Concert du groupe Deliverance à l'Olympic Café le 3 juin

Samedi soir, Avalanche Soundprod organisait une soirée Black Metal à l’Olympic café. l’occasion pour moi de revoir le groupe Deliverance en live. Deliverance en concert est une invitation au voyage où tout n’est pas luxe, calme et volupté, mais froideur, violence et mélancolie.

Si le nom du groupe vous rappelle une descente aux enfers cinématographique, ne prenez pas peur et venez le découvrir. Deliverance est mené par Pierre Duneau (ex Memories of a Dead Man) et Etienne Sarthou (AqME, GRYMNT), avec Sacha Février (aka Easy Sacha – MYSTERY TATTOO CLUB), Fred Quota (ex ABRAHMA) et Julien Hekking (AqME, GRYMNT). Le groupe vient présenter son premier album « Chrst », qui fait suite à l’EP « Doosmday please », sorti en 2013.

Le set débute par « Out of the Saddening Blank », premier extrait dévoilé de « Chrst», dont les premiers accords plongent la salle dans le vif du sujet. Deliverance semble nous raconter une histoire où viennent se heurter des émotions subsidiaires. Le public se retrouve pris dans une ambiance quelque peu dérangeante, où des montées de violence agrémentent des passages plus froids et mélancoliques. C’est un parcours presque cathartique que nous impose le groupe, à travers des guitares lourdes et saturées, sur un tempo relativement lent que viennent casser des salves plus brutales.

Le côté sombre de cette musique à la croisée du Black Metal, du Sludge, et du Post-Rock apporte une atmosphère assez lourde, voire oppressante. Ce sentiment se voit renforcé dans la dissonance de certains accords, notamment sur l’avant dernier extrait joué : « Hung be the heavens with black ».

Le quintet parisien se meut sur scène comme si chaque membre faisait partie d’une seule et même entité. A mon sens, le jeu de scène sobre invite le spectateur à vraiment ressentir la musique, et lui permet de laisser son esprit vagabonder à l’écoute de ce ressenti. La cohérence musicale que l’on trouve sur l’album prend vie à travers ce jeu de scène symbiotique, qui nous prend très rapidement aux tripes. Au chant, Pierre Duneau semble maîtriser de mieux en mieux sa technique vocale, sans pour autant se mettre trop en avant.

L’audience peut se complaire dans une forme d’hypnose sans jamais tomber dans la léthargie. « A Bone shall not be Broken » vient d’ailleurs dynamiser l’assistance avec son intro puissante et intense, et son rythme plus soutenu.

Sur une note plus légère, force est de constater que Deliverance est un groupe difficile à applaudir. Chaque titre s’enchaîne sans réelle place pour le silence. Il y a toujours un effet de larsen qui arrive, comme pour assurer la continuité de la musique. Mais après trois morceaux, le silence s’installe pour permettre aux musiciens de se ré-accorder et boire un peu. La rupture est assez violente pour le public, qui se retrouve en position d’attente. Des voix s’élèvent pour demander un retour à la musique plus rapide. Il est amusant de voir ce public, qui était visiblement captivé par la prestation du groupe, trépigner en attendant la reprise.

Le concert se conclut, comme l’album, par « Accros Gehenna », devant un public conquis.

Tracklist: