Groupe: CYNIC
Album: Uroboric Forms – The Complete Demo Recordings
Label: Century Media
Sortie le: 25 Novembre 2016
Note: 15/20
Fin Novembre passé, le groupe CYNIC nous a sorti un disque un peu particulier, la galette étant en réalité une compilation regroupant les quatre démos du groupe, sorties entre 1988 et 1991, intitulée « Uroboric Forms – The Complete Demo Recordings » via Nuclear blast.
Ayant découvert le groupe avec leur premier véritable album « Focus » sorti en 1993 (gros coup de vieux dans ma face dans 3,2,1…), il y a quelque chose de grisant à se replonger dans la jeunesse du groupe, quand il se cherchait encore et posait les bases de ce qui allait devenir son style si particulier. Un style d’ailleurs très précurseur en 1993 car, même si à l’heure actuelle, la scène death progressif est bien vivante et généreuse en groupes, à l’époque, c’était révolutionnaire.
Le groupe est d’ailleurs devenu culte avec ce premier disque, posant une pierre angulaire du style dans le petit monde du metal avec son mélange teinté de death, de jazz et de prog qui inspirent encore énormément de formations aujourd’hui.
Niveau carrière, Cynic a eu un parcours assez chaotique, avec une séparation en 1994, suivi 15 ans(!) plus tard d’une reformation et de la sortie de 2 albums et 2 EP avant de défrayer la chronique fin 2015 suite à un gros désaccord entre les membres. Annonçant une nouvelle séparation d’un côté et un démenti de séparation de l’autre et finalement peu de nouvelles depuis mis à part le disque dont je devrais enfin me décider à parler là, parce que je parle beaucoup du groupe et pas assez de sa dernière sortie (vous avez tout suivi ? Non parce que c’est un peu le bordel quand-même).
Donc, qu’en est-il de ce Uroboric Forms me direz-vous ? Et bien c’est un peu comme ouvrir un vieil album photo qui aurait été oublié et halluciner du chemin parcouru depuis (et des coupes de cheveux pas possible de l’époque).
On se retrouve au milieu d’un gros mélange d’éléments thrash avec notamment ce chant typiquement old school (et très éloigné du chant mélodique mis en avant à partir de « Focus »), de death… à la Death (le groupe de feu Chuck Schuldiner) dont ont d’ailleurs fait partie brièvement Sean Reinert et Paul Masvidal (respectivement batteur et guitariste de Cynic). Tout ça pour dire que leur passage dans le groupe n’avait rien d’anodin et qu’on retrouve beaucoup de sonorités à la Death dans cette version encore en gestation de Cynic.
Les éléments plus typiques de ce qu’allait devenir Cynic sont déjà là eux aussi, les mélodies, les passages jazz, la basse complexe, etc… Certes, ils sont encore parsemés çà et là entre les passages plus classiques, mais si vous connaissez la carrière plus récente du groupe, c’est assez intéressant de voir l’évolution de leur son, passant progressivement du death/thrash vers un death plus… ben progressif justement.
N’oubliez pas qu’il s’agit ici de démos enregistrées il y a plus de 25 ans (il fait mal ce coup de vieux, vraiment), d’où un son général… et bien, de vielle démo tout simplement. Car, autant à notre époque, n’importe qui un peu débrouillard avec un pc et 2-3 bons programmes peut sortir un disque tout à fait potable niveau production sans dépenser une fortune, c’était (très) loin d’être le cas à l’époque. Il faudra donc faire preuve d’indulgence et ne pas se laisser rebuter par un son très loin de nos standards actuels.
Ce disque, c’est finalement une petite virée pas déplaisante jusqu’aux origines de ce qu’allait devenir l’univers musical si particulier et unique de Cynic.
Soyons franc, ce disque est avant tout un objet pour les fans qui y trouveront un beau témoignage de l’évolution du groupe. Pour ceux qui ne les connaissent pas ou peu, je conseillerais peut-être l’écoute des albums plus récents avant de vous plonger dans ce recueil de démos (ou vous faites ce que vous voulez, je suis pas votre mère non plus).
Espérons juste que le groupe nous reviendra, dans moins de 15 ans cette fois, avec un véritable nouvel album car il serait vraiment triste que cette fabuleuse aventure musicale qu’est Cynic s’arrête pour de bon.
15/20