Rencontre avec Bastien Hennaut du groupe Horskh avant leur concert du 15 avril au Petit Bain pour les 15 ans du label Audiotrauma.
Art N Roll : Bonjour Bastien, pourriez-vous présenter le parcours de Horskh ?
Bastien Hennaut: On a commencé réellement en 2009, on a fait quelques concerts mais on a rien sorti. On a fait un stand-by de 3 ans et on a repris réellement en 2013. On a sorti un EP sur le label Audiotrauma, « Dawn ». On a fait pas mal de concerts, puis on a sorti une version extended de l’EP avec 3 titres en plus et des remix. Suite à ça on a trouvé un tourneur, le même que Perturbator. Là on vient de sortir un album, « Gate ». Je compose tout, principalement sur ordinateur. J’enregistre les voix et les parties de guitare. Ensuite il y a une batterie acoustique qui vient pour le live, pour ajouter un aspect rock, metal.
ANR : D’où vient le nom Horskh ?
Bastien : C’est plutôt un prénom. Je cherchais un nom qui colle à la musique, qui soit comme un onomatopée. En 2009, avant l’arrivée du batteur, je composais déjà. C’était beaucoup plus indus ave des sons de machine. Je cherchais un son qui collait à ça. J’ai trouvé « orsk », puis j’ai ajouté un « h » au début et à la fin pour les recherches sur internet. Il fallait que ce soit unique pour qu’il n’y ait que ça qui apparaisse dans Google.
ANR : Quelle est votre formation musicale ?
Bastien : Je fais de la musique depuis que j’ai 10 ans. Je suis passé par quasiment tous les instruments. J’ai joué dans beaucoup de groupes, le batteur aussi. C’étaient surtout des groupes de metal. On a tourné pas mal en Europe et on est arrivés sur Horskh, qui est électro, mais qui garde des influences metal.
ANR : Quand on écoute votre musique on ressent tout de suite l’influence de groupes comme Nine Inch Nails, Depeche Mode ou Prodigy. Quels sont les groupes qui vous ont marqué et qui vous plaisent aujourd’hui ?
Bastien : Nine Inch Nails c’est le groupe qui m’a ouvert sur d’autres musiques. J’écoutais beaucoup de rock et de metal mais avec Nine Inch Nails j’ai découvert la musique électro. J’ai été un grand fan de Nirvana. Je les ai découverts à 10 ans, quand j’ai commencé à faire de la musique. Après je suis parti dans des styles un peu dark, electro, indus, etc. mais pas que.
En ce moment les groupes que j’écoute… Nine Inch Nails toujours ! (rires). Je me suis également replongé dans des albums que je n’avais pas écoutés depuis 10 ans, notamment les vieux Manson ou Slipknot. Dernièrement je me suis pris une bonne claque avec Black Tiger Sex Machine sur le label Kannibalen Records. Il y a beaucoup de choses que j’aime bien sur ce label. J’écoute du hardcore avec un groupe comme Stray from the Path. J’écoute pas mal de trucs différents.
ANR : Comment aimez-vous décrire votre style musical ?
Bastien : La base c’est l’electro et l’indus. On s’est souvent appelés electro/indus, mais ça fait longtemps que j’essaie de trouver le thème qui pourrait convenir. Le terme « indus » regroupe les groupes qui nous ont influencé, mais le terme hard electro je trouve ça colle plutôt bien. Le mot « hard » renvoie au Hard rock, au côté un peu violent et c’est ce que l’on fait : de l’électro un peu violent. Il y a cette aura du rock un peu violent.
ANR : Quand on vous écoute chanter on retrouve un côté très Marilyn Manson, avec cet aspect sombre et rocailleux tout en gardant un côté sensible.
Bastien : Marilyn Manson m’a beaucoup influencé. « Antichrist Superstar » reste un de mes albums préférés. Je pense que c’est une influence consciente mais parfois inconsciente aussi. C’est vrai que dans les sons ça m’arrive de rechercher les sonorités de Manson.
ANR : Est-ce que vous observez déjà une évolution du processus créatif entre vos débuts et ce premier album ?
