INTERVIEW NIGHTMARE – 28/09/2016 à l’hôtel ALBA
ANR : Maggy, en juin tu as fait ton premier Hellfest, quelles en sont tes impressions
Maggy : Ça fait du bien, c’est impressionnant. Se retrouver sur scène avec autant de monde, la plupart des gens qui étaient là n’étaient pas forcément là pour nous mais c’était le challenge et ça a été très bien accueilli.
ANR : Comment a été accueillie ton arrivée au sein du groupe ? ( ?)
Maggy : Je croise les doigts mais jusqu’à présent, tout se passe très bien. On est d’ailleurs agréablement surpris, de voir que les gens sont très contents. Il y en a toujours qui se demandent pourquoi ça change autant.
ANR : Tu es en effet « jeune », par rapport à l’ancienneté du groupe… ce qui apporte un peu de fraîcheur… J’ai remarqué que ton chant sur Nightmare est bien plus agressif que par le passé, comment t’y es-tu préparée ?
Maggy : C’est ce que j’avais envie de faire, parce que je connaissais évidemment Nightmare d’avant et pour moi ça semblait naturel de chanter de cette façon mais ça n’empêche pas que les portes restent grandes ouvertes pour plein d’autres choses.
ANR : Comment s’est passé la composition des morceaux ?
Maggy : C’est tout un travail de groupe, parce qu’on a les guitaristes qui ont travaillé sur les compositions, la structure, la base, le squelette, je dirais l’essence des chansons et Frankie avait beaucoup de compos en attente, Mats est arrivé aussi avec des compos. Ils étaient tous les deux supers inspirés et puis on est entré en studio. Moi, j’ai amené mes idées de textes, un peu comme ça en me disant qu’on verra bien ce qu’on en fait. Le groupe m’a laissé énormément de liberté. Donc ça, c’est super pour la créativité. Et ce qui a fait qu’on a réussi à faire quelque chose qui plait à tout le monde c’est qu’on est entré en symbiose, au niveau des mélodies, des textes. Yves Campion, le bassiste, qui est aussi un mélodiste, car il n’est pas qu’un bassiste au sein de Nightmare. C’est un mélodiste impressionnant, il m’a surpris, j’ai découvert ses talents et puis on avait Patrick Liotard également avec lequel on a travaillé. C’est un producteur sur Lyon. On a eu aussi Kelly Sundown (ndlr : BEYOND TWILIGHT, DARKOLOGY, ADAGIO), qui est chanteur et guest sur l’album et à qui j’ai demandé de me coacher vocalement pour Dead Sun. Donc lui aussi a apporté énormément au niveau des textes dans le sens où j’amenais mes textes, Yves aussi et Kelly étant américain, a lifté ce côté un peu trop frenchie parfois de notre langue maternelle. On y peut rien c’est comme ça… Donc grâce à lui les textes sont bien peaufinés, bien travaillés et comme je dis la symbiose était telle qu’on ne saurait dire qui a écrit quoi et qui a amené quoi ! Ce n’était pas genre que le meilleur gagne mais que la meilleure idée gagne.
ANR : La refonte presque totale du groupe sonne-t-elle comme un nouveau chapitre ?
Maggy : Oui, ça fait un nouveau chapitre, très fort et en même temps c’est important de souligner que quand Olivier Casula, le batteur et moi-même sommes entrés dans le groupe, on a un line-up qui existe et qui est solide avec Frankie, là depuis 10 ans, Mats depuis plus de 4 ans maintenant. Au niveau des guitares, ça n’a pas changé. Il y a des années de guitare solide derrière, des trois qui sont super en cohérence. On a rajouté une nouvelle batterie avec Olivier qui est extraordinaire, c’est génial de jouer avec lui parce qu’il est solide, il n’en rate pas une, il est drôle et gentil. En plus il a le look qui va bien. Et le chant est finalement très différent de d’habitude. Donc c’est surtout ça qui a changé mais la base n’a pas bougé. Du coup, l’image est très différente.
ANR : On a presque l’impression d’un nouveau groupe… alors qu’on retrouve la touche Nightmare même sans les frères Amore. De l’ancien en plus moderne.
Maggy : Oui la production était différente. On a demandé à Joos van den Broek de faire le mastering et aussi il y a eu Patrick Liotard qui a aidé dans les arrangements et lui aussi fait partie du son Nightmare. Il a déjà travaillé sur les anciens albums. Tout se fait naturellement.
ANR : Et au niveau des textes, vous avez gardé la même inspiration ou vous avez un peu changé ?
