Entretien avec Leo Leoni, le guitariste fondateurde Gotthard pour discuter de la sortie de leur album « silver ».
Art N Roll : Comment te sens-tu à un mois de la sortie de l’album ?
Leo Leoni: Ça va, je vais bien, cet album m’a fait réaliser que cela fait 25 ans déjà que Gotthard existe. Je suis très fier de ce nouveau C.D. et j’espère que les fans vont bien l’accepter. C’est pour moi la chose positive. Et non, je ne me sens pas du tout stressé, au contraire, cela me fait réfléchir plus pour les prochains albums.
ANR : Où a été mixé l’album ?
Leo : Dans mon propre studio, à Lugano, avec Charlie (Charlie BAUERFEIND). Nous l’avons coproduit ensemble. Et je pense que nous avons fait un bon travail !
ANR : On constate que Gotthard a souvent changé de producteur ?
Leo : Oui, pour les premiers albums, nous avons travaillés avec Chris (Chris VON ROHR de Krokus), puis, au fil du temps, on ne s’est plus entendu avec lui. Ensuite, nous avons rencontré Marc TANER, grâce à qui nous avons pu avoir ce son américain, car Steeve LEE voulait prendre cette direction (ancien chanteur malheureusement décédé en 2010, à las Vegas), mais il manquait un petit quelque chose à notre style… Il nous a fallu encore du temps pour découvrir que finalement, ce n’était pas encore le son que l’on voulait forcément. Puis, nous avons rencontré Ronald PRENT, avec qui on a fait le live MADE IN SWITZERLAND, mais ce dernier était un producteur très demandé qui n’avait pas forcement le temps de travailler avec nous donc, par la suite, on a fait la connaissance de Richard CHYCKI, qui a produit certains albums de Dream Theater et Rush, et à cette époque, nous avons décidé de garder Richard car c’était lui qui nous correspondait le mieux. Il faut savoir que chaque producteur nous a apporté sa touche personnelle. Et finalement, la tragédie est arrivée, Steeve nous a quitté, et nous avons décidé de continuer et de trouver la personne qui pouvait nous aider à retrouver le goût et l’envie d’aller de l’avant, et ce fut Nick, notre nouveau chanteur, qui y est arrivé.
ANR : Et depuis, vous bossez avec Charlie BAUEIRFEIND, pourquoi ce choix ?
Leo : Oui c’est ça ! Où il est différent des autres, c’est qu’il est plus orienté Métal et que nous, nos racines sont plus Rock. Du coup, la combinaison est intéressante car Charlie a pris un petit un peu de nous, comme nous de lui. On s’est bien entendu. Il a produit BANG, un très bon travail, et nous avons décidé de continuer à bosser ensemble.
ANR : SILVER est le titre de votre dernier album, qui marque vos 25 ans de carrière. C’est un anniversaire important à tes yeux ?
Leo : Oui, mais on a fait l’album sans réfléchir que c’était nos 25 ans d’existence (rires), et de là, on a décidé de l’intituler SILVER. On est fier de célébrer cet anniversaire de plus, que l’album sonne typiquement Gotthard, et que nous le célébrerons cette année avec une tournée européenne !
ANR : A l’écoute de l’album on ressent une grande fierté, comme un nouveau style chez Gotthard. Quel est ton sentiment ?
Leo : Oui bien sûr la vie doit continuer, on déclare qu’on est toujours là, et c’est maintenant notre 3ème album avec Nick, nous sommes fiers de ce nouveau disque.
ANR : Beaucoup d’influence de blues et rock américain, tu te sens proche de ce style ?
Leo : Oui bien sûr, nos racines viennent du blues, le rock’n roll est arrivé grâce au blues, ça marche ensemble. On a toujours voulu ce son américain, quand on regarde en arrière, tout au long de nos 25 ans de carrière, tout était voulu pour rester dans ce style-là.
ANR : On ressent énormément d’influence de Whitesnake sur certains morceaux, c’est un groupe important pour toi ?
Leo : Oui c’est vrai, c’est un groupe important pour moi, J’ai toujours aimé Whitesnake, j’ai grandi avec eux, Gotthard est né avec ce genre musical comme Deep purple. C’est grâce à tous ces groupes, qui a mes yeux, ont créé ce rock, et la façon dont chante Nick c’est un peu voulu aussi.
ANR : Avez-vous fait appel à un orchestre symphonique sur certains morceaux ?
Leo : Sur certains nous avons utilisé des violons, mais grâce à la technique d’aujourd’hui, nous faisons appel à des programmes : en fait, ce sont des sons qui sont déjà programmés, il est difficile d’en parler ! C’est une chance à notre époque d’avoir toutes ces nouvelles technologies.
