Enslaved, Ne Obliviscaris, Oceans of Slumber
Divan du Monde, 4 Novembre 2016
Ce soir, c’est soirée d’anniversaire ! Au Divan du Monde, Enslaved fête ses 25 ans et a invité Oceans of Slumber et Ne Obliviscaris pour célébrer ce quart de siècle d’existence !
On commence par Oceans of Slumber, groupe que j’ai découvert il y a quelques temps grâce à un pote et qui me plaît particulièrement. J’attends donc impatiemment de voir ce que ces Texans donnent en live. La petite scène du Divan est rendue encore plus exiguë par les 3 batteries qui s’y entassent. Les musiciens du premier groupe n’ont pas beaucoup de marge de manœuvre. Le show commence avec une ambiance sous-marine grâce aux éclairages bleu profond. La chanteuse, Cammie Gilbert, bouge ses bras de façon serpentine, fait des mudras comme pour invoquer une égrégore favorable. Facile de se laisser envoûter par sa voix profonde, soutenue par les growls du guitariste Sean Gary et la batterie mid tempo de Dobber Beverly. Avant de commencer « Apologue », Cammie présente le groupe originaire de Houston, d’une manière un peu affectée, comme pour mettre une distance. Mais il est visible que chaque membre d’Oceans prend grand plaisir à nous offrir sa musique, prouvant que brutalité et sensualité peuvent tout à fait s’allier. Ainsi, Cammie Gilbert alterne heandbanging et danse de succube. Sur le dernier titre, « …This Road », batteur et guitariste échangent rapidement leur place sans se bousculer (c’est presque miraculeux vu le peu de place sur scène), pour que Dobber passe aux claviers.
Et le set est déjà fini, beaucoup trop court à mon goût !
Viennent ensuite les Australiens de Ne Obliviscaris, groupe à violon. Au chant, un goth beau gosse mais timide, caché derrière ses longs cheveux ébène, qui growl, et le violoniste qui utilise un chant clair. La batterie est imposante par le nombre de ses fûts. Les guitaristes et le bassiste ont leur instrument à la teinte assortie, bleu vert. C’est le violoniste qui échangera le plus avec le public, utilisant tout son répertoire français. Je n’arrive pas à rentrer dans l’esprit de leur musique, trop lyrique pour moi. Le guitariste français, Benjamin Baret, nous annonce le dernier titre, 10 minutes de musique, et nous enjoint à les rejoindre sur le stand de merch’.
Ce dernier morceau me plaît plus mais ne me fera pas les rejoindre sur leur stand pour autant.
Après leur passage, la scène se vide, ne laissant que la dernière batterie, des amplis Orange et un clavier alignés côte à côte en fond de scène.
Les membres d’Enslaved arrivent un par un sur scène dans une lumière rouge profond, applaudis par la foule qui a rempli la salle. Ils jouent à guichets fermés ce soir ! Dès le premier morceau, on sait que ce sera bien une célébration ! La setlist, préparée d’avance, reprend des morceaux de différents albums et époques, mais garde une cohérence tout au long du concert. « Roots of the Mountain » annonce la couleur, ample, puissant, avec les deux voix de Grutle Kjetil « Kjellson » (Black Metal) et de Herbrand Larsen (aérien) en totale opposition. Grutle est bien content de trinquer avec nous au cognac et de nous parler avec lui aussi quelques mots de français qu’il épuise vite. Pas la peine de lui réclamer un titre, il suit la setlist scrupuleusement, comme l’apprendra un fan ! Mais chaque titre est vraiment bien choisi et nous emmène loin. « Building with Fire » m’enchante. Arve Isdal nous offre des solo de guitare magiques, torse nu et arc-bouté en arrière. On revient sur terre pour chanter Joyeux Anniversaire au groupe : 25 ans quel bel âge ! Grutle blague encore quand il présente ses acolytes en nommant Herbrand Michel Platini, mais Ivar Peersen « Bjornson », son confrère débonnaire depuis les débuts du groupe, lui rend la pareil en le présentant comme l’inventeur de la moustache! Ils enchaînent avec « Fenris » puis « The Crossing ». Grutle annonce un titre qu’ils ont joué il y a plus de 20 ans et reconnaît un gars dans le public ce soir, qui était aussi présent en 1995 ! Sacrée mémoire ! Puis on approche doucement de la fin avec un rappel qui sera l’occasion pour le batteur de nous démontrer s’il en était besoin sa grande maîtrise, même quand Herbrand l’aveugle avec une serviette. Dernière blague : nous faire croire à la reprise d’Antisocial de Trust. Mais ça ne sera que quand Grutle parlera mieux le français. Dommage !!!
En fin de compte, ce concert a été un grand moment de générosité de la part d’Enslaved qu’on espère voir fêter de nombreux autres anniversaires sur scène !
Setlist Enslaved :
Roots of the Mountain
Ruun
The Watcher
Building With Fire
Ethica Odini
Fenris
The Crossing
Ground
Solo de batterie
One Thousand Years of Rain
Allfadr Odinn
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