Samedi soir, rendez-vous à L’Antenne, nouveau lieu culturel dans le 11ème qui vient de faire peau neuve.
Petit aparté sur l’endroit, atypique et très accueillant, il regroupe plusieurs studios, un théâtre, un café et bientôt un restaurant. Les consommations du bar sont proposées à un prix vraiment très attractif et j’ai hâte de voir comment ce lieu va vivre.
Un breton à Paris
L’Antenne Studio marque donc son entrée dans les lieux culturels parisiens par un concert 100% acoustique. C’est le breton Brieg Guerveno qui entame le show. Seul, avec sa guitare et son micro il se propose d’interpréter 4 de ses morceaux dans une version folk. Brieg a sorti trois albums de rock progressifs très intéressants. Les compositions sont bien construites, jonchées de sonorités parfois froides parfois traditionnelles. Le propre du genre progressif est cette capacité à jouer avec la structure des morceaux pour faire passer différentes émotions et on se demande comment cette transition vers une version totalement épurée peut se faire.
Dès son arrivée sur scène on sent l’artiste un peu nerveux. La proximité du public, la chaleur et la solitude scénique sont autant de facteurs de stress pour quelqu’un habitué à jouer en groupe. Il nous annonce qu’il va chanter en breton et que nous n’allons donc rien comprendre et nous propose un premier morceau. Le son excellent, la voix puissante et empreinte de mélancolie. Les morceaux très travaillés sur CD deviennent des ballades folk, touchantes et sobres. Le public semble charmé mais les commentaires sont tous les mêmes. « J’ai l’impression d’avoir entendu 4 fois le même morceau » ou encore « c’est sympa mais sans plus ». Et c’est vrai que l’exercice n’est pas tout à fait réussi. Je ne peux que vous encourager à écouter Valgori, le dernier album dont la chronique est disponible sur notre site. C’est à découvrir avec toute la beauté d’une production riche et envoutante.
Klone unplugged, une expérience à vivre en live
Le groupe que le public est venu voir ce soir c’est Klone. Les poitevins viennent de sortir « Unplugged », un album acoustique enregistré dans le théâtre de la Coupe d’or à Rochefort. Une démarche peu courante pour un groupe de métal progressif. Majoritairement alimenté par les compositions de « Here comes the sun », « Unplugged » livre les morceaux dans une version épurée, réduite à leur essence originelle.
Klone se met en place, devant les caméras car le concert va faire l’objet d’un dvd. Le groupe entame le premier morceau sans autre forme de communication avec le public. J’ai immédiatement les poils qui s’hérissent. La voix de Yann Ligner est sublimée par un arrangement musical sobre mais puissant. Pas de bassiste ce soir mais une contrebassiste qui vient apporter classe et douceur à la formation. Florent Marcadet, à la batterie, a des airs de grand manitou. Sa caisse est recouverte d’une peau pour en atténuer la puissance, et il assène avec beaucoup de subtilité et à l’aide de différents instruments les touches rythmiques qui amènent l’intensité de prestation.
On sent les deux guitaristes, Guillaume Bernard et Aldrick Guadagnino, très à l’aise et heureux de se retrouver dans cette configuration. Leur complicité est communicative. Les solos de guitares mettent d’ailleurs en avant la qualité de leur jeu.
Le quatrième morceau joué « Gone up in Flames» est la synthèse parfaite des qualités de Klone. Une voix qui vous prend aux tripes, une progression qui se termine avec une certaine violence et la magie d’une version acoustique qui envoûte.
Klone se permet de reprendre « people are people » de Depeche Mode avant de poursuivre un set irréprochable. Je ne connais pas assez les morceaux originaux pour faire des comparaisons avec leur version acoustique mais une chose est sûre, voir Klone sur scène, dans cette configuration est une expérience remarquable.
La voix, l’orchestration, tout pousse le public à se plonger dans l’univers du groupe et vivre avec eux leurs morceaux. Après chaque titre le public a presque envie de se mettre debout pour applaudir mais il faut attendre la fin du set pour la standing ovation. On sent les musiciens visiblement émus par cet accueil. Nous avons donc le droit à un « encore ». Les deux guitaristes se font plaisir sur un début très métal, très rapide mais ce n’est qu’un interlude. Le groupe conclut sous des tonnerres d’applaudissements et la salle se vide dans un partage de commentaires dithyrambiques.
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