Rencontre avec Terji Skibenæs, guitariste du groupe Týr à l’occasion du Cernunnos Pagan Fest 2017.
ANRL’histoire de votre archipel est peu connue, pouvez-vous me la résumer brièvement ?
Terji Skibenæs : Les premiers habitants viennent des contrées alentours. Il y avait des norvégiens en route pour l’Islande, certains d’entre eux se sont arrêtés là. Des gens originaires d’Ecosse également. Beaucoup ont dû abandonner leurs mères patries. Comme il y avait de jolies femmes (rires), la population s’est agrandie. Ce sont des petites îles et nous sommes seulement 40 000 habitants. On représente un point sur la carte du monde.
ANRVotre pays fait actuellement partie du Danemark. Souhaiterez-vous une quelconque indépendance ?
Terji Skibenæs : Je m’en fiche. Si nous devenons indépendants aujourd’hui, la population sera pauvre pendant de longues années avant que la situation ne se stabilise. Cela entraînerait aussi une “fuite” des habitants car personne ne pourrait vivre comme cela. Personnellement, je pense que c’est une mauvaise idée, mais cela reste mon opinion. Après, d’autres personnes du groupe ne pense pas la même chose…
ANRQui, par exemple ?
Terji Skibenæs : Notre chanteur. Il est plutôt nationaliste. Tout doit être “féringien” (rires). Moi, je m’en fiche. Notre situation me va très bien. Ma famille se porte très bien, pas de quoi s’inquiéter.
ANRToute votre famille est-elle basée là-bas ?
Terji Skibenæs :Oui, toute.
ANRDans vos albums, certains titres sont écrits en féroïen. Sont-ils plus difficiles à écrire qu’en anglais ?
Terji Skibenæs : C’est très difficile d’écrire un morceau en féroïen. Il faut à la fois placer les mots dans cette langue et faire en sorte que le tout sonne bien, alors que l’anglais te vient naturellement. La plupart de nos paroles en féroïen viennent de l’ancien féroïen traditionnel. Il y en aura aussi dans le prochain album.
ANRCela va faire quatre ans depuis Valkyrja. Comment se déroule la préparation du prochain album ?
Terji Skibenæs : Plutôt bien. Nous allons enregistrer douze titres. Nous avons enregistré la guitare pour deux d’entre eux. On s’apprête à le faire pour deux autres titres. Le reste a besoin d’être retravaillé.
ANRPensez-vous avoir bientôt fini ?
Terji Skibenæs :Espérons ! On aimerait finir avant cet été, mais on ne sait jamais. Seulement quatre titres sont écrits. Cela va peut-être prendre plus de temps pour faire le reste. Mais nous espérons pouvoir les écrire et les enregistrer bientôt.
ANR: J’espère aussi ! (rires).
ANRD’ailleurs, que représente le “pagan” pour vous en 2017 ?
Terji Skibenæs :Quand tu viens des îles Féroé, tu n’y penses pas. Même quand on a commencé, on ne souhaitait pas fonder un groupe pagan. C’est venu naturellement.
ANREst-ce que cela est arrivé uniquement à cause de vos origines ?
Terji Skibenæs : Oui, et aussi à cause de l’ancien féroïen que l’on utilise dans nos paroles, qui parlent de choses pagan ou de vikings. Du coup, nous avons été “étiqueté” comme pagan. Notre chanteur a toujours été intéressé par la mythologie nordique. Le reste du groupe ne s’y intéresse pas vraiment. Evidemment, cela fait partie de notre culture et nous voyons ces choses à l’école. Mais je ne suis pas dans cette mode du pagan et pour moi, nous sommes juste un groupe de heavy metal.
ANRQuels groupes vous ont inspirés ? Quels sont ceux que vous écoutez aujourd’hui ?
Terji Skibenæs : Nous nous inspirons de groupes comme Black Sabbath ou Metallica, en bref les classiques. Sinon, j’écoute en ce moment Animals as Leaders.
ANRComment se déroule la préparation d’un morceau ?
Terji Skibenæs : Ça dépend. Si le titre est en féroïen, alors on essaie de se structurer par rapport aux paroles. Quand le titre est en anglais, je commence avec quelques riffs, et le reste vient après.
ANRPour finir, avez-vous d’autres hobbies / métiers dans l’art ?
Terji Skibenæs :Oui je possède un salon de tatouage. Le seul des îles Féroé d’ailleurs. Concernant le reste du groupe, notre bassiste fait de la plongée et s’intéresse aux oiseaux (rires).