Avant la sortie de leur album « Lawless Perdition », Malapetaka répond aux questions d’Art N Roll.
Art’N’Roll : Premièrement : quelles sont les influences musicales de Malapetaka ?
Malapetaka : Musicalement, nous avons beaucoup emprunté aux groupes Old School tels Death, Morbid Angel, Kreator, Cannibal Corpse etc… Mais, à vrai dire, nous avons notre ingrédient spécifique, qui est le Folk traditionnel Malaisien et Javanais.
ANR : Justement, quels sont ces artistes et groupes Malaisiens (Metal et non-Metal) ?
M : Oui, il y a un certain nombre de groupes Malaisiens qui nous ont influencés, comme Sil Khannaz et Suffercation, (qui font du Death Metal), Cromok (qui fait du Thrash Metal), et Amuk (c’est du Rock).
ANR : Votre nouvel album s’appelle “Lawless Perdition” : quels en sont les thèmes principaux ?
M : Le principal thème de ce disque est spécifiquement la guerre contre la religion, avec tous ses crimes commis ainsi que la haine déversée en son nom. L’idée principale est d’y renoncer et de briser le cercle vicieux imposé par le dogme, afin d’acquérir un mode de pensée rationnel et logique. Le second thème est la mort et la destruction. Nous commençons par l’épopée de la Création, à savoir la religion toute première jamais enregistrée dans l’histoire humaine, suivie par l’apocalypse terrestre, pour finir avec la renaissance : l’idée d’un monde réincarné. Mais avec l’humanité, vient la corruption, l’avidité, l’ignorance et ainsi ce sera une prophétie auto-réalisatrice d’un autre cycle de mort et la destruction.
ANR : Neuf morceaux sont en Anglais, une seule en Malais : pourquoi ce choix ?
M : La chanson “Angkatan Mayat” (qui veut dire “L’armée des zombies”) a été composée en hommage aux soldats tombés au Front. Il s’agit d’une métaphore dédiée à ceux qui n’ont pas réussi dans la vie. Nous utilisons aussi cette image afin de nommer nos fans et amis. Ils sont tous membres de la Angkatan Mayat.
ANR : La diversité des morceaux est assez frappante : qu’écoutiez-vous lors de la composition de ce disque ?
M : Tu sais, notre principal compositeur, qui est Ashok, a commencé de plancher vers 2015, juste après la parution de notre EP “Anthem of annihilation”…
ANR : La qualité de la production est également marquante, qui a produit “Lawless Perdition” ?
M : Nous avons travaillé avec Ivy Skuratov de Death culture production (Russie !) sur notre EP de 2015 dont nous venons de te parler. Nous avons été assez impressionnés par son travail de mixage et de mastering. Du coup, il nous a semblé évident de faire à nouveau appel à ses services. Nous avons enregistré au domicile d’Ashok ! Sauf pour tout ce qui est batteries. Et nous avons envoyé le tout à Ivy en Russie, lequel nous a fait le mix et le mastering. Nous avons gardé le contact via courriels entre la Malaisie et la Russie… ce qui est assez dingue quand tu y penses, cette réduction du Monde ! Et malgré cela, il nous semble que le résultat est à la hauteur de nos espérances, nous sommes très satisfaits du travail d’Ivy.
ANR : Monde toujours : Fred du Label Polymorphe Records, qui a signé votre disque “Lawless Perdition” dans sa version européenne, est Français. Comment êtes-vous entrés en contact avec Fred ?
M : En fait, nous l’avons connu grâce à Warzy, le guitariste du groupe de Thrash Japonais Hate Beyond, qui est également sur le Label de Fred, Polymorphe Records. Nous sommes entrés en contact avec Fred via son Facebook, puis avons envoyé notre disque à son Label. Cela nous a donné cette opportunité géniale de sortir une version européenne de notre LP.
ANR : Monde encore : est-ce que “Lawless Perdition” est disponible partout sur le Globe ?
