époque avant qu’ils asphaltent les rues, c’est que les rues pavées me ramènent à mes jeunes années et toutes les choses positives, c’était l’époque où la musique me rendait heureux, avant que je sois presque un musicien, que je profitais de la musique car une fois que tu deviens musicien tu commences à tout prendre comme une compétition. Il y a tellement de choses positives en rapport avec cette époque, c’était le temps où la musique était pure dans la fin des années 70, c’était l’époque dans ma vie ou tout était le meilleur et auquel je veux m’accrocher et je ne veux pas que ça change donc même si le monde a changé je veux en quelque sorte continuer à vivre dans cette époque. Pour moi appeler cet album Cobblestone Street signifie que je m’accroche à cette période de ma vie. Comme si j’allais dans mon ancienne chambre et que dans cette chambre il y avait les meilleurs groupes qui faisaient les meilleurs albums ; les meilleurs films, livres… c’était les derniers jours avant que cela ne devienne un monde technique.

 

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2- Je sais pas si c’est voulu mais les titres des chansons sont mis dans un ordre qui on dirait raconte une histoire ?

Ce n’est pas volontaire mais il y a une chose quand j’enregistre les chansons, je le fais dans l’ordre de l’album comme d’aller d’un point A à un point B et finalement quand je les ai écouté  ça m’a paru comme la musique d’un film. Ensuite je me suis dit « trouve le directeur qui serait capable de voir ce que je vois, comme une bande originale d’une histoire qui est raconté. Donc quand je l’écoute, c’est comme le film de ma vie, pas totalement mais en quelque sorte, tu as même l’effet d’un film dans la dernière chanson quand ça se termine.

3- Que voulais-tu exprimer dans tes chansons, de quoi parle ton album ?

L’une des choses principales à propos de cet album, c’est que c’est la première fois que j’enregistre un album alors que je n avais pas du tout prévu de le faire. Il n’y avait aucun contrat d’enregistrement, personne n’attendait un album, je n’avais pas la pression pour en faire, cela m’a donnée en quelque sorte beaucoup plus de liberté et pas la pression du « il va être nul » et aussi le fait que personne n’en savait rien a part mon partenaire ingénieur, coproducteur. Faire l’album nous a pris une semaine, ce n’était pas réel, du genre si ça ne sort jamais ce n’est pas grave car personne ne savait ce qu’il se passait donc ça n’aurait tout simplement jamais été réel. Mais quand j’ai enregistré et mis en place la première chanson, nous l’avons écouté et nous nous sommes dit « est-ce que ce ne serait pas ça ? », il m’a dit de la mettre de coté et d’en faire une autre et on a continué comme ça, on a enregistré 4 chansons en 1 journée. Et comme ce n’était pas prévu, c’est en quelque sorte devenu naturel parce qu’on se pose pas la question de si ça va plaire ou pas mais je me posais quand même la question de comment allait être perçu l’album car je suis un artiste qui est à la base Rock’n Roll. Mais je traversais une période difficile où je ne savais pas si j’allais retourner avec ma femme, si j allais revoir mes enfants et être assis la avec pleins de choses différentes et être capable d être moi. C’était une situation triste et effrayante mais c’était un sentiment de total liberté de pouvoir dire « c’est ce que je suis, c’est ce que je fais », une fois l’album terminé je l’ai fait écouter a des amis musiciens et ils m’ont dit que c’était l’album le plus personnel que je n’avais jamais fait.

 

4- As-tu une chanson que tu aimes plus que les autres ?

Pas vraiment, oui et non, j’ai parfois des chansons que je préfère écouter que d’autres ou que je préfère jouer à d’autres, il y a différentes catégorie, je suis très surpris car ça se renouvelle et je me surprends encore parfois avec de nouvelles choses que je n’avais pas conscience de faire avant. Pour moi malgré tout, les chansons sont toutes les mêmes, elles représentent qui je suis en réalité et ça me donne confiance de rester moi-même.

 

5- Quand tu as commencé à jouer, t’attendais tu à connaitre un tel succès ?

Pas du tout. Je n’ai jamais rêvé ou eu l’ambition de me diriger dans la musique un jour, mais j’ai commencé à jouer à l’école et ensuite en colonies de vacances, tu as les gens assis autour du feu de bois et tous le monde chante des trucs du style « Knocking on Heaven’s Door ». Ensuite je me suis retrouvé dans un groupe avec 3 mecs de 10 ans de plus que moi, déjà établis, et ils voulaient un jeune chanteur, je n’ai pas eu le temps de réfléchir, j’ai dit à ma mère que je ne retournerais pas à l’école, j’ai été élevé par ma mere et mes 2 frères donc quand je lui ai annoncé la nouvelle elle s’est dit qu’elle ne pourrait plus s’occuper de moi donc elle espérait que ça allait marcher, et de ce genre je ne suis jamais retourné a la maison. Quand ça a commencé à devenir réel, j’ai absorbé et appris et je me suis alors dit que c’était peut-être ce que je voulais faire. Au début je disais aux gens que je n’étais pas fait pour ce business mais quand il n’y a plus eu le choix, et que j’ai appris à être bon, j’ai réalisé que je pouvais écrire une chanson et ensuite une deuxième. C’est en vieillissant que j’ai pris la tète du groupe et à la fin du groupe j’écrivais toutes les chansons. J’ai même réussi à emmener le groupe du Danemark aux Etats unis. Ça a sonné la fin du groupe et le début de White Lion.