ANR : Comment avez-vous travaillé sur cet album : chacun de son côté et après vous vous réunissez ?
Leo : Chaque membre amène ces idées, et si une est bonne, on travaille dessus et puis si en fait on pense que ça ne marchera pas on laisse tomber. Tout le groupe participe au disque.
ANR : Qui écrit les textes ?
Leo : La plupart sont écrit par Nick, mais on travaille ensemble aussi. A mes yeux, les paroles tu dois les voir comme un instrument, et pour l’utiliser, tu dois comprendre comment sortir la meilleure façon de l’interpréter et de toute façon, seul le chanteur sait mieux que nous jouer de sa voix. Mais au niveau des thèmes, on travaille ensemble bien sûr pour savoir à quel moment on doit sortir la note qui doit correspondre au mieux.
ANR : Parlons de ce merveilleux clip STAY WITH ME, tourné dans ce magnifique château. Pourquoi ce choix ?
Leo : Pour moi c’est toujours intéressant d’écouter une belle chanson avec de jolies images. Le clip est important pour l’annonce de notre futur album, d’où le choix de ce château de plus de 300 ans qui est très connu en Allemagne et où ont été tourné des films hollywoodiens. C’est comme-ci on voulait faire un clip à Paris, je pense que l’on aurait choisi le Louvres (le groupe a réalisé la vidéo dans le château de Weibenstein). Faut savoir que ce château a une des plus belles collections de tableaux au monde. Nous avons passé des journées inoubliables dans cette demeure et en plus, si tu as la chance de pouvoir travailler à l’intérieur, c’est vraiment génial avec les nouvelles technologies du cinéma !
ANR : L’année prochaine, vous allez partager l’affiche avec Krokus, je voulais savoir si tu travailles toujours avec Marc STORACE ?
Leo : Oui on se connaît depuis des années, on bosse toujours ensemble pour diverses choses. Nous avons fait des festivals, on a commencé avec Chris en tant que producteur, Krokus et Gotthard ont toujours étaient liés. On a fait surtout des morceaux ensemble pour s’amuser dans les clubs, et puis cette année, nous avons décidé de faire une tournée afin d’avoir sur l’affiche les deux groupes réunis, pour faire une sorte de master of rock .
ANR : Votre tournée commence en février 2017, mais on ne constate aucune date en France ?
Leo : Oui, malheureusement il n’est pas évident de nos jours de caler toute les dates comme on aimerait faire, nous cherchons un promoteur qui veuille bien nous faire jouer en France, mais ce n’est pas évident… Dans le passé on a fait beaucoup de « spécial guest » avec Scorpion ou Deep purple, il faut savoir que de nos jours, on préfère jouer où l’on peut gagner un peu d’argent car une tournée peut coûter cher. Aujourd’hui le promoteur va regarder combien tu peux investir, ce que ça rapporte… Je sais que nous avons beaucoup de fan en France, si on le peut, oui, on aimerait y faire quelques dates, on cherche une solution pour pouvoir jouer chez vous, on aurait voulu jouer au Hellfest l’année prochaine mais l’affiche est déjà pleine… On a eu la chance d’y participer en 2012 et on en garde un souvenir incroyable !
ANR : Parles-moi de ce concert donné au Hellfest ?
Leo : (grand sourire) Oui, bon !! Nous y sommes allés qu’une fois, difficile d’en parler comme un groupe qui y va régulièrement… Tu arrives, tu joues sur cette superbe scène, pas vraiment eu le temps de faire une grande visite, mais nous avons été très impressionnés par l’organisation. Je pense que c’est un des meilleurs festivals au monde ! Souvent, tu participes à des festivals où tu te demandes ce que tu fais là (rire). Ce n’est pas le cas du Hellfest.
ANR : Le titre ONLY LOVE IS REAL est, pour ma part, une des plus belles chansons de l’album. On sent un message à faire partager, qu’en penses-tu ?
Leo : Oui, tu as tout à fait raison. En fait, ce titre aurait pu être choisi à la place de STAY WITH ME comme single. On va certainement en faire un clip. Le message est un peu cliché et simple, mais avec ce qui se passe dans le monde entier aujourd’hui, on se dit que l’amour est ce qu’il y a de plus important. Comme John LENNON le disait: Peace and Love. C’est ce que l’on voulait apporter à cette chanson. Nous vivons dans un monde de fou
ANR : Dernière question Leo, combien de langues parles-tu ?
Leo : Français, Anglais, Allemand, Italien, Suisse, Allemand, Espagnol et Tessinois ça fait 7, et 8 avec la musique !