HOT on the rocks!

Interview avec le groupe Hypno5e

vendredi/27/01/2017
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HYPNO5E ITW A LA MAROQUINERIE LE 09.12.2016

HYPNO5E ITW A LA MAROQUINERIE LE 09.12.2016

Gredin, bassiste du groupe Hypno5e rejoint plus tard par Théo (batteur) et Manu (chanteur) répondent à nos questions sur la sortie de leur dernier album « Shores of the abstract line ».

ANR : Bonjour, avant de commencer l’Interview pouvez-vous présenter et dire quelques mots sur la formation du groupe ?
Gredin : Hypno5e existe depuis 2004, j’ai rejoint le groupe en 2005. On a connu un changement de line up en 2012. Que dire de plus, depuis 2005 on est sur les routes. On en est à notre troisième album « shores of the abstract lines » et tout se passe bien (rires) !

 

ANR : Vous décrivez votre style musical comme du « Metal Cinématographique », qu’entendez-vous par là ?
Gredin : On fait des chansons très longues, on crée des images mentales avec la musique, c’est ça notre concept. Dès le début du groupe on a capté que les gens qui venaient nous voir fermaient les yeux comme s’ils se faisaient une projection à l’intérieur d’eux-mêmes.

 

ANR : Est-ce que cela a des répercussions sur votre façon d’envisager la scène ?
Gredin : Oui. Dès le départ on voulait mettre de la vidéo en concert. On avait plus ou moins réussi pour le premier album, pour le 2ème on a tellement tourné qu’on n’a pas eu le temps de mettre quelque chose au point. Là on est en train de fignoler un truc pour ce soir qui est assez abouti. Ça permet de plonger encore plus dans notre univers

 

ANR : Vous avez beaucoup joué l’année dernière avec une tournée qui vous a emmené aux Etats-Unis, en Australie pour se conclure au Hellfest. Cette année vous avez surtout joué en Europe avec un dernier concert au Motocultor. Que pouvez-vous nous dire de ces deux années sur la route ?
Gredin : on a effectivement beaucoup tourné, on remercie Gojira pour les opportunités qu’ils nous ont offertes. Pour le Hellfest c’était drôle de jouer aussi tôt (le groupe a joué à 10h30). La veille je suis allé voir un groupe sur une scène à côté à la même heure et y’avait pas grand monde. J’ai pris peur en pensant que ce serait pareil pour nous le lendemain et en fait ça allait. Pour 10h du matin ça va ! (rires)

HYPNO5E ITW A LA MAROQUINERIE LE 09.12.2016

HYPNO5E ITW A LA MAROQUINERIE LE 09.12.2016

ANR : Cette année vous sortez Shores of the abstract line. Pouvez-vous nous parler de la création de cet album ?
Gredin : Manu fait tous les riffs, mais comme il est bordélique il ne range rien (rires) et nous on l’aide à tout remettre en ordre. Théo met sa partie
Théo : On structure à partir de la bibliothèque de riff de Manu. Il nous envoie tout ce qu’il a, on se réunit, on choisit ce qui nous plait et on construit le squelette. Une fois que le morceau est complet au niveau de la guitare on commence à ajouter la batterie, la basse. Une fois les autres instruments incorporés, on peut ajouter d’autres effets. Le morceau n’est finalisé que lorsque l’on rentre en studio. On est sans cesse en train de le modifier et continue à les penser différemment aujourd’hui.
Gredin : C’est pour ça que l’on a sorti que 3 albums en 11 ans (rires)

 

ANR : vos morceaux mélangent plusieurs langues, à travers les samples et le chant, pouvez-vous nous en dire plus ?
Gredin : Selon les chansons on veut leur donner certaines couleurs et les langues servent à ça. Par exemple l’anglais c’est froid, l’espagnol c’est chaud et le français ça a du sens, enfin pour nous qui sommes français. Par exemple pour Tio c’est le st patron des mineurs, un dieu souterrain que les mineurs prient avant d’aller travailler. C’est une histoire qui se passe en Bolivie donc ça ne pouvait pas être une autre langue que l’espagnol.
Manu : J’avais vraiment envie d’intégrer plus l’espagnol sur cet album. J’ai grandi en Amérique du Sud, j’ai appris à faire de la musique là-bas. J’ai fait mon premier film en Bolivie. Je suis attaché à la langue et je pense qu’elle possède une musicalité que nous n’avons pas en français ou dans une autre langue. L’utilisation des langues c’est vraiment une question de musicalité et de couleur.

