- ANR : Bonjour à tous, tout d’abord permettez-moi de vous féliciter pour cet album qui est excellent. Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous nous parler de votre parcours et votre rencontre ?
Entropia Invictus : Salut, et merci pour le compliment ! Nous sommes ravis que l’album te plaise. Pour répondre à ta question Entropia Invictus est un groupe de black/death sympho existant sous sa forme actuelle depuis 2012. Auparavant nous nous appelions Entropia et nous avions une chanteuse qui alternait le chant lyrique et le chant death. Aujourd’hui le groupe est composé de quatre musiciens : Pierjan à la batterie, Laurent à la basse, Jordan à la guitare. Quant à moi je m’occupe de la guitare, du chant, de l’écriture des textes et de la composition des parties symphoniques. Laurent et moi étions là à l’origines du groupe, Jordan nous à rejoins peu après. C’est un ami de longue date, qui jouait auparavant dans le groupe de black sympho « Frater Sinister ». Pierjan est le dernier venu dans Entropia Invictus. Nous l’avons recruté par une annonce facebook. Il est très vite devenu un pilier de la formation tant par son jeu et sa vision de la musique que par ses connaissances de sonorisation. Son arrivé correspond au départ de notre ancienne chanteuse et marque un tournant extrême dans la musique du groupe.
- ANR : Quelle est la signification de votre symbole et logo ?
Entropia Invictus : Notre logo est le symbole de la quintessence qui a plusieurs significations selon le contexte. Chez les philosophes de l’antiquité il représente le 5eme élément assurant la cohésion des 4 autres. En alchimie c’est la partie secrète des corps et de la matière. La quintessence est aussi considérée comme la forme la plus raffinée, la plus concentrée d’un être. Le logo rappel également l’impossibilité mathématique de la quadrature du cercle. Au final il représente donc une certaine idée de la perfection et de son inaccessibilité.
- ANR : La première chose qui m’intrigue dans cet album, c’est cette pochette, qui est pleine de symboles. Peux-tu nous l’expliquer ? Qui en a eu l’idée ?
Entropia Invictus : J’avais une idée très précise du visuel qui devait placer l’Homme au milieu des différentes mythologies et religions dont il est l’auteur. On peut retrouver les symboles des grandes religions monothéistes mais également des mythologies grec, égyptienne, hindoue, inca, nordique. Tout cela représente notre vision que l’Homme est son seul dieu.
- ANR : Vous avez fait appel à Above of Chaos, bien connu pour ses illustrations des albums de Loudblast, Inquisition… Comment s’est passé votre coopération ? A-t-il également apporté ses idées en plus des vôtres ?
Entropia Invictus : Je pense que c’est la première fois qu’il avait à faire à un cahier des charges aussi précis avec autant de détails à respecter. Malgré cela il a su apporter sa propre vision artistique et sa proposition nous satisfait entièrement.
- ANR : 5 ans se sont écoulés depuis « Black Drop in Clear Water », vous nous aviez habitué à des sorties plus rapprochées, pourquoi tout ce temps ?
Entropia Invictus : Il faut savoir que les morceaux et l’album en lui-même sont prêts depuis plus de 2 ans et en auto-prod il aurait pu sortir fin 2015. Mais cette fois-ci nous avons voulu travailler avec un label afin de donner une plus grande visibilité à notre musique. Nous avons donc mis en place une stratégie avec des outils de com’ adaptés pour réaliser un démarchage efficace et professionnel. Tout ceci avec l’aide d’un dispositif d’accompagnement « Culture d’En Face ». Cette étape fut longue mais nécessaire car elle nous a permis de signer chez M&O Music qui assure la diffusion nationale et internationale de notre nouvel album.
- ANR : Pour revenir à « Human Pantocrator », peut-on dire qu’il s’agit d’un concept album ? et quel en est le thème principal ?
Entropia Invictus : « Human Pantocrator » veux dire « l’Humain Tout Puissant ». Cela fait référence à l’iconographie orthodoxe du « Christ Pantocrator » qui représente le christ en gloire. « Human Pantocrator » n’est pas à proprement parlé un concept album du fait qu’il n’y a pas d’histoire reliant les morceaux entre eux. Cependant tous traitent du même thème qui est l’Humain. L’Humain à travers sa folie, ses peurs, sa puissance créatrice, sa foi, sa place dans l’univers…
- ANR : Jérôme (chant et guitare) compose lui-même toute l’orchestration, pourquoi avoir fait appel à un pianiste sur Euphoria’s end ? et sur quels critères l’avez-vous choisi ?
Entropia Invictus : Je compose effectivement les arrangements orchestraux mais je ne suis absolument pas pianiste. Pour Euphoria’s End j’avais l’idée d’un interlude au piano sous la forme d’une valse mélancolique avec des sonorité slaves. J’ai donc fais appel à un bon ami à moi, Xavier Gatepain, qui est un excellent pianiste et compositeur officiant plutôt dans la chanson française et le jazz. Je lui ai laissé carte blanche et le résultat m’a tout bonnement fait dresser les poils sur les bras tellement c’était beau ! Quand je joue le morceau en concert j’ai toujours le même frisson.
- ANR : Vos inspirations semblent plus tournées vers le spirituel et l’occulte, que vient faire Kurzweil, le « pape du transhumanisme » au milieu de tout ça ?
Entropia Invictus : Pour moi le transhumanisme est proche d’une religion et tu utilises toi-même le terme de pape pour désigner ce bon vieux Kurzweil. De plus, comment parler de l’Humain sans aborder sa version augmentée ? Certains pensent encore que c’est de la science-fiction mais cela sera réel dans très peu de temps soulevant au passage d’épineuses questions éthiques. L’humain augmenté deviendra alors une sorte de dieu parmi les hommes et en cela le tanshumanisme à toute sa place dans cet album.
- ANR : Votre style me rappelle les Dimmu Borgir, Diabolical Masquerade et Mystic Circle, quelles sont vos influences ?
Entropia Invictus : Merci pour la comparaison. Nos influences vont de Speticflesh à Behemoth en passant par Carach Angren. Pour ma part j’écoute aussi beaucoup de musique de film et de musique classique.
- ANR : Une tournée est-elle prévue ?
Entropia Invictus : Pas de tournée pour l’instant mais des premières parties très intéressantes dont celle de Fleshgod Apocalypse le 9 Mai au Ferrailleur à Nantes. Nous sommes très fiers et honorés d’ouvrir pour les maîtres du genre.
- ANR : Une dernière chose à rajouter sur « Human Pantocrator » ?
Entropia Invictus : J’espère que toi et tes lecteurs auront autant de plaisir à l’écouter que nous avons à le jouer.
- ANR : Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions et au plaisir de vous voir jouer sur Paris !!
Entropia Invictus : Merci à toi pour cet interview, et nous viendrons jouer sur Paris avec plaisir !