Interview avec « Regarde les hommes tomber » lors du Motocultor 2016

mardi/15/11/2016
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Groupe de post black métal à tendance sludge fondé en 2011 chez les Acteurs de L’Ombre, ce quinté nantais a su se démarquer très rapidement de la scène française avec une pâte musicale singulière.

ANR : Une question qu’on a déjà dû vous poser moultes fois : Pourquoi « RLHT » ?
Il me semble que c’était un film sorti dans les débuts des années 90 de Jacques Audiard avec Jean-Louis Trintignant. Y-a-t-il une relation avec une histoire autour d’un meurtre, d’une vengeance ou une amitié ?

Antoine M : Au tout départ j’avais bien aimé le film un Prophète sorti il y a quelques années et j’avais voulu creuser en recherchant des informations sur internet et je suis tombé sur la filmographie du réalisateur. Sans m’attarder sur ce film, je trouvais vraiment que le choix de ce titre était plutôt stylé et qu’il était très accrocheur. On a fait le test de le traduire en anglais et cela sonnait de manière complètement différente. RLHT avait beaucoup plus d’impact. Et cela nous permet de préserver cette identité française et de se démarquer en quelque sorte. Cette phrase reste assez puissante, elle est plutôt symbolique et évoque beaucoup de choses. Tout correspondait dans l’ensemble avec nos messages, la com et nos visuels.

 

ANR : On vous connaît pour avoir joué dans des divers groupes comme Raw Justice, Harm Done, Die Die Die ou encore Tromatized Youth. Dans l’ensemble cela reste quand même accés plus punk HxC , qu’est-ce qui vous a amené vers le black métal ? (Petit retour aux sources avec les influences des groupes de votre adolescence ?)

Antoine M/Thomas : Et bien pas tous comme Thomas. Et par la force des choses, Romain était le seul batteur qui était dispo donc on a fait quelque chose ensemble. Nous venons à la base du métal. J’écoutais beaucoup de black métal donc j’avais envie de concrétiser ça en faisant mon propre son. En revanche ce n’est pas moi qui ait composé les premiers morceaux. C’est Toinou et Jean-Jérôme qui m’ont fait écouter quelques pistes de leur nouveau groupe avec Romain et à partir de là j’ai dit aux gars que ce son défonçait et que j’étais plus que chaud pour faire parti du projet. Jean-Jerôme a commencé à composer les morceaux tout seul six mois après la séparation de Die Die Die. On s’est dans l’ensemble connu avec ce groupe et on a d’ailleurs repris un riff d’eux sur le dernier album.

Thomas : Moi je suis arrivé en juillet 2014, je connaissais déjà avant un petit peu les gars. Avec la scène nantaise tout le monde se connaît plus ou moins. Et j’étais dans des groupes de death auparavant.

 

ANR : Qui compose dans le groupe ? Est-ce qu’au départ vous étiez partis pour faire du bon black à l’ancienne bien punk ou vous vouliez vous tourner vers un black métal justement plus ambiant plus post ?

Antoine M : Et bien écoute, rien était tracé, nous n’avions aucun objectif précis au départ. On a bossé sur des morceaux de manière spontanée. On souhaitez tout simplement implanter des mélodies qui évoquent l’univers black métal. Je suis assez fan de The Secrets of the Moon et j’avais envie de partir un peu dans cet esprit-là. La seule chose qu’on s’était dite c’est qu’on tenait à faire une musique atmosphérique, immersive et sérieuse.

 

ANR : Votre dernier album s’appelle Exile, pouvez-vous m’en dire plus sur l’esprit et l’ambiance globale de cet album ainsi que le choix de ce titre ?

Antoine M : C’est venu vraiment par hasard. On a décidé ça à la fin de la création finale de la pochette. Ça casse un peu l’histoire (rires). On voulait quelque de chose de court et simple qui marche directement. Il y a une référence un peu biblique avec plein de symboliques. Et en fait on s’est rendu compte que c’était ce qu’on voulait vraiment pour la pochette. C’était parfait, ça collait !

 

ANR : S’agit-il d’une première au Motocultor ? Entre le Hellfest , le Feu de Beltane (sans compter les nombreux shows en Bretagne et Pays de la Loire) on dirait que c’est une vraie histoire d’amour avec le Grand Ouest.. Jouez-vous aussi souvent dans l’Est et le Sud de la France ?

Antoine M/Thomas : Le sud reste plus délicat pour trouver des dates, il y a plus d’opportunités pour jouer dans les pays proches de cette partie comme la Belgique, l’Allemagne par exemple. Mais maintenant on vise de plus en plus l’étranger! Pour les grosses tournées, on voudrait privilégier l’Europe et jouer en Norvège, en particulier à Bergen.