 

ANR : quels sont les thèmes abordés dans cet album ?
Théo : Les paroles sont abstraites. En tant que batteur je ne me suis jamais mis dans les paroles. Pour moi c’est avant tout de la rythmique chantée avec des hauteurs de voix différentes. Les paroles qui sont dans les samples sont parfaitement intelligibles.
Gredin : Les paroles de Manu je les connais et je trouve qu’elles sont très personnelles. Je les comprends uniquement parce que je le connais lui et je vois mal comment des personnes pourraient le comprendre.
Théo : En fait il n’y pas de mots pour exprimer ce qu’il veut exprimer.
Manu : Les textes sont écrits après la réalisation du morceau, la voix est pour moi une ligne instrumentale. L’album se construit autour d’une île imaginaire dans laquelle le personnage principal est en errance. Chaque rive est une parcelle de sa mémoire.

HYPNO5E ITW A LA MAROQUINERIE LE 09.12.2016

HYPNO5E ITW A LA MAROQUINERIE LE 09.12.2016

ANR : comment vous servez-vous des samples ?
Gredin : Les samples servent à structurer, à poser des virgules dans le morceau. C’est une transition qui aide à plonger vers une nouvelle partie du morceau. Pour nous c’est un instrument à part entière.

 

ANR : Pour produire cet album vous avez eu recours à une campagne de crowdfunding qui a rapporté 2 fois plus que l’objectif initial. Comment avez-vous vécu l’engouement autour de ce projet ?
Théo : C’était assez surprenant mais la surprise n’a duré que 5 jours, le temps d’arriver à l’objectif qui était de 6000€. La campagne était de 45 jours, ça a continué de grimper jusqu’au double pendant le reste du temps. On était vraiment heureux mais après il a fallu assurer sur toutes les choses que nous avions promis. Les récompenses, la logistique derrière c’était vraiment difficile.
Gredin : C’est Jo (guitariste) qui a du tout gérer et il a bien galérer. Ça nous a permis de faire des vinyles, chose que l’on n’aurait pas faite sans le surplus d’argent.
Théo : Il y a des choses qu’on a oublié d’envoyer, la poste qui a perd des colis, on n’était pas prêt pour tout ce que ça demandait derrière. Il faut être capable de répondre à toutes les demandes. A l’avenir ce serait plus judicieux d’embaucher quelqu’un pour gérer ça.
Gredin : L’album a mis beaucoup de temps à sortir, les gens ont dû attendre pendant 1 an et demi. C’est très long.
Théo : En général les gens sont compréhensifs. Le problème pour nous c’est qu’on devait gérer la messagerie via Kisskissbankbank alors que nous avons l’habitude de tout gérer via Facebook. Il a donc fallu gérer deux plateformes, et on s’est sentis un peu démuni face à tout ça. Si vous n’avez rien eu manifestez-vous !

 

ANR : Quel pourcentage des coûts ont été couverts par ce financement ?
Manu : Sans les soucis que nous avons connu avec la production de l’album nous aurions pu couvrir presque tous les coûts avec le financement participatif. On a perdu de l’argent avec des gens incompétents qui nous ont un peu baladés. On a changé nos habitudes, au lieu de tout enregistrer nous-mêmes on est allés voir ailleurs.
Théo : Ça nous a permis de mieux cerner ce qu’il faut faire et ne pas faire. On a beaucoup appris.

 

ANR : Comment avez-vous trouvé l’accueil du public ?
Gredin : Le public a été très rapide à apprendre les paroles par cœur. Ça fait toujours plaisir de savoir que l’on HYPNO5E ITW A LA MAROQUINERIE LE 09.12.2016compte pour les gens.

 

ANR : On sent que votre musique est très intellectualisée, à l’image de groupes comme Tool ou encore Radiohead. Quelles sont vos influences ou références musicales principales ?
Théo : Très varié. On a chacun des backgrounds différents, j’écoute du jazz, du rock, du rap, du reggae, de la fanfare etc. J’écoute tout ce qui me plait, tout ce qui me fait danser. La batterie c’est avant tout fait pour ça : taper du pied, danser, des pogos. Tant que c’est bien produit ça me plait.
Gredin : Moi je ne déteste que le reggae, après j’écoute de tout (rires). En ce moment je suis dans une grosse période Black Metal alors qu’il y a deux ans j’étais dans une phase disco. Ça change tout le temps.
Théo : Pour citer des groupes, il y a Puscifer qui m’a vraiment comblé musicalement cette année. A chaque écoute de l’album je découvre de nouvelles choses et j’aime bien écouter les albums en entier. J’aime bien les concept album, Yes, King Crimson, Tool…
Gredin : En ce moment j’écoute Batushka, un mélange de métal et de chants grégoriens.

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