Art N Roll a rencontré Léo, Florian, Théo et Peter du groupe Folsom avant leur concert à l’international, jeudi 25 mai.
Lire le live report du concert
Art N Roll : Est-ce que, pour commencer, vous pouvez présenter le groupe ?
Léo : Le groupe s’est formé en 2013 autour de Peter et moi. On sortait d’un groupe qui venait de spliter, on s’est dit qu’on allait juste faire des reprises rock pour commencer. On a rencontré Florian, le guitariste, et à partir de là on a commencé à composer un peu plus parce qu’on a eu une date au festival Bellastock, où il fallait avoir que des compos.
Théo : Je suis arrivé quand-même, tu m’as oublié ! (rires)
Léo : On oublie toujours les bassistes, ils ne servent pas à grand-chose ! (rires) 6 mois ou 1 an après on a rencontré Théo via une annonce sur internet à l’ancienne.
Théo : Oui, je cherchais une meuf et je me suis gouré de site (rires)
Peter : Adopteunbassiste.com ! (rires)
ANR : Vous avez des influences musicales différentes, un mot sur vos parcours respectifs ?
Florian : J’ai commencé par faire du jazz manouche, j’ai beaucoup voyagé et quand je suis rentré j’ai rencontré Folsom. A côté je fais du jazz, du funk aussi avec Léo.
Peter : Je viens plutôt de la scène country, blues, un peu redneck. Fan de heavy metal, grand fan de Motörhead.
Léo : J’ai appris la batterie avec Led Zeppelin, je suis LE FAN inconditionnel de Led Zep dans ce groupe. Il y a 1 ou 2 ans j’ai commencé à écouter beaucoup plus de funk, de jazz.
Théo : C’est ce que je leur dis depuis le début, le rock c’est bien, mais ce n’est pas tout. Je dois être le moins rock du groupe. J’ai écouté du rock quand j’étais au collège, mais dès que j’ai commencé à jouer de la basse je me suis dirigé vers des musiques plus black, soul, rap, hip hop.
ANR : Quand on écoute votre musique on ressent bien tout cet éclectisme. Il y a quelques gros riffs, du rock, du funk, beaucoup de groove. Vous avez aussi un nom en hommage à Johnny Cash. Comment est-ce que vous parlez de votre musique ?
Florian : Je dirais que c’est quelque chose de très groovy, un peu funk, mais qu’on garde un son rock voire métal parfois. On a un son assez sec avec beaucoup de patate.
Léo : Ce que je trouve intéressant dans ta question, c’est que chacun pourrait te faire une réponse différente. Lui (Florian) te dit qu’on fait de la funk, moi je ne pense pas qu’on en fasse vraiment. Je trouve que ça reste du rock. J’aime bien le terme de groove-rock. On part d’une jam en répète qui nous fait sourire, qui nous fait danser, et puis on construit dessus. Après on ramène Peter, monsieur country, pour qu’il se place dessus.
Peter : Je ramène les burnes (rires). Je dis qu’on fait du groove rock burné.
Théo : On n’est vraiment fermé à rien du tout. On tourne actuellement un clip pour un titre assez disco. Le rock et le disco c’est assez antagoniste et pourtant ça marche bien ensemble. Je trouve intéressant de piocher dans les contraires, je ne connais pas beaucoup de groupes qui font ça. Ça apporte un peu de fraîcheur.
Florian : Parfois Peter peut partir sur un délire de rap, sur lequel on pose un son rock et ça fonctionne, je trouve que c’est même très actuel. On entend beaucoup de mélanges électro hip hop, du genre Chinese Man, et ça ramène ce côté-là sans tomber dans les clichés.
ANR : L’année dernière vous avez sorti votre premier album, intitulé « Bad ways ». On y retrouve une basse bien présente…
Foslom : (rires)
Léo : tant mieux, c’est pas tous les jours qu’on nous le dit !
ANR : … on a de la guitare à la Tom Morello, une voix bien bluesy. Comment se passe la composition au sein du groupe pour que tout s’imbrique ?
Florian : Quand on était que 3 j’apportais une grande partie de la compo. Léo est batteur, il tape principalement sur ses fûts, ce n’est pas lui qui s’occupe de la mélodie. Quand Théo est arrivé, c’est devenu une collaboration.
Théo : On se complète pas mal. Par exemple, on va te dire comment on a composé notre dernier morceau « Get my money ». Je suis arrivé avec une ligne de basse, ça a tout de suite pris, Florian a mis son bout de guitare et la semaine d’après Léo est arrivé en disant qu’il avait trouvé une mélodie de chant.
Léo : Donc le batteur fait de la mélodie ! (rires)
Florian : Soit tu arrives avec des compos toutes faites, soit avec des parties et ça se construit petit à petit.
Peter : On part toujours de la musique avant les paroles. Je n’arrive pas à venir avec des paroles et dire aux autres, allez on va mettre ça en musique. C’est suivant ce que ça m’inspire que je vais trouver une idée. Tout part de la musique.
Léo : Je trouve aussi que par rapport à des groupes où tout va être bien écrit, bien posé, nous on vient tous de la jam et ça se sent.
Florian : ’est un choix de faire quelque chose de plus chiadé que juste du couplet/refrain. On essaie de surprendre avec un changement de tonalité ou autre.
