Noisey a présenté le 26 janvier 2017 un documentaire sur la scène Black Metal française des années 90. Réalisé par Camille Dauteuille et Franck Trébillac, qui étaient peut-être un peu trop jeunes pour avoir connu cette scène à l’époque, le film retrace l’émergence et l’apogée de ce courant très particulier, sans concession, brutal, extrémiste dans tous les sens du terme. Meyhna’ch (Mütiilation), Deviant Von Blakk (Osculum Infame, Arkhon Infaustus), Hervé Herbaut (Osmose Productions), Valnoir (Glaciation, Metastazis), Hreidmarr (The CNK, Anorexia Nervosa), Noktu Geiistmortt (Celestia / Drakkar Productions) et… Thurston Moore (grand fan et connaisseur de cette scène) apportent leurs témoignages.
Ce style, galvaudé de nos jours, était dans les années 90 un style de vie qui a marqué profondément ses musiciens et ses adeptes. Pour le spectateur qui a connu la scène, c’est un voyage dans le temps, un retour aux sources infâmes, un rappel salutaire de ce qu’était le Black Metal : malsain, violent, corrupteur. Certains, comme Hervé Herbaut, souhaitaient répandre cette idéologie comme une gangrène qui infecterait la société. D’autres, comme Deviant Von Blakk, ne voulaient rien avoir à faire avec le commun des mortels, ou au contraire voir arriver leur fin, ou entraîner le maximum de personnes dans leur propre chute, comme le dit Meyhna’ch. Pour chacun, l’objectif, c’est la destruction, le chaos, la violence extrême.
Tous les intervenants apparaissent marqués à divers degrés. Leur alliance avec le diable, qu’il soit réel ou non, leur a coûté. Solitude, deuils, santé mentale ou physique.
Rien à voir avec la scène actuelle, qui a oublié l’origine du Black Metal : la haine pure et glaciale, sans aucun compromis, payée avec son sang ou son âme.
The Kat
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