Bastien : Disons que le fait de faire un album c’est très différent de faire un EP. Il faut voir le projet sur la longueur pour maintenir les gens en écoute. J’ai testé pas mal de choses avec cet album et en même temps j’ai essayé d’aller à l’essentiel. J’ai passé pas mal de temps sur les arrangements, enregistré des larsens que l’on n’entend pas beaucoup à la première écoute mais ils sont présents et donnent l’atmosphère.
ANR : Votre album offre une musique percutante avec un son lourd qui montre vos influences tout en apportant un côté très moderne. Comment transposez-vous cette musique sur scène ?
Bastien : L’idée de base c’est d’apporter l’énergie, la tension et l’explosion. Sur scène la batterie acoustique vient augmenter tout ça. On veut faire un truc entre du dancefloor et du pogo. Il faut que ça claque. On vient de faire les premières dates avec le nouvel album. L’accueil est plutôt très bon. J’ai essayé de composer en pensant aux retours du public, et pour l’instant ça marche bien.
ANR : Quand on lit les live reports de personnes venues voir Carpenter Brut ou Perturbator on note que c’est votre performance qui les a marquées. Qu’est-ce que ça vous inspire ?
Bastien : Ça fait plaisir ! (rires). Ce sont des groupes que j’aime beaucoup. Nous, on a l’attitude metal sur scène. Avec mes mouvements j’occupe l’espace. Pertubator, par exemple, n’a pas ce truc d’aller dans le public comme dans un concert de hardcore. C’est peut-être ça qui a plu à ces gens-là.
ANR : Il est difficile de comprendre ce que vous chantez alors pourriez-vous nous parler des thèmes abordés dans l’album ?
Bastien : « Gate » c’est une porte ou un portail. L’idée c’est que ça parle de passage. Le 1er EP, « Dawn », c’était un peu le début et là c’est le passage vers l’album. Il y a cette idée de passage sous plein de formes selon les titres. Ça peut être le passage durant les âges : enfant, ado adulte. Ça peut être le passage suite à un évènement dans la vie, quand on passe à une autre étape.
ANR : Comment voyez-vous l’évolution du groupe ?
Bastien : Pour moi qui vais composer il y a des choses assez techniques que je vais faire différemment. Il y pas mal d’idées, pour l’instant on est 2, peut-être dans le futur être 3. Ce n’est pas encore défini mais on y pense ! Cette troisième personne pourrait faire une autre guitare ou des machines, éventuellement des backing.
ANR : Un mot sur le matériel utilisé sur scène et en studio ?
Bastien : Je compose sur Ableton live, sur scène aussi. J’ai des controlers qui me permettent de moduler une matière sonore. J’ajoute la guitare, le chant et la batterie acoustique.
ANR : Avez-vous envie de développer une certaine imagerie autour de vos concerts, travailler l’impact visuel ?
Bastien : Depuis le départ on développe pas mal ce côté-là car je suis technicien lumière. Quand on part on a toujours un technicien son et un technicien lumière avec nous. Avec le technicien lumière on est toujours en train de discuter des idées. D’ailleurs, là on est en train de monter un nouveau show. On ne le fera pas ce soir car c’était un peu compliqué et que ce n’est pas encore totalement fini. On a cette envie de faire un show spectacle.
On n’utilisera pas d’écrans, et pas de vidéos. On veut créer un lien avec les images qu’on a sur album et les images live. On part d’une idée simple : le noir, le blanc et le rouge. On utilise le stroboscope, comme beaucoup de groupes, mais on réfléchit sur comment l’intégrer, l’orienter.
ANR : quels sont vos projets pour 2017 ?
Bastien : On a pas mal de dates à venir, dont des dates avec Perturbator et Carpenter Brut. On a ce nouveau spectacle que l’on va finir de mettre en place le 13 mai. On va faire une deuxième release party à Besançon puisque l’on vient de là-bas. Il y a beaucoup de choses en gestation mais ce ne sont que des pistes.
ANR : Un mot à ajouter pour nos lecteurs ?
Bastien : On sort notre album, il faut l’écouter ! (rires)