En ce vingt-et-unième siècle qui veut absolument passer du vertical à l’horizontal, par tous les moyens, et le plus souvent en dépit du bon sens, pouvoir rencontrer gratuitement des artistes et échanger avec eux n’est pas Post-moderne du tout. C’est au contraire très classique chez nous : cela s’appelle une Release Party. Sur ce point, le jeune groupe Français Volker ne s’est pas singularisé, et a scrupuleusement respecté la tradition. Comme celle qui consiste à porter soi-même ses amplis et son pied de micro d’un lieu à l’autre, chaque jour au début de sa carrière. Ce n’est pas 2.0 ou DIY, c’est la stricte « Loi du genre ».
Car, après un goûtu EP de trois-quatre titres paru il y a quelques encablures, Volker a fêté le jour-même la sortie Française (USA, Allemagne, UK et Benelux le 26 mai) de son premier album « Dead Doll » en compagnie de ses amis et de son public. Ainsi, il est délicieux, ce vendredi 28 avril 2017, de pouvoir se rendre aux Furieux rue de la Roquette à Paris, après un bon repas et en compagnie un Ami bon comme du bon pain, de se commander avec lui un shot « Volker » créé ad hoc pour la Release Party (à base d’une célèbre liqueur Teutonne aux herbes), puis de trinquer avec la sombre-lumineuse Jen Nyx et le guitariste Ulrich Wegrich (A.K.A Jean-Luc) à leur futur. Que l’on espère plus radieux que les titres dudit LP (« Black Sunday », « Negatives Waves », « Suicide Love Addict »). Volker est un groupe de Rock’n’Roll qui aime le sombre.
Disponibilité et Glamour, les deux pour le prix d’un, est l’apanage de ses membres. On salue le bassiste, également présent. 21 heures 39, les notes de l’entraînant « Freaky Bride » se révèlent aux profanes. Suivies de celles du nouveau simple « Obey ». Pendant que Jean-Lu… Ulrich s’affaire au stand de Merch installé pour l’occasion (superbe ce nouveau t-shirt rouge et noir représentant la Frontwoman), quelques propos sont échangés avec elle. En toute simplicité, et pur amour de la cause Rock. Inventaire à la Prévert des thèmes abordés : leur tournée automnale avec Moonspell et Der Weg Einer Freiheit, une certaine difficulté à être sur la même longueur d’onde avec le premier groupe cité, son aversion du Metal symphonique, le growl, le fabriquant de son (réussi) pied de micro, et une certaine envie finalement de narrer leur Party sur le papier façon Gonzo…
Oui, le Gonzo, ce genre rédactionnel inventé par Hunter S. Thompson aux USA il y a près de cinquante ans, puis popularisé au pays de Michel Fugain par un certain Philippe M. ; une façon de rédiger hypra-subjective, caractérisée par l’emploi de la première personne du singulier ; un style qu’il est souvent convenable d’éviter, au prix de la facilité rédactionnelle et du cliché.
Dont acte, Jen : je suis allé aux Furieux à la Release Party de Volker, je pense que « Dead Doll » va faire un carton et je serais très déçu du contraire, je vous demande d’écouter cet album et d’aller les voir sur scène, et je vous signale que Volker sera au Mennecy Fest le 16 septembre prochain, j’y serai.