Interview Anneke van Giersbergen
AnR : Votre nouvel album, Drive, est sur le point de sortir, fin septembre. Pouvez-vous nous dire de quoi il parle ?
A. v. G.: J’avais le but et le sentiment précis que cet album devait être rapide, clair, énergique et positif. J’ai écrit beaucoup de choses rapides et ça sonnait bien. J’aime conduire, j’aime la sensation physique de la conduite : être en voiture, mettre de la musique, le soleil, prendre des amendes pour avoir avoir dépassé la limite autorisée… enfin, non pas tant que ça ! Bref, j’aime conduire. Mais j’aime aussi voyager, les avions… C’est physique. Et j’aime aussi bouger, avancer, faire des projets, et accomplir des choses. A chaque album, chaque année qui passe, je serai une meilleure chanteuse, auteur, performer, mère, ou même une meilleure personne. J’aime apprendre. Et tout ça est dans l’album. La production est un peu heavy, les chansons sont parfois douces, mélodiques, mais j’aime que la production joue un rôle moteur. Derrière il y a la batterie très lourde, une bonne basse bien profonde…
Tout ça a à avoir avec ce que je ressentais l’année dernière.
AnR : Comment s’est passé l’enregistrement avec Arno?
A. v. G. : Super ! Il a été très important pour cet album. C’est un producteur très talentueux. Ce que je viens de dire à propos de la production, je peux dire ce que je veux faire, mais il faut bien que quelqu’un arrive à le mettre en place, qu’il ait une vision d’ensemble de comment ça devrait sonner, comment faire pour qu’au moment où on écoute l’album, on entre dedans correctement. Et il est fantastique pour créer ça. Il sait exactement ce qu’il a à faire, également pour faire se rencontrer l’ancienne façon d’enregistrer et la nouvelle. Par exemple, à partir du milieu de l’album, on a ré-enregistré tous les morceaux de batteries parce qu’on avait besoin d’un son plus ample. Alors on est allés dans un autre studio avec 30 micros et on a tout refait depuis le début. Et ça botte le cul de l’album !
Arno sait de quoi l’album a besoin. Moi je le sais quand je l’entends, mais je ne saurais même pas où commencer pour l’obtenir.
J’ai aussi écrit quelques chansons avec lui.
AnR : Est-ce que vous avez des souvenirs marrants de l’enregistrement ?
A. v. G. : Ah ! Et bien je ne sais jamais quoi répondre à ce genre de questions ! Il arrive qu’on me demande de raconter de bons moments de tournée, et j’en suis incapable ! Parce qu’il y a beaucoup de choses qui arrivent, masi il faut être là pour que ce soit vraiment marrant. Quand quelqu’un glisse ou fait quelque chose de stupide. Plus généralement, l’enregistrement s’est vraiment bien passé.
Par exemple, mon fils qui a 8 ans venait quand on enregistrait le week-end ou pendant les vacances. Je chantais des démos et il jouait sur mes genoux. C’était vraiment agréable d’être avec le groupe pour travailler et de l’avoir avec moi.
AnR : Pouvez-vous nous dire comment s’est passé votre départ de The Gathering, et comment vous avez évolué depuis ?
A. v. G. : C’était il y a 6 ans. J’ai quitté The Gathering parce que je voulais être autonome, prendre mes propres décisions, aller sur un autre chemin musicalement parlant. Et puis je voulais intégrer plus ma famille à mon travail. Tout ça s’est cumulé dans le sentiment que je devais changer. Ca paraît énorme, mais parfois, vous avez juste besoin de changement. Et j’adore travailler avec d’autres personnes, je voulais être inspirée en travaillant avec de multiples personnes. Et quand je suis partie, Ever ?? m’a demandé de participé à quelque chose et à 90%, c’est ce que j’ai fait. C’était vraiment chouette de découvrir de nouvelles choses, de nouvelles façons de travailler, de nouvelles personnes, de nouvelles sources d’inspirations. C’est pour cela que chacun de mes albums sont un peu différents les uns des autres : je vais partout, j’aime pleins de choses différentes et je les mets dans ma musique.
AnR : Justement, vous collaborez avec plusieurs artistes, comment ça se passe ?
A. v. G. : C’est génial ! Comme je l’ai dit, c’est super d’être inspirée par d’autres personnes, par Devin Townsend par exemple. J’ai tellement appris de lui : vocalement, en studio ou en live, mais aussi en tant qu’être humain. Il est un être humain fantastique. J’ai beaucoup appris avec lui, ou avec des groupes comme Anathema. C’est très enrichissant de faire toutes ces choses si variées.
AnR : Vous avez été nominée pour 2 Edison Awards ? Quelle a été votre réaction ?
A. v. G. : Oh j’ai adoré ! Parce qu’en Hollande, c’est le plus grand prix qu’on puisse recevoir. Je ne les ai pas gagné, mais j’en étais proche. Etre nominée est un tel compliment pour ce qu’on a accompli dans le passé et à l’heure actuelle que j’étais absolument aux anges. Et on obtient beaucoup d’attention, on apparaît dans la presse, donc c’est bien en tant qu’artiste, et puis c’est très flatteur.
AnR : Vous commencez une tournée au mois d’octobre, vous savez déjà où ?
A. v. G. : Oui on commence en Europe pour 3 semaines, ça inclut la Hollande. On est pris pour le reste de l’année, la tournée devrait durer un an. Et on sera à Paris en octobre, j’ai hâte !
AnR : Vous aimez Paris ?
A. v. G. : J’adore Paris ! Qui n’aime pas ?? Peut-être que certaines personnes qui y habitent n’aiment pas, ok, parce que la vie y est dure, mais pour nous, en tant qu’artistes ou touristes, c’est fabuleux d’être ici. J’adore la foule à Paris et en France en général. Donc j’attends ça avec impatience. Et je vais jouer dans une nouvelle salle, où je n’ai encore jamais joué.
AnR : Vous avez travaillé avec Devin Townsend sur « Addicted » et « Epicloud », pouvez-vous nous décrire cette collaboration ? Votre dernier album a été enregistré en même temps, ce n’était pas trop dur ?
A. v. G. : Non, c’était bien. Il y a toujours des choses qui se croisent : les moments en studio, le live, les tournées. Tout ça va toujours en même temps. Ca me plait parce que les uns inspirent les autres.
Pour Devin, j’ai fait un aller-retour en avion pour 4 jours pour faire toutes les parties chant d’Epicloud, peut-être même moins que 4 jours, peut-être 2 jours. Je n’ai même pas eu le temps de me remettre de mon jetlag, j’étais déjà de retour avec un nouveau jetlag ! Et j’ai fait une pièce pour enfants en Hollande, donc je devais revenir et jouer devant des enfants !
Mais j’adore ça, même si les enfants sont un public très, très critique. S’ils n’aiment pas, ils se lèvent et partent. Il faut être vraiment bon mais j’aime vraiment ça.
AnR : C’est fini, merci beaucoup !:)