Léo : Le premier album, c’est quelque chose dont on est très fier. C’est un melting pot de tout ce qu’on a fait ces dernières années. On est en train de préparer le deuxième, qui sera plus cohérent.
ANR : Et comment s’est passé l’enregistrement ?
Folsom : rires
Léo : Le problème c’est qu’on a tout fait en indé, qu’on n’a pas de pognon, et qu’aucun d’entre nous n’est ingé son. Il fallait faire avec les rencontres. On l’a enregistré dans 4 endroits différents.
Théo : Et sur plusieurs mois aussi. Ce qu’on voudrait pour le deuxième c’est avoir du temps en studio. Quand tu vois que pour un morceau tu dois enregistrer basse, guitare, batterie et chant..
Léo : en 3 heures !
Théo : On peut être content du résultat. On remercie les gens avec qui on a travaillé, et qui nous ont beaucoup donné. On aimerait passer à l’étape supérieure pour avoir un son impeccable.
Florian : En plus tu perds masse de temps à mixer et remixer si le truc n’est pas parfait à la base. On vient d’enregistrer « Horse » en une journée.
Peter : Morceau qui sera présent sur le vynile que l’on est en train de sortir, il comprend aussi une réédition de « Bad ways ».
Léo : et on revient à cette interview après cette courte page de publicité (rires)
ANR : Peut-on revenir sur les paroles de vos morceaux ? Quand on lit les titres on voit apparaître quelques créatures comme un kraken, un loup-garou ou encore un fantôme.
Peter : Etant un grand fan des films d’horreur et des séries Z des années 60/50, c’est assez naturel pour moi. On ne fait pas des chansons sérieuses, on a envie de faire rire les gens. Je suis très proche du milieu rocker, biker, tatoueur, donc il y a des codes visuels qui reviennent souvent, comme la tête de mort. C’est le côté cool du rock’n roll.
Léo : Y’a aussi la figure du freak qui est importante. On parle souvent de mecs chelous à qui il arrivent des choses étranges au détour d’un bar. Peter est un des mecs qui connait le plus de nanars étranges, sortis de nulle part ! Ce qui compte le plus pour nous c’est qu’il y ait une mélodie de chant et un rythme qui donne envie de danser. On n’est pas là pour faire passer des messages.
Florian : On a quand-même fait un morceau qui s’appelle DSK !
Léo : Oui, mais c’était une grosse blague. On voulait juste caser « who’s your daddy ? » dedans ! (rires)
ANR : Vous êtes en train de tourner un clip pour le très catchy « Discotrap ». Vous avez fait appel à une campagne de financement participatif pour trouver le budget. La vidéo de présentation était bien drôle. Comment ça s’est passé ? Et comment se passe le tournage ?
Théo : On avait tourné un premier clip avec 2 réalisateurs : Antoine Guibert et Boris Froment, qui ont fait un travail incroyable, gratuitement. Ils nous encourageaient à faire un deuxième clip et nous ont dit que ce serait bien d’avoir du budget pour faire quelque chose de mieux. On s’est dit qu’on allait faire une campagne kiss kiss bank bank.
Peter : Merci à tous ceux qui ont participé à cette cagnotte, vous êtes géniaux.
Léo : On n’aurait pas pu le faire sans ça. On se rend bien compte que c’est important d’avoir de la vidéo pour se présenter. On est un groupe de live, on va utiliser ce clip pour se faire connaître. D’ailleurs, on cherche des dates pour tourner !
Florian : On est content même si on a dépassé le budget…
Léo : Ça nous permet d’avoir des belles images, une bonne réalisation.
ANR : 2 mots sur le scénario du clip ?
Peter : ça suit les paroles du morceau. C’est un rocker qui se balade, et qui se retrouve dans une boîte de nuit où il y a plein de types habillés en disco. Il ne sait pas trop ce qu’il fout là et il se fait happer par les discofreaks.
Léo : Avec une référence à une nuit en enfer. Vous en saurez plus en regardant la vidéo !
ANR : Quels sont vos projets pour 2017 ?
Peter : Achetez notre Vinyle !
Léo : On a eu ce plan de vinyle grâce à Ed du Wax Buyers Club.
Florian : C’est un disquaire qui fait un abonnement, tu reçois chaque mois des vinyles de production indé. La dernière fois c’était Wax Taylor, là c’est nous. On a une petite pression ! (rires)
Théo : Le 10 juin on joue à La gare XP. Notre objectif c’est de trouver un booker, si on fait de la musique c’est pour jouer.
Léo : On a rencontré quelqu’un qui est prêt à nous aider sur une partie administrative et com. On se rend compte à quel point la prod et le booking c’est un métier, et ce n’est pas le nôtre.
ANR : Et quand vous ne faîtes pas de la musique, que faîtes-vous ?
Théo : Je joue pas mal aux jeux vidéo avec Léo. Je donne des cours, j’entraîne des gamins au rugby.
Florian : Je suis prof de guitare.
Peter : Je suis barman au Dr Lupin.
Léo : Je suis prof de batterie.
Théo : on est des super profs, d’ailleurs on va monter des stages l’année prochaine.
Léo : School of Rock pour les jeunes (rires)
ANR : quelque chose à ajouter ?
Léo : Gloire à Satan ! Vive le rock’n’roll ! venez nous voir en concert le 10 juin à la Gare XP.
Peter : Et vive la Suze ! on est des très grands suzeurs ! Suze Bull, c’est le mot de la fin !