HOT on the rocks!

Zeal & Ardor / Pensées Nocturnes / Pryapisme / Edremerion – Glazart 19 Avril 2017

samedi/22/04/2017
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Zeal & Ardor / Pensées Nocturnes / Pryapisme / Edremerion
Glazart, Paris
19 Avril 2017

Si tu as lu ma chronique et mon interview  de Zeal & Ardor, tu sais déjà ce que ce projet a de particulier. Mixer Black Metal et Gospel, c’est osé. L’album est réussi, au point qu’il se classe très très bien dans toutes les critiques. Mais sur scène, qu’est-ce que ça peut donner ? Ce soir, je vais savoir !

Bon, alors par contre, il va falloir se fader 3 groupes en première partie. Ça fait beaucoup, surtout en semaine, même si c’est la semaine du lundi de Pâques.
J’arrive en retard, le Glazart est à l’opposé de mon lieu de travail. Edremerion est déjà sur scène. Leur corpse paint est à l’inverse de ce qu’on voit d’habitude. Là où d’ordinaire chez les Blackeux, le visage est blanc cadavre, eux ont mis du noir. Autour des yeux, c’est blanc. Côté son, c’est du Black assez classique, tirant vers l’atmo. L’ingé son ne leur rend pas service, la voix se perd et côté instruments c’est très brouillé. Au début d’un de leurs titres, on entend un passage halluciné d’une femme témoignant de l’existence d’extra-terrestres, vermine à exterminer. Le chanteur enchaîne et paraît entrer en rage. Le set se termine assez rapidement après.

Autour de moi, un mélange improbable entre afterwork et soirée goth, concert Metal et convention informatique.

Deuxième groupe : Pryapisme. J’aurais dû me méfier. Déjà, le nom. Ensuite, ce mec à crête et moustache digne des Brigades du Tigres, arborant par-dessus le marché un pull en laine multicolore. J’aurais dû noter tous ces geeks autour de moi. J’aurais dû battre en retraite au lieu de m’installer à deux pas de la scène, pile en face de tous ces claviers. Trop tard! Me voilà prise dans les feux stroboscopiques de cette musique fortement teintée 8-bit qui siérait tout à fait à un jeu vidéo créé par un maniaque cocaïné. Tu aimes les dissonnances, le Metal, le thérémine et les jeux de mots pourris de MJ ? Parfait, tu seras dans ton élément avec Pryapisme ! Le rythme s’accélère, les strobos en folie me font fuir vers le bar. Pas trop envie de tester mon niveau d’épilepsie en fait. De loin, je prends note. Pryapisme n’a pas de chant, mais quelques solos Heavy assez classiques. Ça a l’air de plaire, certains oscillent frénétiquement la tête, d’autres sautillent sur place. Imagine un morceau qui commencerait façon musique d’ascenseur, puis qui dévierait vers une sorte de techno pas trop lente pour déboucher sur un chaos sonore à mes oreilles, trop vieilles peut-être, pénible.
Va sur leur site  tu m’en diras des nouvelles.

Tout a une fin, Satan merci ! Voici le troisième groupe, Pensées Nocturnes. Je reviens dans la fosse, sur le côté, on sait jamais… Et là, je vois des maquillages de clown. Rien ne me sera donc épargné ce soir ?

Donc Pensées Nocturnes. Moi je m’attendais à un truc sérieux, voire lugubre, goth quoi. Mais non ! Pensées Nocturnes c’est du Black Metal et de l’accordéon. Note bien que j’aime le mélange, les associations improbables. Mais de l’accordéon ? De la trompette ? Du trombone à coulisse ? Bon, OK, pourquoi pas. Mais encore une fois, l’ingé son n’est pas à la hauteur. La voix est indistincte et les instruments à cuivre n’ont pas l’ampleur qu’ils méritent. Difficile de juger la prestation dans ces conditions. Vaerohn, l’homme derrière Pensées Nocturnes, alterne voix hurlée et voix lyrique. Au final, je n’arrive pas à savoir si j’aime l’audace de ce projet ou si je déteste la grandiloquence du truc. Black musette, et même Black Reggae sur un titre…

Je te laisse juge : c’est important d’être ouvert, hein ?

Et après tous ces défis à mon ouverture d’esprit, enfin… enfin !!! Zeal & Ardor !! Après trois groupes de première partie et une demi-heure de retard sur l’horaire prévu, enfin nous allons savoir ce que donne ce projet sur scène, en vrai !!

En guise d’introduction : le Sacrilegium I extrait de l’album « Devil is Fine ». Des silhouettes encapuchonnées nous font face, les visages qui s’y cachent seront révélés par les flashs des lights dès le début du 1er titre, « In Ashes ». Manuel Gagneux, l’homme à l’origine du projet Zeal & Ardor, a les yeux comme des billes blanches, ses cheveux forment une couronne libre autour de sa tête. Le son est nettement meilleur que pour les groupes précédents et la voix est plus organique, plus dense que sur l’album. Lors de l’interview, Manuel Gagneux avait annoncé des surprises : ce sont les titres inédits, qu’il a écrit pour un prochain album. Ils sont tout aussi délectables que ceux figurant sur « Devil is Fine ». Chaque membre recruté à l’occasion de la tournée semble pris totalement par la musique, et ils ne sont pas les seuls. Autour de moi, tous sont captivés, du Hipster au Blackeux. Le mélange est parfaitement dosé et au goût de l’assistance pourtant très diverse ! Zeal & Ardor nous offre un feu roulant, sans pause ou presque. On ne connaîtra donc pas l’identité des musiciens qui forment le groupe en version concert. Mais ils sont efficaces, rendant l’atmosphère épaisse et multiple de l’album. Aux notes cristallines de guitares répond le battement profond de la batterie. Le public reprend certains refrains, dont celui de « Come on Down ». « Ship on Fire » est émouvant : l’histoire d’un esclave capturé et enlevé sur un bateau qui prendra feu. Les morceaux sont courts et prenants, et soudain tout s’achève après le morceau-phare : « Devil is Fine », tellement facile à chanter tous en chœur ! Manuel Gagneux nous remercie et s’éclipse.

Vivement la retransmission par l’équipe de Tracks qui était là ce soir pour filmer le concert!! Et le prochain album !! Et le prochain concert !!

Setlist :

Sacrilegium I
In Ashes
Servants
Come On Down
We Never Fall
Blood in the River
Row Row
Ship on Fire
Cut Me
Children’s Summon
Hold Your Head Low
Bury My Body
We Can’t Be Found
Sacrilegium III

Rappel
Don’t You Dare
Devil is Fine

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