M : Oui, la nouvelle version de celui-ci sort sur le Continent Européen le 1er avril avec l’appui de Polymorphe Records (France). Notre version initiale de 2016 est disponible sur notre fb.com/malapetaka.kl Sinon, tu peux le télécharger via Spotify, iTunes, GooglePlay et aussi Amazon.
ANR : L’an passé, vous avez tourné au Viêt-Nam, à Singapour et en Indonésie. Est-ce que vous avez des fan-bases ailleurs que la zone Asie du Sud-Est ?
M : Nous avons eu l’honneur d’entendre nos chansons jouées sur une Radio Internet basée en Floride, et notre album a été chroniqué par tout un tas de Websites Metal comme Art’n’Roll à travers le Monde. D’une certaine manière, cela nous a aidés à être présentés dans différents pays étrangers et lointains. Mais, nos Fans sont avant tout Asiatiques. Je ne te cache pas que nous attendons beaucoup de cette parution sur un Label Français. Nous avons hâte de toucher de nouveaux auditeurs !
ANR : Ce mois-ci (NDA : mars 2017) vous allez faire la première partie de Bersimbah Darah, un groupe Metal Indonésien, dans le cadre de l’EXTREME ALLIANCE TOUR. L’Indonésie semble être une place-forte du Metal en Asie. Quelles sont les différences entre les scènes Malaisiennes et Indonésiennes ?
M : La principale différence entre les deux scènes est que l’Indonésienne connaît une exposition plus importante. Tu sais, là-bas, ils diffusent du Metal à la Radio ! Il y a aussi des Fests très importants, qui sont relayés par la presse. La musique Metal est une culture acceptée en Indonésie. Alors que nous, en Malaisie, nous galérons à trouver des sponsors et tout type de support… C’est ce qui explique le développement d’une scène Underground très active, portée par une approche “Do It Yourself “.
ANR : En parlant de Fests… C’est quoi le Mamatfest, où vous avez joué en janvier dernier ?
M : Le Mamatfest est un concert annuel et local de Metal. C’est assez confidentiel. Il rassemble des groupes anciens et des plus nouveaux, tous venants de notre Malaisie natale. Pour la scène Underground, c’est le grand moment de l’année.
ANR : Il y a néanmoins une vraie scène chez vous. Ce n’est pas compliqué d’être un métalleux dans un pays Musulman ?
M : Pas de doute, il y a beaucoup d’idées fausses sur nous en Malaisie, à cause de la culture religieuse. Parfois, des spectacles donnés par des artistes étrangers sont annulés, et cela cause un préjudice aux fans Malaisiens. Récemment, un de nos concert a été brutalement interrompu par des flics qui prétextaient une recherche de stupéfiants… alors que non. Evidemment, la télévision locale a diffusé un bout de notre concert, en expliquant que nous faisions une orgie sauvage en écoutant de la musique satanique (cela, nous ne l’avions pas nié, ha ha !).
ANR : Question Zen : est-ce que le metalleux Malaisien est plus Zen que son homologue Européen ?
M : Bien sûr qu’il y a des similarités entre nous. Peu importe d’où vient le metalleux. Il y a comme un sens de l’unité tacite, du partage d’une même passion. Nous avons rencontré quelques metalleux européens, et ils ont tous été amicaux et solidaires avec nous.
ANR : Sinon, à quand remonte la scène Metal en Malaisie ?
M : Cela remonte dans les années 1980 et 1990, quand le Thrash Metal est devenu du Black Metal, tous les groupes de cette époque existent encore.
ANR : Trois mots pour définir Malapetaka ?
M : Agression, défi, évolution.
ANR : Merci beaucoup Malapetaka.
M : Merci beaucoup ANR, nous espérons vous rencontrer de visu en Europe un jour ! Vous pouvez nous suivre sur instagram @malapetakaofficial et facebook @malapetaka.kl