Groupe : Disbelief
Album : The Symbol of Death
Label : Listenable Records
Date de sortie : 21 avril 2017
Note : 15/20
Disbelief, voilà un groupe qu’on peut se permettre de qualifier sans exagération comme un sacré vétéran de l’underground Death metal européen.
Fondé en 1990, le groupe allemand nous a sorti en ce mois d’avril 2017 son 10ème album studio via le label Listenable records. 10 albums (sans compter les démos datant des débuts du groupe), mine de rien, c’est déjà en soit une sacrée performance dans le style. Malgré de nombreux changements de line-up, le groupe a su maintenir le cap toutes ces années et nous pond aujourd’hui son nouveau méfait intitulé « The Symbol of Death ».
Niveau style musical, on est sur une bonne grosse base death metal old school mais pas que. Le groupe y insuffle aussi pas mal de passages mélancoliques ainsi que des éléments doom, voir sludge sur certains morceaux. En gros, ça mouline sans pour autant négliger l’ambiance.
Avant d’aller plus loin dans cette chronique, je dois d’ailleurs avouer quelque chose. À la première écoute, je suis passé à côté de la substance du groupe. Je m’explique. Comme tout bon album death à l’ancienne « de notre temps, c’était mieux gamin », ce disque a un côté très monolithique, notamment avec cette double pédale qui martèle en permanence en supportant une rythmique guitares/basse massive tout au long de l’écoute.
Non pas que ce soit désagréable en soit, car cela accentue le côté oppressant de la musique du groupe, mais ça m’avait donné la sensation que les morceaux avaient tendance à tirer en longueur et à se ressembler un peu tous.
Heureusement, après plusieurs écoutes plus attentives, on y découvre des subtilités mélodiques disséminées un peu partout, qui réussissent à créer un ensemble étonnamment chargé en émotions et en ambiance.
C’est d’ailleurs là où le groupe fait mouche : rien ne semble forcé dans ce disque ou dans leur musique en général. Celle-ci a ce côté naturel et authentique qui fait finalement plaisir une fois passé le coté vielle école.
Les ambiances sont amenées en toute subtilité avec des mélodies de guitares simples, mais très efficaces qui viennent contraster avec l’intensité rythmique et la lourdeur du chant. Le chant d’ailleurs est plus intéressant qu’il n’y parait de prime abord, car il sort régulièrement du growl classique pour proposer des passages clairs et renforcer le côté plus aérien des couplets et autres passages plus mélancoliques.
Alors certes, ça peut parfois tirer en longueur sur certains passages, mais je pense que c’est surtout inhérent au style. Après tout, le groupe a quand-même 27 ans de carrière (j’insiste encore là-dessus mais ça reste impressionnant à mes yeux), et possède une identité musicale suffisamment affirmé que pour continuer sa route sans se soucier des modes actuelles.
Soyons franc, vous ne trouverez pas ici de changement de riffs toutes les 15 secondes ni de prouesses rythmiques ou encore d’acrobaties de manche (arrête de mal penser, je t’ai vu !).
Les amateurs de metal plus moderne auront probablement un peu de mal à rentrer dans ce disque (surtout de par son côté un peu répétitif, il faut bien l’admettre) mais celui-ci mérite quand-même quelques écoutes et recèle pas mal de bons moments et de morceaux accrocheurs. Les amateurs de death des années 90 devraient, quant à eux, y trouver leur compte.
Pas révolutionnaire mais suffisamment intéressant et sincère pour passer un bon moment de death « que c’était mieux avant ».