 

ANR : Je sais que votre batteur Romain a sa propre boîte de vidéos « Dirt Prod », avez-vous pensé à faire un vidéoclip prochainement étant donné que c’est dans ses cordes ?

Antoine M : Cela n’a jamais été fait et ce n’est pas spécialement en projet. En fait RLHT n’a pas vraiment un univers qui se prête à la vidéo… Ou alors ça serait sous forme de court métrage. Romain s’investi en plus dans beaucoup de projets à côté et n’aurait pas forcément le temps.

 

ANR : Seriez-vous plus Deathspell Omega ou Blut Aus Nord ? Quels sont groupes représentatifs du black métal français pour vous?

Antoine M : Plus Deathspell ! Au niveau de ce que je recherchais, ce groupe correspond à mes attentes. Il y a un groupe que je surkiffe en ce moment c’est Nécropole qui sont signés chez Résilience. C’est le groupe que je préfère.
(Thomas) Deathspell Omega aussi! Après il y a plein d’autres groupes comme Nehemah qui a splité il y a quelques années, Glaciation qui me bottent pas mal aussi.

 

ANR : Le prochain album de TGOO va sortir prochainement chez Season Of Mist. Est-ce que cela vous a fait réfléchir concernant une future collaboration avec un label plus gros pour avoir différentes opportunités avec l’étranger par exemple ? Dans la mesure où vous prenez de l’ampleur est-ce une suite logique pour RLHT ?

Antoine M : Bien sûr même si pour le moment on a rien fait, rien composé, lorsqu’on sera arrivé à cette étape en effet on voudra trouver la meilleure solution, le meilleur deal pour nos besoins. On est super content de ce qu’il se passe en France et on sent qu’on a un réel soutient de la part de notre public ici. Mais forcément ça serait parfait qu’on commence à se faire connaître ailleurs et qu’on apprenne que des gens écoutent notre musique à des milliers de kilomètres. Après nous faisons de la musique extrême donc je ne pense pas qu’on ira très loin en terme de popularité mais on s’en fout ! On cherche à faire un maximum de concerts et c’est toujours gratifiant de rencontrer du monde par la musique. Maintenant on voit qu’il y a plusieurs signes positifs concernant les opportunités pour jouer à l’étranger.

 

ANR : Nerik (basse/guitare) a enregistré le premier album du groupe au Darkened Studio et Exile au studio Ste Marthe. Une petite idée pour le troisième ?

Antoine M/Thomas : C’est en pleine discussion en fait. On va voir quand la compo sera terminée.
Thomas : Personnellement je suis un grand fan de Castes, il sait ce qu’il veut et on apprécie beaucoup ce mec et ça serait un plaisir de bosser à nouveau avec.

 

ANR : Est-ce qu’une tournée US ou asiatique vous intéresse ? Quels pays vous intriguent vraiment ?

Antoine M : Les pays nordiques nous intéressent beaucoup. On songe notamment à Bergen.

 

ANR : Comment percevez-vous ce prochain album ? Serait-ce une extension plus peaufinée d’Exile ? Ou souhaiteriez-vous vous diriger vers quelque chose de plus ambiant en intégrant des effets sonores particuliers ou revenir à un black métal plus punk ?

Antoine M : Maintenant c’est un peu plus compliqué car on est plus nombreux pour composer. On va donc essayer de mutualiser toutes nos influences, ça va être un travail un peu prise de tête!

 

ANR : Pour la partie communication, y-a-t-ils des thèmes que vous aimeriez exploiter pour le futur album? Je crois que vous travaillez présentement avec l’illustrateur Mathias Léonard… Pouvez-vous nous en dire plus ?

Antoine M : Oui il a bossé sur un artwork mais rien de concret pour le moment. J’adore son boulot, c’est un mec hyper sympa. C’est un parisien qui est très talentueux.

 

ANR : Enfin pour clôturer cette interview et avant que vous retourniez lever vos coudes au bar, est-ce que désormais vous pourriez vous séparer du blast ?

Antoine M : C’est une bonne question ça car on a constaté que le son s’est extrêmisé avec le deuxième album et au fur et à mesure des concerts on a joué des morceaux de plus en plus extrêmes.
Maintenant si on nous propose un morceau sans blast, cela me paraît presque quasiment impossible ! C’est mon jeu de guitare mais cela dit ça pourrait être un défi. En fait ça serait rigolo d’essayer sans !

 

ANR : Je vous remercie de nous avoir accordé un peu de temps. Bonne continuations les gars !

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