HOT on the rocks!

Interview de Ashes to Fire, 1er décembre 2016

jeudi/01/12/2016
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Ashes to Fire répond à nos questions (à distance) suite à la sortie de leur album « Still Waters ». Lire la chronique.

 

ANR : pourriez-vous présenter un peu le groupe et nous raconter comment vous vous êtes rencontrés ?

Tout d’abord Ashes To Fire, c’est différentes rencontres. Initialement Nico (Guitare Lead) et Dylan (guitare rythm) sont des amis de longues date et s’amusaient déjà, à l’époque, à composer des morceaux de Easycore pour s’amuser.

En 2013, Nico avait fondé le groupe Hate To Eleven et cherchait un frontman fiable (qui ne s’endormirait pas en répète comme certains castés avant Yas) et Yas sortant de son expérience Grindcore avec Degraded, a passé l’audition sur Meddler de ABR.

Juin 2014, Nico, Yas et Dylan se décidèrent à remonter le projet de manière plus cadrée afin d’avoir pour but de tourner, de satisfaire leurs ambitions de scènes et de rencontres telles que celles faites avec WRC. Yas reprend contact avec Sylvian, avec qui il avait monté leur premier groupe 12 ans plus tôt, pour prendre les baguettes et donner le rythme. Et une audition de bassiste est lancée, après un test avec un bassiste gothique qui ne connaissait aucun morceau, la magie des doigts de pâtissiers du Corekie nous a tous séduit.

L’aventure était lancée, une année de travail, de composition, on décide de se confronter au public lors d’une ouverture de concert pour Beyond The Styx en Mars 2015, qui fut notre 2ème rencontre humaine et musicale marquante. Forts de leurs conseils et de différents avis recueillis lors de cette soirée, le projet Karmalogy était lancé.

Enregistrement été 2015, sortie octobre de la même année et 15 concerts à travers la France notamment en ouverture de Merge, Aqme ou encore les excellentissimes/ italiens de The End At The Beginning. Puis Sylvian nous quitte pour des envies de fajitas et guacamole et part vivre au Mexique.

Cherchant un nouveau batteur qui allait pouvoir apporter un son neuf au groupe, un premier essai avait été fait avec Mickael Doux (Theorem) avec qui nous avons tourné le clip, ses ambitions musicales restant de l’ordre du loisir il a préféré ne pas poursuivre l’aventure.

Toujours dans cette quête d’un nouveau jeu de batterie, l’hésitation n’avait plus lieu d’être, William (Heaven Can Wait) devait être le batteur du groupe et faire profiter de son jeu plus groovy par des influences plus thrash et Southern.

Et nous voilà désormais face à vous !

 

ANR : Après « Karmalogy » et le très bon « Never give up » vous sortez « Still waters », votre 2ème EP, comment se passe cette sortie ? Etes-vous satisfaits de l’accueil critique ?

Comme après chaque investissement personnel, on aimerait que les avis ne soient que positifs, mais encore une fois on a continué dans nos recherches dans le sens de Karmalogy avec la volonté de fusion des genres.

Ce premier EP nous a permis de trouver la base que nous voulions, oscillant entre les Riff de HxC, de metalcore et parfois même de Neo Metal. En allant chatouiller de deathcore. avec « Still Waters » nous avons voulu intégrer des influences que nous n’avions pas explorées comme le post hardcore, le djent ou encore de deathmetal.

Quoi qu’il en soit, en bien ou en mal, le principal c’est qu’on parle de nous, et malheureusement on ne pourra pas contenter l’intégralité de notre auditoire.

Désormais la promotion et le booking sont entre les mains de Valentin et Djeff de notre Label Music Records, ce qui va nous permettre de rester concentrés sur nos concerts mais également nous laisser l’opportunité de composer un réel album afin d’aboutir à nos recherches de mélange des genres.

 

ANR : que pouvez-vous nous dire de l’artwork de l’EP et des paroles des morceaux ?

Jusqu’à présent nous avons eu un Karma exceptionnel, qui a mis sur notre route énormément de personnes formidables. Yas a rencontré Serge Cleoron, infographiste autodidacte, a l’aéroport de Bordeaux qui après plusieurs discussions musicales, s’est proposé de nous faire l’artwork

Ses directives étaient assez simples, parce qu’il ne faut jamais brider un artiste, il fallait qu’on retrouve la quiétude d’une méditation, mais également l’énergie que nous donnons sur scène. Et c’est comme ça que Serge nous a proposé cet énorme poulpe représentant la force et l’énergie et les différents styles de métal qui peuvent nous influencer par ces multiples tentacules, sortant des abysses d’un océan huileux sur un soleil couchant.

