Groupe: Skyclad
Album: Forward Into The Past
Date de sortie:28 avril 2017
Label: Listenable Records
Le groupe britannique Skyclad officie depuis 1990. Leur quatorzième album, « Forward Into The Past », est marqué par le retour de Dave Pugh à la guitare, qui avait quitté le groupe en 1995 pour revenir en 2014. Skyclad est un groupe engagé, son ambition des premiers jours était d’être le groupe ultime de Pagan Metal. Pagan, ils le sont de plusieurs manières : leur nom les attache à la pratique Wicca, où les rituels « skyclad » sont réalisés avec des participants littéralement « vêtus » seulement par le « ciel », en signe d’égalité. Oui tu as compris : vêtu par le ciel = tout nu. Pagan est aussi synonyme de Folk Metal, Metal à violon et à pipeau. C’est, entre autres, Skyclad qui a ouvert la voie aux débuts des années 90, avec une ascendance Thrash sensible dans les premiers albums, puis virant vers le Heavy Metal et la NWOBMH. De nos jours, pour des gens comme moi, le Folk Metal est assez inintéressant : sorti de la musique de taverne très stéréotypée et des bravades de Viking en carton, il n’y a pas vraiment matière à s’émerveiller. Si je me suis penchée sur Skyclad et « Forward Into The Past », c’est donc plutôt pour le lien à la Wicca et l’histoire du groupe, j’avoue.
Depuis le premier album de Skyclad en 1991, il s’est écoulé 26 ans et au fur et à mesure, les sorties d’albums se sont espacées. Avant « Forward Into The Past », « In the… All Together » remonte à 2009. Pour autant, à l’écoute des treize titres, on ne ressent pas de lassitude, bien au contraire. Les morceaux sont énergiques, parlent des dangers de notre époque (réchauffement climatique notamment). La musique est un beau mélange de toutes les racines de Skyclad : la voix entrainante et le violon nous transportent dans une ambiance de pub irlandais, les guitares et la batterie soutiennent le rythme qui se fait tour à tour punk, thrash. Ça m’évoque par moments Dropkick Murphys ou Pipes and Pints. Certains titres restent particulièrement en tête, et pas de façon désagréable : « A Heavy Price to Pay » au rythme très soutenu, « Words fail me » plus lent et mélancolique.
A propos de l’artwork de Duncan Storr : il est très lié à la Wicca également. Il s’agit d’un Green Man, figure archétypale des anciens temps. Ses yeux commencent juste à s’ouvrir, de petits insectes colorés parcourent les racines qui forment sa chevelure. Il semble endormi, son visage est sec. Il est difficile de savoir s’il s’endort ou s’il se réveille… Après l’écoute de « Forward Into The Past », je parierais plutôt pour son réveil, en espérant qu’il remette de la vie dans notre monde qui sombre…
A conseiller à ton petit frère pour qui le Folk Metal se limite à Eluveitie.