 

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6- Ne regrettes pas tu pas de jouer dans un groupe, ou tu préfères être en solo ?

Il n’y a pas de meilleurs sentiments que d’entendre des gens jouer autour de vous, genre tu joues ton truc  et un autre est en train de jouer de son coté, c’est juste génial mais quand ça devient plus sérieux, que tu dois enregistrer, le groupe est payé sur la route, ça éclate tout ça. Je veux encore avoir un groupe avec moi pour avoir un plus gros son mais à l’heure actuelle je suis capable de voyager autour du monde assez facilement et ça ouvre des portes, je me conduis donc par exemple l’année dernière quand j’ai fait ma tournée européenne, j’ai booké 45 représentations et 50 aux Etats Unis, j’ai donc fait des milliers de kilomètres et cela me permet de réfléchir sur moi-même, parfois je fais jusqu’ a 800 kilomètres entre deux dates d’affilées, donc avec cette distance ça me laisse le temps de méditer, penser, me poser des questions et grâce à ça je suis devenu quelqu’un de beaucoup plus relax et ça me donne plus de forces car avant j’étais vraiment sous tension.

 

7- N’est-il pas alors compliqué de composer seul ou le faisais-tu déjà avant ?

J’ai toujours plus ou moins composé par moi-même, âpres je n’ai jamais pris de cours pour m’aider à la composition, juste je m’assois et ça sonne ou ça sonne pas, parfois c’est le jour parfois ça ne l’est pas. Il m’arrive d’écrire des chansons en 10 minutes et des jours où je ne peux sortir une seule note. Il m’arrive de recevoir des demandes venant d’organisations ou d’école pour je vienne apprendre à composer mais je ne comprends pas ce concept de s’asseoir avec des règles préconçues car ça te restreins.

 

8- Tu as toujours joué sur une électrique pourquoi être passé a l’acoustique ?

Le Rock’n Roll est une façon de vivre, ce n’est pas juste un son et même les meilleures chansons sont composées sur des guitares acoustiques. La guitare acoustique est parfois un croquis comme quand l’architecte fait les plan avant de construire une maison ; pour la guitare c’est pareil, l’acoustique avant de passer potentiellement à l’électrique.

 

9- Comment s’est passé la décision de jouer avec Beth Hart ?

C’est arrivé du fait que je connais Olivier (Vercors), on en parlait et c’est arrivé comme ça. Je connais Olivier depuis 23 ans maintenant, il a travaillé avec moi sur pas mal de mes albums donc quand je lui ai parlé de mon album, j’allais signer sur un autre label, il m’a appelé et m’a dit que si je voulais un peu m’éloigner du Hard Rock il pouvait passer un coup de fil. Il a appelé Verycord et comme il est aussi très ami avec Beth Hart et qu’elle allait justement tourner, il m’a dit qu’il était sur que ce serait parfait avec l’album que je venais de faire. Je me suis dit que ça ferait une première étape sympa et au final, il s’avère que je connais le mari de Beth Hart, donc tout ça c’est parfaitement combiné.

 

10- Apparemment tu es un grand fan de Thin Lizzy ?

En gros je suis plus un fan de Phil Lynnot (il me montre son tatouage sur son avant bras), je me sens en réelle connexion avec ce qu’ il a fait.

 

11- A part Thin Lizzy, as-tu d’autres influences ?

C’est toujours difficile de parler d’influences car parfois je suis influencé par quelque chose que tu n’entendras pas forcement dans ma musique. Mais evidemment j ai grandi avec Thin Lizzy, Queen, Rainbow, Bob Dylan, Neil Young, Bruce Springsteen. Ce sont eux qui selon moi sont les meilleurs  en tant que compositeurs.

 

12- Peux tu me parler de la différence entre Mike Tramp et Mike Tramp and the Rock’n Roll Circus ?

C’est la même carrière solo mais l’histoire est que j’ai commencé à faire mon premier album solo et que le groupe à commencé à avoir une grosse influence sur le son, que je ne pouvais donc évidemment pas appeler album solo même si j’ai écrit les paroles. C’est un album de groupe, ils sont d’incroyable musiciens, ils ne sont pas juste un groupe qui m’accompagne. C’est comme ça que je me suis dit que cet album ne serait pas Mike Tramp mais Rock’n Roll circus.

 

13- Que peut-on te souhaiter pour le futur ?

Tu peux me souhaiter d’avoir la chance de pouvoir continuer ce que je fais à présent le plus longtemps possible.

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