Tout ça nous a immédiatement séduit et a été validé à l’unanimité.

Puis concernant les textes ils sont écrits par Yas, qui a tendance à avoir des paroles toujours positives et/ou « éducatives » en prônant le travail pour la récompense, l’union pour la force ou encore la recommandation a la jeune génération de se sortir les doigts du cul et de s’arracher de devant leurs écrans (il est vieux et il pense qu’on peut revenir à l’époque du tout papier pour la communication rire), nous ne sommes pas et ne voulons pas paraitre comme le stéréotype du méchant met alleux primaire, qui prône la violence, on est plus du côté du gendre idéal qui a des passions comme le métal et la scène et qui se donne un minimum de moyens pour ne pas finir ses vieux jour avec la frustrations de ne pas avoir tenté de délivrer ses messages au plus grand nombre.

 

ANR : quel est votre titre préféré et pourquoi ?

Ce n’est pas forcément une réponse simple à donner, on a chacun la nôtre de par des techniques, des rythmiques, ou des mélodies qui ne sont pas forcément les mêmes d’un morceau a l’autre.

Du coup si on ne devait en choisir qu’une, ça serait « Dad And Mom », c’est celle qui pourrait nous représenter le mieux, de par l’énergie qu’elle dégage et par ses paroles quasi autobiographiques de l’enfance de Yas qui a vécu dans une famille tournée vers la religion pour qui le métal, les tatouages étaient peu recommandés et qui l’a poussé à s’émanciper de celle-ci pour pouvoir s’épanouir pleinement.

 

ANR : « To Disappear » est clairement le titre le plus accessible de l’album, c’est aussi votre premier single, il semble avoir été écrit pour rentrer dans un format « radio », est-ce le cas ?

Format radio pour du métal c’est compliqué, mais non, nos morceaux sont essentiellement écrit pour une accessibilité au publique live, d’où wohoho et les gang screams afin de pousser les fosses à nous rejoindre au micro.

Effectivement To Disappear a été choisi pour la vitrine de « Still Waters » parce qu’il est bien plus accessible et, on l’espère, pour nous permettre de nous faire découvrir par des personnes qui n’auraient peut-être pas été intéressé par notre son si Yas n’avait fait que screamé du début à la fin.

Donc la réponse est non, ce n’est pas un format « radio » mais plus un format d’ouverture a un nouveau publique sans perdre l’identité du format qui nous a fait connaitre auprès de certaines personnes.

 

ANR : dans ma chronique de votre EP, je me permets de faire le rapprochement, sur ce titre uniquement (To Diappear), de ce que peuvent faire des groupes comme Parkway Drive ou Bring me the Horizon qui connaissent un gros succès commercial, qu’en pensez-vous ?

Parkway Drive certainement, ils restent une de nos références même si leur dernier Album IRE n’a pas fait l’unanimité auprès de certains membres de Ashes To Fire, donc indirectement les groupes que nous écoutons ou avons écouté finissent toujours par ressortir dans nos compos de la même manière que Nico qui compose le plus gros de nos morceaux a appris la guitare sur les premiers morceaux de BMTH mais qui ne sont aucunement une de nos références.

 

ANR : la scène metalcore est actuellement très peuplée, c’était d’ailleurs assez frappant au Hellfest cette année, que pensez-vous apporter de plus ?

Le mélange des genres !

Nous sommes 5 dans ce groupe, sommes d’âges différents (20 à 32ans) et donc n’avons pas grandi musicalement avec les mêmes références musicales. Et ce qu’on essaye avant tout c’est de retrouver ces mélanges dans nos compos, et une fois en place et aboutie commence le plus gros du travail : la prestation scénique. Nous faisons des répétitions avec différentes techniques de travail, répète lumière éteinte, bpm réduit ou accéléré, strobo en continue dans nos mouilles, pour nous permettre de continuer à jouer des parties très techniques en live tout en continuant à garder le contact visuel avec notre public et surtout se laisser emporter par notre musique en courant, sautant, crabant (attack attack joke) et s’amusant le plus possible.

C’est malheureux à dire, mais en étant allé à un nombre monumental de concerts locaux, Yas nous a fait remarquer qu’un simple sourire des musiciens à leur public suffisait parfois à les considérer, c’est comme ça que nous en sommes venus à un entrainement dès les répètes à se bouger.

