Groupe: Benighted
Album : Necrobreed
Label : Season of Mist
Date de sortie : 17 février
Note : 19/20
3 ans après la sortie de l’excellent « Carnivore sublime » chez Season of Mist (ainsi qu’un album Live l’année suivante), les bouchers de St-Etienne nous reviennent en force ce mois de février avec la sortie du bouillonnant « Necrobreed » sur le même label.
Ce nouvel album voit d’ailleurs l’arrivée de sang neuf pour la formation avec le recrutement de Romain Goulon derrière les futs, Emmanuel Dalle à la guitare et enfin Pierre Arnoux au poste de bassiste.
Le groupe a également annoncé, il y a peu, le départ du guitariste fondateur, Olivier Gabriel ainsi que son remplacement par Fabien « Fack » Desgardins.
Un sacré renouvellement des troupes chez ces sympathiques sauvages qui ne semblent pas avoir pour autant perdu une once d’énergie dans la bataille.
Mine de rien, le groupe nous offre ici son 7ème album studio en 19 années d’existence et la machine de guerre semble difficile à ralentir.
Car, autant vous le dire d’entrée de jeu, ce Necrobreed (prononcé « NE CRO BRIIIIIIIIIIIIII » si j’ai bien entendu) fait mal, TRES mal.
Enregistré une fois de plus au Kohlekeller Studio en Allemagne, l’album bénéficie d’une excellente production (c’est le moins que l’on puisse dire) qui rend une fois de plus justice au très bon travail de composition du groupe. Le son général est d’une puissance phénoménale sans pour autant sacrifier la clarté.
C’est d’ailleurs un point sur lequel j’ai envie d’insister : malgré la violence musicale dont fait preuve le groupe (ce n’est pas demain la veille que Benighted va nous pondre une balade), tous les instruments restent très audibles. Là où certaines formations extrêmes ont tendance à tomber dans la bouillie sonore, Benighted fait preuve d’une précision chirurgicale qui permet de distinguer chaque subtilité de jeu, même au milieu des blasts les plus vicieux.
Subtilité, ce n’est pas un mot qui vient directement à l’esprit quand on parle d’un disque de Death/grind et pourtant, il est judicieusement choisi. Car oui, ces morceaux en cachent de nombreuses et il serait dommage de passer à côté. Les passages grind sans merci alternent adroitement avec des sections au groove dévastateur (chapeau bas au nouveau batteur). Le groupe arrive à jongler avec les éléments habituels du style sans jamais tomber dans les clichés, nous gratifiant même de plusieurs éléments inattendus, comme des chœurs typiquement hardcore ou encore des parties plus ambiantes en arpège que ne renieraient pas les amateurs de black metal.
C’est brutal, catchy, groovy et vos cervicales vont morfler.
Finalement, Benighted, que ce soit en studio ou en concert, ça vous tabasse la tronche jusqu’au sang sans jamais éclabousser à côté (et c’est assez rare pour être souligné). Sauf dans le clip de Reptilian. Là, ça tache et ça suinte.
L’album contient également son petit lot d’invités avec la participation d’Asphodel (Chenille) sur « Hush Little Baby » (plage d’intro qui pose tout de suite l’ambiance malsaine et poisseuse du disque), de Trevor Strnad (The Black Dahlia Murder) sur « Forgive Me Father » et enfin, le timbre brutal et inimitable d’Arno de Black Bomb A sur « Cum With Disgust ».
J’ai toujours un souci éthique à mettre une note maximale à un album, déjà que je n’aime pas mettre de note en général (démarche trop scolaire à mon goût), mais cet album le mériterait bien car il est honnêtement difficile de lui trouver le moindre défaut. Je vais cependant laisser un tout petit peu de marge, dès fois que le groupe arriverait à frapper encore plus fort la prochaine fois. Et vu la passion qui anime le groupe aussi bien sur disque que sur scène, ils seraient fichus d’y arriver les bougres.