Maggy : On est assez cohérent dans les textes par rapport aux anciens albums bien que l’optique soit un peu différente, je n’ai pas la même façon d’écrire qu’Yves et puis comme je disais Kelly Sundown a apporté sa touche. C’est comme un petit lifting en fait. On a aussi beaucoup travaillé ensemble. Yves a de supers idées, on les prend et on les relift un peu derrière donc au final, il y a beaucoup de lifting. Chacun se passe les idées, les apporte jusqu’à ce qu’on arrive à quelque chose de bien.
ANR : Vous avez beaucoup voyagé sur cet album : arrangements en France, produit et mixé en Hollande et enregistré en Belgique. On peut dire que Dead Sun est plus européen que français ?
Maggy : Oui, tout à fait !
ANR : Quel est le symbolisme de la pochette créée par Julien SPREUTELS ? N’est-ce pas un peu pessimiste ?
Maggy : Julien n’est pas que graphiste, c’est aussi un grand musicien, multi-instruments, claviériste à la base mais qui touche à tout. Il a une oreille extraordinaire, un talent fou. C’est un peu comme un petit frère, je le connais depuis qu’il a 15 ans. On a été sur Epysode ensemble, le projet signé chez AFM. Pour revenir à cette pochette, c’est très lié à certaines chansons même s’il n’y a pas de concept à proprement parlé, mais plutôt un fil rouge tout au long de l’album. Cette petite fille représente l’espoir. On l’a voit de dos, elle est en bonne santé, pas amochée et en face, ce soleil, qui se meurt. Le message est que même si tout va mal, il reste toujours un espoir, d’ailleurs on dit bien « tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir » ! Et je ne pense pas qu’il faut tomber dans le piège et se dire que tout va mal, parce que c’est à cause de ça qu’on créé quelque chose de négatif. Les textes ont un aspect assez sombre mais je n’aime pas chanté quelque chose de négatif. Il y a un message derrière pour donner de l’énergie et pas le contraire. On espère donner de l’énergie à celui ou celle qui écoute et pas « c’est beau, mais je suis déprimé ». Je ne suis pas trop là-dedans.
ANR : C’est vrai qu’on ressent de bonnes énergies à l’écoute de l’album…
Maggy : Merci, au nom du groupe
ANR : On trouve une bonne continuation avec ton arrivée dans le groupe, il y a une cohérence avec le reste de la carrière. Vous avez eu des retours de la presse, des fans ?
Maggy : Globalement oui, même si on ne peut pas plaire à tout le monde !! mais ça rassure, ce serait un peu effrayant que 100% des gens aiment. Sans parler de pourcentage, la majorité ont accueilli favorablement le changement et je ne peux que m’en réjouir ! En ce qui me concerne, je prends l’héritage avec respect pour avancer dans l’avenir mais sans renier le passé non plus.
ANR : Il n’y a pas eu trop de pressions ?
Maggy : De la pression, il y en a toujours mais le stress je gère.
ANR : Prochaine étape, la sortie de l’album ?
Maggy : Oui le 25 novembre à Grenoble. On fait une release party à la Belle Electrique et par la même occasion on jouera l’album sur scène pour la première fois. On va plus ou moins tout jouer, avec des anciens titres aussi. Ça va être le bon gros show, on s’en réjouit d’avance. Une tournée va suivre. Les dates sont en cours de finalisation. Rien n’est vraiment concret donc je préfère ne rien dire pour l’instant. En espérant passer par la Belgique, Paris… (ndlr : Maggy est belge !). Avec le nouveau line-up, nous avons essentiellement joué en festival : Hellfest, Metal Days, Sabaton Open Air…
ANR : D’autres mots à dire sur l’album ?
Maggy : Oui ! Pour ceux qui vont lire cet article, c’est déjà de prendre le temps de voir le clip déjà sorti et on est déjà surpris de nombre de clicks sur Youtube. On a passé la barre des 20.000 en quelques jours. C’est bon signe, même si rien n’est acquis. Si vous aimez le clip, le reste arrive et pour ceux qui aiment télécharger, on n’est pas contre mais si vous l’aimez, achetez-le ! C’est mieux parce que c’est ce qui va faire que les groupes font ce qu’ils font. Le clip se passe dans une carrière et il faisait très très chaud.
ANR : J’espère qu’on va vous revoir très bientôt sur Paris…
Maggy : Et il ne faut pas hésiter à venir sur Grenoble, ça fait peut-être loin pour certains mais je pense que la date sera très spéciale.
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