Mamy était au Dr Feelgood des halles le 18 février pour recueillir les propos de Léo Sendra, guitariste de Weaksaw.
Art’N Roll : Vous avez tourné en Europe et en France ces derniers mois, comment s’est passée la tournée?
Léo Sendra: Ca s’est super bien passé. On a fait tout le tour de l’Espagne et tout le tour du Portugal. Le public était super chaud. J’aime beaucoup ces deux pays pour tourner car le public est taré, ils ne font que se taper dessus. Ensuite nous avons fait France et Italie, nous sommes remontés en Belgique, nord de la France et ce soir on clôture.
ANR : Justement vous clôturez la tournée « The Wretched Of The Earth II » au Dr Feelgood, pourquoi ce choix ?
Léo : On est vraiment potes avec les Dead Cowboy Slut qui jouent aussi ce soir, c’est un de nos groupes français préféré avec qui on a le plus d’affinités et le Feelgood c’est un peu la maison donc c’est cool de finir là.
ANR : L’album est sorti le 27 mai 2016, pourquoi faire une journée promo sur le tard ?
Léo : C’est notre spécificité du sud, on est toujours un peu à la bourre (rire).
En fait, tout est allé super vite et je pense que nous nous sommes fait un peu dépasser par les événements mais mieux vaut tard que jamais. Et vu que c’est un album que l’on veut défendre un bon moment, je ne pense pas que ce soit aussi gênant que ça de faire la promo de l’album plusieurs après sa sortie.
ANR : Vous avez signé avec Lifeforce Record, que vous ont-ils apportés ?
Léo : C’est un vrai plus, on n’a pas eu d’argent à avancer, c’est un vrai contrat à l’ancienne, ils ont tout pris en charge, c’est très rare maintenant de voir ça. Et en plus il y a peut-être une option pour un prochain album.
ANR : Sur cet album, vous avez eu la chance de partir aux Etats-Unis pour enregistrer, raconte nous cette expérience ?
Léo : ça s’est fait en deux parties. Une avec Mark Lewis du Audio Hammer Studio qui est une référence dans le monde du métal moderne, il bosse avec Whitechapel, Trivium, Black Dalhia Murder et j’en passe.
On s’est donc envolés fin 2015 pour faire la batterie, ils ont une salle de malade pour enregistrer les batteries ainsi que des conditions de fou. Et on a aussi bossé avec Jason Suecof qui nous a aidés à faire des retouches au niveau des morceaux et des compositions rythmiques. Ensuite, Mark est venu en France en février vers chez nous à Frontignan et là on a fait toutes les guitares, arrangement, voix etc. et tout c’est super bien passé.
ANR : A l’avenir est-ce que vous envisagez de réitérer avec des grosses pointures comme sur cet album ou revenir à quelque chose de plus « fait maison » ?
Léo : Je ne sais pas du tout pour la suite, on ne se ferme pas les portes à faire des trucs nous-même, on aime bien le changement. En plus, Tristan le chanteur est un super ingé son, il enregistre pas mal de groupe. D’ailleurs on avait fait notre EP « James Hudson Jr » en 2013 à la maison.
Là c’était une opportunité assez rare, un peu comme pour le label, on a eu la chance d’avoir accès à la cour des grands, surtout au niveau du son, mais pour la suite on verra.
ANR : Cet album s’intitule « The Wretched Of The Earth » (Les Damnés de la Terre) en référence au dernier essai post mortem de Frantz Fanon, où êtes-vous allez chercher cette idée ?
Léo : J’ai lu la préface et le début du bouquin, qui est une tirade anticolonialiste et j’aimais bien le thème des peuples oubliés et faut le dire, le titre claque et ça collait pas mal avec l’ambiance que l’on voulait donner à l’album.
Ça raconte pas mal de petites histoires et de petites scénettes soit réelles, soit fictives, mais on ne veut pas s’encombrer d’un concept album un peu pompeux. Sans vouloir critiquer quoique ce soit parfois je trouve que dans le metal on retrouve justement un peu trop de concepts pseudo philosophiques. Nous on veut juste raconter des histoires sympas.
ANR : Du coup, vous avez fait de ce livre la ligne directrice de l’album ou pas du tout ?
Léo : Nous avons la première chanson de l’album : « The Wretched Of The Earth » qui parle d’une rébellion d’esclaves, donc juste cette histoire de soulèvement des peuples oubliés donne lieu à d’autre histoire mais qui n’ont rien à voir avec le bouquin.
C’était juste un prétexte pour lancer le thème car après dans cet album, on parle aussi d’aliens, de sous-marins qui ont coulés donc des sujets très variés.
ANR : On retrouve une chanson en deux parties « Zabveniye Part I et II », pourquoi ?
Léo : C’est Erwan qui a trouvé ça, c’est l’histoire d’un sous-marin qui a coulé durant la guerre froide avec son équipage à bord et donc ces deux morceaux racontent toute l’épopée. Et le fait de faire deux parties cela nous a permis de faire deux ambiances.
ANR : Comment dirais-tu que Weaksaw a évolué depuis le début du groupe il y a dix ans ?
Léo : On avait 18 ans donc c’était très brut de décoffrage, on cherchait à faire un truc simple et petit à petit ça s’est construit assez naturellement et on s’est ouverts à d’autres choses. A côté du groupe on n’écoute pas tant que ça du métal donc ça nous permet d’intégrer toutes nos influences et ça donne le son de Weaksaw aujourd’hui.
ANR : L’EP précédent s’inspirait de James Hudson Jr (on retrouve d’ailleurs l’EP dans cet album) allez-vous continuer à vous inspirer de personnages, de livres ou allez-vous un jour écrire vos propres histoires ?
Léo : D’abord, pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire de James Hudson JR je vous invite à taper sur Google et lire de quoi ça parle car l’histoire est à la fois fascinante et flippante.
Pour en revenir à ta question, comme tout bon jeune trentenaire qui se respecte nous avons été bercés par les films de science-fiction, des jeux vidéo donc on essaie de prendre tous les petits trucs qui nous plaisent sans forcément nous mettre des barrières et on s’en inspire.
ANR : Quelle est la suite des évènements pour Weaksaw ?
Léo : Tout d’abord rentrer chez nous et prendre une vraie douche (rire). Ensuite, on va se poser un peu. Cet été on va certainement tous s’enfermer dans une maison et se pencher sur le prochain album avec beaucoup de Ricard. On espère aussi repartir sur la route après l’été.