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Interview du groupe Akroma

lundi/05/06/2017
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Art’N Roll : Pour commencer, pouvez-vous me faire une brève présentation d’Akroma ?
Akroma :  Je suis Alain « Bob » Germonville chanteur et je compose mes textes. Il y a Matthieu Morand, qui est aussi auteur-compositeur mais aussi guitariste, arrangeur. Laura la chanteuse, et enfin Pierre-Yves le bassiste et le batteur sur cet album est Dirk Verbeuren.
Avec Mat’ on se connait depuis plus de vingt ans, il m’avait déjà enregistré avec un des groupes que j’avais avant, et il avait bien accroché sur ma voix. Il m’avait dit qu’il fallait qu’on fasse un truc ensemble dès que l’occasion se présenterait. A cette époque j’étais dans « Scarve » et quand j’ai eu fini avec ce groupe, on s’est rencontré par hasard, et il m’a fait part de son envie de monter un groupe studio de black metal symphonique, donc pas de tournée en prévision juste faire des albums. Et voici comment Akroma a été créé en 2003.

 

Art’N Roll : Vous ne sortez que des albums concepts, pourquoi ce choix ?
Akroma : On estime qu’un album quand tu l’écoutes c’est comme si tu regardais un film, il ne faut pas que ce soit décousu, donc il faut absolument un début, un milieu et une fin.
Dans tous les albums d’Akroma tu retrouves des histoires. Sur le premier tu as le thème de l’avocat, dans le second c’est le dieu égyptien, dans le troisième c’est Damien et dans le dernier c’est l’apocalypse (le créateur qui extermine le monde). C’est comme ça que l’on voit la musique en général, Akroma c’est assez profond car on aime bien aller chercher loin autant dans la musique que dans les paroles pour qu’à l’écoute on puisse le remarquer et qu’à chaque écoute  on découvre encore de nouvelles choses.
Tu as des groupes à tubes c’est-à-dire chanson courte et tu as les groupes à concept qui sont un peu plus exigeants, car derrière il y a l’élaboration de ce concept qui demande beaucoup de travail. Je parle en son nom mais Mat’ qui vient du prog’ est de base plus orienté sur ce genre d’exercice.

 

Art’N Roll : Du coup, quelles sont les difficultés quand tu fais un album concept ?
Akroma : De base, on aime bien la complication et c’est aussi pour ça qu’on met du temps à écrire les albums parce que ça demande plus de recherches. Pour le troisième c’était plus facile car c’était sur l’Egypte et c’est une passion. Mais en règle générale, si on ne fait pas de recherches on a l’impression de faire quelque chose de pas abouti. On espère qu’à l’écoute les gens se rendront compte du boulot accompli et comprendront pourquoi on a mis trois ans à sortir l’album.

 

Art’N Roll : Comment trouvez-vous les thèmes ?
Akroma : Il y a concertation, par exemple le thème de Damien, on était avec Mat’ en voiture et on cherchait le thème et on a fini par trouver le thème de Damien, parce qu’on recherche toujours des thèmes bibliques mais attention ça n’a rien de religieux.

 

Art’N Roll : « Apocalypse » parle de l’apocalypse de Saint Jean, peux-tu nous parler un peu plus de ce thème ?
Akroma : Tout d’abord musicalement ça a pris la forme d’un requiem, une messe funèbre en six titres pour les défunts sous toutes ses formes, les animaux, les hommes, l’eau, le feu, l’air, en gros tout ce que regroupe la planète. Globalement, l’histoire c’est le créateur qui nous dit que tout ce qu’on a fait mal comparé aux choses de biens, ce n’est pas suffisant et qu’il va tout casser. C’est pour ça qu’à la fin ça monte en puissance. C’est aussi là que les gens commencent à se rendre compte que c’est la merde et que c’est trop tard. C’est un peu ce qui est en train de nous arriver car depuis la nuit des temps on joue avec le feu sur cette planète.

 

Art’N Roll : Comment se passe la composition dans Akroma ?
Akroma :   Quand le concept a été trouvé, Mat’ fait les guitares et élabore les arrangements, une fois que c’est  fait, on ajoute la basse par-dessus et ensuite on transmet le tout aux chanteurs qui vont s’en inspirer pour écrire leurs textes.
On travaille étape par étape mais on ne revient jamais en arrière, c’est aussi pour ça qu’on évite de faire écouter aux gens extérieurs pour ne pas avoir trop de suggestions.

 

Art’N Roll : Et que pouvez-vous me dire à propos du chant latin /anglais ?
Akroma : Comme on a voulu que cela prenne la forme d’un requiem et que dans les requiem il y a des chants en latin, on a décidé de garder cette forme et cette fois-ci on a tenté l’anglais pour ne pas se fermer à l’exposition international. On avait des particularités sur tous nos albums précédents et comme on aime bien surprendre on a voulu encore faire quelque chose de différent pour cet album et le faire en anglais c’était un petit défi.

 

ANR : Peux-tu nous parler de la pochette ?
Akroma : C’est Rémi Frances qui l’a faite, un tatoueur de notre région. Je lui ai donné les textes en lui précisant qu’il avait carte blanche pour le visuel. Il nous a présenté le tableau et on a été tout de suite été emballé.
Comme disait Mat’ cet album c’est l’aboutissement de tout ce qu’on a fait dans Akroma autant musicalement que visuellement.

 

ANR : Dirk Verbeuren est invité sur cet album, comment s’est passée la collaboration ?
Akroma : Ça fait vingt ans qu’on le connait. Il vient de Belgique mais il était prof au M.A.I à Nancy, j’ai même joué avec lui. Mat’ l’a croisé à un concert de Soilwork et lui à tout bêtement demandé  si ça lui disait de venir jouer sur Akroma et il a dit oui. C’est vrai que son travail est très adapté à ce que l’on fait et vu que son emploi du temps était vide à ce moment-là, ça tombait à pic. Il n’était pas encore dans Megadeth au moment où on a fait l’album.

 

ANR : Vous ne faites jamais de concerts, pourquoi ce choix ?
Akroma : C’est un choix délibéré, car nos albums représentent beaucoup de travail et il ne nous serait pas possible de reproduire correctement le même son sur scène. On ne veut pas décevoir les gens qui nous écoutent. Peut-être que si un producteur se voit de monter un concert d’Akroma ce sera possible mais cela risque de demander un budget car il faudrait pleins de musiciens et aussi une grande mise en scène. D’ailleurs, on ne se voit jamais à part pour les interviews et pour tourner les clips. On ne répète jamais, on fait tout à distance.

 

ANR : Pour finir, avez-vous d’autres hobbies artistisques que la musique ?
Akroma : Je fais beaucoup de sculpture à coté, je suis passionné d’Egypte. Je suis très « Walking Dead » donc mes sculptures sont inspirés par ce genre de thème, je fais aussi des skulls.  Je dirais que c’est de l’art gothique, univers Tim Burton par exemple, je m’en servais dans les décors des concerts que je faisais.

 

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