C’est après une claque musicale que je prends vraiment plaisir à me diriger vers le black dog café afin d’y rencontrer Stéphane, bassiste de Superscream. Le groupe a sorti l’album « the Angel cries » le 5 mai dernier qui met en exergue toute la richesse de ce world métal (définition de leur style) !!!
Je me retrouve face à ce jeune homme fougueux, rempli d’énergie et de passions.
Art N Roll : Peux-tu présenter ton groupe ?
STEPHANE : Je vais te présenter les personnages : Philippe le guitariste, cofondateur de SUPERSCREAM, qui écrit l’intégralité des morceaux et de la musique, puis il y a Éric, notre chanteur, qui écrit une partie des textes et qui est également notre producteur, vient ensuite Daniel, notre second guitariste, Martin, notre batteur, et enfin, moi-même, à la basse.
ANR: Parle-moi de l’album qui vient de sortir ?
STEPHANE : L’album est sorti le 5 mai.
Je vais commencer par te dire que cela représente 5 années de boulot intense, pour un album où nous avons vraiment tout donné, afin de sortir un album différent, rempli d’amour et de passion.
Toute la musique a été écrite par Phil, chez lui, avec son crayon et son bout de papier. Il va travailler et tester plusieurs musiques pour trouver celle qui représentera le mieux SUPERSCREAM, en passant par le jazz, la musique latinos, la culture de notre groupe, … Il met tout ça sur papier et une fois qu’il sent que le morceau est déjà pas mal avancé, on reçoit les partitions afin qu’on aille bosser tout ça en répétition.
Éric va ensuite commencer par créer sa ligne de chant, et une fois que tout est bien stable, on attaque les textes. Éric écrit environ 80% des paroles, et moi je fais le petit pourcentage restant, souvent sur une ligne de mélodie déjà existante, car les morceaux sont très complexes.
ANR : A l’écoute on ressent un travail énorme !!! Ne serait-ce pas votre black album ?
STEPHANE : (rires) Oh là, c’est peu un tôt non !?! C’est sûr que par rapport au premier, il n’a pas été conçu de la même façon. L’ancien album était un Side Project de Phil et Éric : l’envie de faire du métal et des titres, car ils n’avaient aucune vocation à jouer en live. Ils ont écrit des morceaux et se sont vraiment éclatés comme des morpions et de là, ils ont pris des copains pour enregistrer. C’est par la suite qu’ils ont décidé de donner vie à ce projet, et de continuer, et c’est vraiment à ce moment que SUPERSCREAM a vécu une seconde naissance.
Moi je suis arrivé à ce moment-là, je suis donc officiellement le premier bassiste du groupe.
Daniel et Martin sont arrivés bien après, car nous avons eu un claviériste dans un premier temps et un autre batteur, qui nous ont quitté en bon terme, ils se sont lassés de notre musique et de ce style-là. Du coup, de là, on s’est posé la question concernant le remplacement du clavier et avons d’un commun accord, décidé de prendre un second guitariste afin que l’album soit plus pêchu. Daniel s’est imposé comme le musicien qu’il nous fallait, et en plus, je le connaissais auparavant.
Son arrivée… Ce fut vraiment une claque musicale, car il a apporté beaucoup au groupe, comme bien sûr, l’arrivée de Martin à la batterie, qui a un talent incroyable. A ce moment-là, on s’est retrouvé avec une équipe bien soudée, et avec vraiment l’envie de tout arracher, de faire notre répertoire et d’aller de l’avant. C’est pour cela que l’album nous a demandé du temps… Il y a un côté perfectionniste dans l’écriture, les exigences de Phil et Éric dans plein de choses, qui ont été d’ailleurs hyper tatillons, que ce soit dans l’écriture, le master ou la prog.
On savait quelle direction on voulait donner à SUPERSCREAM.
ANR : ANGEL CRIES et son début très primitif, ressemble un peu à un titre-mélange entre MYRATH et une intro à la SEPULTURA, te sens tu proche de ce son ?
STEPHANE : AH !!!! OUI ! Excellent, tout à fait !! J’adore car, à chaque interview que l’on fait, tous les gens nous parlent des influences que chacun peut ressentir à l’écoute de SUPERSCREAM, mais MYRATH et SEPULTURA, on ne me l’avait pas encore faite !!!
Mais tu as touché dans le mille oui, car on retrouve MYRATH dans les sonorités, l’univers oriental et SEPULTURA, pour le côté tribal. Avec le fait d’y ajouter d’autres instruments, on pourrait appeler ça un style world métal, avec aucune limite, ni restriction. Une fois, Phil a balancé une cithare, et c’était carrément bien WHAOU, c’était génialissime de jouer de la basse avec cet instrument !
ANR: Peux-tu me parler de PANDORA ? Une référence au film de James Cameron ?
STEPHANE : Non aucun ! (rires) C’est amusant, car ce titre c’est moi qui l’ai écrit. C’est le mythe de la boîte de Pandore, mais à l’envers.
En fait, je voulais parler d’un mec qui est dépressif, avec une énorme addiction (que je ne précise pas, car j’en ai aucune idée, je laisse le choix à l’auditeur) et qui se fait rattraper par son addiction et devient fou à la fin. J’ai écrit ce morceau en lisant la biographie de Nikki SIX.
Je pense qu’il y a un petit côté pervers, j’ai vraiment voulu faire un truc dark et malsain, je voulais vraiment quelque chose de subjectif, mais à la fois submersible. C’est le premier titre que j’écris, c’est ce que m’a inspiré la musique de Phil et j’ai proposé aux autres de m’occuper des textes. C’est extrêmement génial de voir Eric l’interpréter, je pense qu’il ne doit pas avoir la même vision que moi lors de l’écriture. Et j’aime la façon dont il l’interprète, il est excellent !
ANR : VELVET CIGARETTES est plutôt rock n roll, avec toujours ce son prog, tu aurais inventé le rock n roll prog ?
STEPHANE : C’est l’esprit Phil… Il est capable d’interpréter plein de chose et de les cracher comme ça, et les textes d’Éric se sont greffés là-dessus. Dans l’histoire de VELVET CIGARETTE, le personnage étouffe à la fin. C’est le côté humoristique de SUPERSCREAM.
ANR: En fait, vous aimez brouiller les auditeurs avec tous ces styles que l’on entend ?! Cela se ressent drôlement avec WHERE IS MY MOM et ses touches très jazzy ?
STEPHANE : Alors disons que le coté jazz c’est Phil, à la base il a une formation de jazz, ce fut le challenge de poser des notes de ce type dans ce titre.
ANR: Quelles sont vraiment vos influences pour un aussi magique résultat ? EVERGREY ? DREAM ? SYMPHONYE X ? (Intervention de Phil)
PHIL : Personnellement, pour DREAMTHEATRE, depuis que Mike PORTNOY a quitté la bande, on le ressent, le groupe a perdu en qualité… En ce qui concerne SYMPHONY X et EVERGREY, ce n’est pas des trucs que j’écoute.
La différence c’est que l’on essaye de ne jamais faire des choses gratuites, souvent dans la musique, tu vas faire une super grosse déboulade de guitares, tu vas pas être justifié par le fait que tu veux la faire à ce moment-là, … Nous on ne fonctionne pas comme ça. Moi quand j’écris, je fais de sorte que ce soit une seule et même entité, de suite, tu n’as pas ce format collage que tu peux retrouver dans certains groupes de prog.
ANR: Que représente le dessin de l’album ?
STEPHANE : C’est un concept qui a été développé à l’origine par Eric, puis nous avons commencé à travailler avec un graphiste qui avait de bonnes idées. Mais on arrivait pas à trouver le truc, ce n’était pas encore le dessin voulu. Finalement, Eric s’est adressé à Stan W DECKER qui lui est plus spécialisé métal et qui a plus la connaissance du milieu. Il a écouté notre album et de là, il a sorti ce dessin représentant ce bateau rempli d’alambiques en métal et surtout, d’evilcream, la substance qui revient beaucoup dans le concept de SUPERSCREAM. Ce rafiot hyper bricolé et très complexe avec pleins de choses dedans en train de survivre sur une mer déchainée. On a trouvé cela géant !!!! Surtout avec l’oiseau du premier album posé au-dessus de tout ça, en rappel.