C’est juste frustrant d’aller dans un concert et de se retrouver face à des statuts de cire, ou des mecs qui ne lâche pas des yeux leurs manches de gratte, des chanteurs qui stagnent derrière leur pied de micro n’interagit qu’avec les musiciens, c’est malheureux à dire mais, selon nous, c’est ce genre de travail qui va aider à garder un public dans la fosse ou le pousser à aller fumer sa clope dehors…

 

ANR : pouvez-vous nous raconter comment se passe l’écriture au sein du groupe ?

La majorité du temps Nico et/ou Dylan arrive avec un premier riff déjà enregistré, on se retrouve tous chez Yas ou Nico et proposons chacun une structure pour le morceau, chacun y apporte sa sauce pour faire en sorte que ça reste le plus cohérent possible.

Ensuite Nico et/ou Dylan nous renvoient une première esquisse qui est ensuite améliorer, Will propose sa base de batterie et souvent Dylan arrive avec des complications rythmiques (juste pour emmerder will) et une fois que toute la structure est en place on balance tout à Yas (qui se transforme en licorne), se pose avec son chat et son encens, écoute le morceau en boucle pour donner naissance à un mot en fonction de son ressenti pour enfin en faire un texte qu’ils enregistrent avec Nico (qui emmerde à son tour Yas pour parvenir à un flow un minimum original)

 

ANR : votre compte Facebook est en anglais, vous avez un public majoritairement hors de France ? Que pouvez-vous nous en dire ?

On a eu énormément de chance sur notre première année de concert de pouvoir jouer avec les Italiens de The End At The Beginning en de Dogs For Breakfast qui nous a permis de nous faire découvrir a un petit public local du coté de Bologne premièrement.

Secondement Yas est un grand fan de culture d’Europe de l’Est et a l’habitude d’aller en Pologne régulièrement sans compter les différents échanges qu’il peut avoir avec des correspondant russes, ce qui nous permet d’avoir une certaine visibilité dans ces pays et ceux limitrophes.

Du coup en un peu plus d’un an, depuis la sortie de Never Give Up, nous avons pu nous constituer une petite fan base européenne qui nous pousse à communiquer directement en anglais afin d’être compris de tous et cela va également dans le sens de nos ambitions d’exportation en dehors de nos frontières.

 

ANR : vous avez participé au « Bukkake Connards Mini Tour » avec Born To Burn et Pleasure To Kill, avez-vous des anecdotes à partager ?

Haha, nous ne dévoilerons pas de choses trop graveleuses avec les frangins de BTB et les anciens de PTK, l’essentiel qu’on retiens de ce Weekend et de tous les autres c’est qu’à travers la France il y a des gens comme PTK sur Orléans, Ding du coté de St Diziers, Sylvain (RIP) les potes de Sideburn à Rennes, qui se sortent les doigts du fions, qui contre vents et marrées se battent tous les jours pour apporter leur pierre à l’édifice et continuer de faire vivre notre musique en live dans des rades, des bars comme les runes chez nous à Bordeaux et que malheureusement il y a une jeune génération qui n’arrive pas à comprendre que la graine que sont les groupes locaux ne poussera jamais sans leur soutiens, et que ce n’est pas en se contentant de ce qu’ils peuvent voir sur internet qu’ils ont forcément tout vu.

Ce qu’on retient de ce weekend c’est les mots de PTK après la frustration de n’avoir eu que peu de monde à l’étape Orléanaise :

« Y a des petits cons qui paient 30€ une place de concert, mais ce qu’ils n’ont pas compris c’est qu’une tarte dans la gueule dans un mosh fait aussi mal a 30€ qu’a 5€, sauf que sur celle a 30 t’as le mal au fion en plus »

 

ANR : avez-vous des dates de prévues à Paris ? une tournée européenne ?

On a eu l’occasion de voir l’ambiance dans les concerts parisiens, notamment Oceano l’année dernière et Alea Jacta Est cette année, et il nous tarde sincèrement d’autant que les organisateurs ont l’air d’y mettre les formes, donc pour le moment rien de prévu sur Paris, mais on croise les doigts.

Concernant la tournée, on la chance d’avoir notre EP en distribution Européenne par MUSIC RECORDS, et par la même nous faisons partis de leur roster, donc Jeff, Meli et Valentin sont en train de bosser dur sur l’organisation de cette tournée Européenne qui devra avoir lieu les 2 premières semaines d’Avril 2017 et en Septembre, et on l’espère quelques festivals.

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