Ce soir, rendez-vous à l’Espace B dans le nord de Paris pour le concert d’Esben And The Witch, originaire de Brighton. J’ai découvert le groupe par la magie aléatoire de Youtube, et je suis bien contente d’avoir l’occasion de voir ce que le trio donne en live.
Tout d’abord, la première partie, Untitled With Drums, s’installe sur scène pour nous délivrer une sorte de post-rock atmosphérique et dense. Le batteur tape comme un bourrin sur ses fûts, c’est à la limite du supportable. Un poil plus de subtilité ne serait pas de refus. Ce sera le petit détail pénible de la soirée : le son est trop fort, trop saturé, pour mon goût en tous cas.
Untitled With Drums donc : 5 gars en provenance de Clermont-Ferrand. Une chemise à carreaux, un t-shirt Year of No Light, ça donne une idée du style du groupe. Une base post-rock, une voix rappelant le Grunge, une touche de Stoner. Il y a une belle osmose entre les musiciens, mais peu d’échange avec le public. Un des titres de ce soir se colore de Punk et s’appuie sur une batterie super saccadée, un autre a un rythme ultra-lent, et nous offre un moment psychédélique entre la batterie (encore elle) et le clavier en mode wah wah.
Ce fut une entrée en matière sympathique. Les musiciens débarrassent la scène de leurs instruments et traversent la foule compacte puisqu’ici il n’y a pas de coulisses.
Maintenant place à Esben et sa sorcière. La voix de Rachel est aussi captivante qu’en mode enregistré. Elle égrène les mots de « Sylvan » et la musique la soutient, lente, comme en attente d’un danger à venir. Et il finit par arriver ce danger, sous la forme d’une explosion sonore, brutale et intense ! Le public est subjugué. La cavalcade retentissante va decrescendo, laissant place à un solo de guitare tout en réverb’. Le groupe entame « The Fall of Glorieta Mountain », pour un moment de lenteur délicate et suave. Puis vient le tour de « Dig your fingers in », aux paroles incroyablement étirées. La langueur des morceaux est à rapprocher de la touffeur de la salle. Il fait très chaud, l’Espace B est complet. Le guitariste change d’instrument pendant l’un des morceaux, nous permettant d’apprécier la rondeur feutrée des notes de la basse. Un délice. Esben and the Witch nous offre la reprise de « Planet Caravan » de Black Sabbath, et sa version très personnelle est hors du temps, à la fois sur le fil et complètement cosmique. Le dernier morceau, « Jungle » met en valeur la guitare aux notes ciselées et portées par la réverb’, confortées par la batterie impeccable et enrobée par la basse ardente. Le tout est un écrin à cette voix ensorceleuse tour à tour haute dans les aigus, cassée, susurrée. Bassiste et guitariste termineront leur dialogue musical face à face, très proches, pour un duo aussi sensuel que leur musique. Un très beau concert pour ce début d’année !
The Kat