Nous sommes le 11 février, j’enfile ma peau de bête direction Noisiel à 2 arrêts de chez moi. “Pourquoi une peau de bête ? Tu te crois en fête médiévale ?”
“Et bien totalement, très cher. Je m’en vais ripailler, puis me rincer la dalle et jouir de ces mirifiques symphonies ma foi bien variés.”
En effet, c’est l’heure du Cernunnos Pagan Fest que j’attendais tant. Nous voyons présentement des groupes ô combien diversifiés: du folk, du pagan, du pirate et même du jeu de rôle (oui oui, du jeu de rôle).
A peine arrivé sur les lieux, il est frappant de voir à quel point les festivaliers sont correctement rangés dans le hall. La file d’attente formait une parfaite spirale carrée malgré le nombre important de participants. De nombreux festivaliers sont venus habillés et déguisés : chevaliers, princesses, paysans, sorcières, vikings et gobelins étaient prêts à en découdre aujourd’hui.
Étant arrivé à 13h (soit 1h avant le début des concerts) j’en profite pour aller m’hydrater. Et par Odin, cette fois, je n’aurai pas à me contenter de la fameuse “bière de festoche”: blonde et triple de meilleures qualités, ainsi que de l’hypocras et de l’hydromel !
Passons au marché, bien garni. Ici on ne fait pas les choses à moitié : joaillerie, poterie, armures, vêtements, accessoires, boissons. En somme, un vrai marché médiéval s’ouvre aux festivaliers ainsi qu’aux personnes extérieures. Une fois dépouillé de mon portefeuille, je retourne à temps pour le début des festivités.
Nous commençons les hostilités avec notre groupe de pirate metal Toter Fisch, qui publia son premier EP “Blood, Rum & Piracy” en 2015. Malgré un public en hypothermie, il faut admettre l’équipage sait chauffer une salle. En quelques minutes le public se met à bouger avec nos musiciens. L’accordéon-piano nous place tout particulièrement dans cette ambiance de pirate à la Alestorm. L’ouverture du festival s’annonce romanesque.
Changement de décor ensuite avec Möhrkvlth, un groupe de pagan black metal chouan. Les décors soignés et une jolie mise en scène nous permettent de changer progressivement d’ambiance. Le groupe me plonge peu à peu dans l’atmosphère, qui me déconnecte du monde extérieur pendant une demi-heure.
La fin du show arrive, je me dirige vers le marché médiéval pour ripailler. Je note sur le chemin l’ambiance bonne enfant et role play des festivaliers : le voleur gobelin, le vieux mage qui te barre la route ou encore le chevalier qui fait cuire une saucisse sur le feu avec son épée. Certains n’avaient que pour seuls habits un kilt.. Et il fait -2°C !
On oublie ensuite le metal avec PerKelt, un groupe folk celtique venu de République Tchèque. Ce groupe se compose de trois musiciens : nous avons une chanteuse / flûtiste, un gratteu et le troisième aux percussions. Comme moi, la plupart des personnes dans la salle ne connaissait pas le trio. Il ne faut point attendre avant que le public suive le rythme. Nos musiciens eurent un succès bien au-delà de ses attentes. Une bonne découverte.
Nous voyageons ensuite en Hongrie avec le groupe Dalriada. Force est de constater une ambiance de tous les diables. Le pogo à foison, les slams dans tous les sens et une mélodie à faire orgasmer un fan de pagan en rut. A noter la performance de Laura Binder qui alterne les chants traditionnel et guttural. Votre chroniqueur préféré en est resté amoureux tout le show.
On attaque maintenant le plat principal avec nos trois têtes d’affiches.
D’abord retour dans notre enfance (ou la mienne du moins) avec Naheulband. Pour les trop jeunes (ou trop anciens), Naheulband est groupe dérivé de la saga Donjon de Naheulbeuk. Il est clair que le groupe remporte l’un des plus grands succès de ce festival. Ce qui est normal compte tenu de la grande majorité de rôlistes présent. Ayant une interview, je n’ai pas assisté à l’apogée du show, bien que cette dernière s’entendait de loin.
Retour sur du folk metal avec Fejd, originaire de Suède. Le groupe utilise d’authentiques instruments médiévaux, comme le moraharpa, la guimbarde ou la vielle à roue. Ajoutez à cela les mythes nordiques chantés par Rimmerfors et nous voilà sur un vrai champ de bataille ! Le public l’a bien compris et me voilà pris en première ligne d’un wall of death. Cela explique, sans doute, mes douleurs du lendemain…
Nous finissons le show avec Týr, dont j’ai fait l’interview (même “l’inTýrview” si je puis dire. Non ? D’accord) durant le passage de Naheulband. C’est la tête d’affiche venue tout droit des îles Féroé. L’admiration du public se ressent alors. Il faut admettre que le show était à la hauteur de nos attentes : la voix de Heri Joensen n’a rien à envier à la version studio. Tout comme la performance de Terji Skibenæs et Gunnar Thomsen très complices avec le public.
Le groupe féringien marque ainsi la fin du festival et le retour dans le monde moderne. Sorcières et chevaliers se dirigent vers la sortie après un festival remarquable.
“Mortecouille ! Mes affublements ne valent rien face à la froidure de l’hiver”.
Sur le retour, j’accompagne ainsi les vikings dans leur transport bien connu : le RER A.