Stan a été époustouflant sur ce dessin, il a capté l’esprit de SUPERSCREAM. Nous avons été emballés par son travail et nous comptons continuer à travailler avec lui.
ANR: Quel est le morceau dont tu es le plus fier ?
STEPHANE : Sans hésiter, THE ANGEL CRIES !! Attention, j’aime tous les morceaux de l’album, c’est juste que je le trouve plus intense, il représente toutes les facettes de SUPERSCREAM.
ANR: Le passage de BRENNUS à SEND THE WOOD MUSIC a dû vous aider considérablement ?
STEPHANE : Oui ça joue forcément ! Attention nous étions hyper contents du travail de Brennus records. C’est juste que nous avons tâtés le marché à droite et à gauche pour voir les propositions. Nous avons envoyé dans les 300 exemplaires promos. WOOD music nous ont répondu et proposé des choses intéressantes et sommes heureux de bosser avec eux.
ANR: Des projets de tournée ?
STEPHANE: A court terme, pas encore, car nous n’avons pas encore de tourneurs.
Dans l’immédiat, c’est le clip qui va bientôt sortir (THE ANGEL CRIES) sur un scenario d’Eric en sachant que la vidéo fait 9 minutes 30, où nous sommes tous les cinq acteurs du clip, dans différents personnages. Phil va commencer à travailler sur le DVD live qui a été tourné au Havres chez nous, cela sera la prochaine sortie de SUPERSCREAM. Un DVD avant un CD !
ANR: Rendez-vous dans 5 ans pour le 3ème album ?
STEPHANE : Non je ne pense pas, nous avons déjà de la matière. Phil a déjà écrit une trentaine de morceaux pour le groupe. Nous avons déjà des titres qui sont prêts. Pour la plupart préenregistrés et pas mal de lignes de basse qui sont déjà en boites. Et voilà, c’est pareil, c’est complètement fou, c’est du SUPERSCREAM ! Je peux déjà te dire que nous avons trois morceaux déjà très avancés. Du son encore jamais entendu chez SUPERSCREAM. Je peux t’assurer que l’on va se revoir très vite !
ANR : De quel groupe serais-tu le plus fier de faire la première partie ?
STEPHANE : J’adorerai faire celle d’ALICE COOPER !!! ou éventuellement EVERGREY, ou un délire genre SEPULTURA, nous sommes en cours de négociations ! Je ne veux pas donner le nom (rires), si ça se fait, ce sera cette année. Nous avons dit oui, on attend la réponse définitive.
ANR : Peux-tu me parler de l’histoire du hamster mongolien bisexuel ?
STEPHANE : C’est une fin de teaser de notre ancien clavier, il est parti en cacahuètes là-dessus, tout cela fait partie du monde fou de SUPERCREAM.
ANR : Comme ce prix du fantastique pour votre clip ?
STEPHANE : On a eu le Alien d’or du film fantastique de Rouen pour notre dernier clip. Je peux te dire que notre futur clip sera encore pire ! La vidéo est prête, c’est juste un détail technique qui nous freine.
ANR : Peux-tu me donner des groupes Français que tu apprécies ?
STEPHANE : GOJIRA … J’ai découvert il y a trois ans MASS HYTERIA que je trouve excellent et que j’ai vu au Hellfest. Ma dernière gifle musicale c’est le dernier PAIN OF SALVATION alors eux… je veux faire la première partie avec grand plaisir (rires).
ANR : Merci de m’avoir reçu et rendez-vous au Hellfest ?
STEPHANE : On n’y joue pas mais nous serons présents pour cette grande fête du métal !
