Après leur show brillant du Hellfest 2011, malheureusement écourter pour ma part sans toute fois rater leur reprise terrible des Who, la formation américaine Mr Big se produit ce mercredi 16 septembre au Bataclan. Et cela pour le plaisir de tous ses fans de la première heures ou plus récemment convertis : le groupe ayant traversé la fin des 80’s, les 90’s et une petite partie des 2000’s, séparer en 2002 et miraculeusement reformé en 2009. Oui c’est sûr, ce concert est d’ores et déjà un événement et je suis le premier à le clamer (haut et fort je précise). Aussi connu pour sa technicité que ses balades à vous tirer en douceur les larmes des yeux, Mr Big est avant tout une rencontre de quatre musiciens hors pairs. Mon excitation est donc à son comble, de plus les revoir dans un cadre plus intime est une nouvelle expérience. Le groupe nous met à l’aise dès le top départ en jouant l’incontournable « Daddy, Brother, Lover, Little Boy ». Eric Martin avec son timbre à la fois clair, puissant et légèrement éraillé, possède une personnalité rassurante avec son visage angélique. Je prends un vrai plaisir à écouter et surtout à admirer ces artistes qui ont le sourire. Bien loin du cliché Hard Rock (qui à fait le charme des 80’s il faut l’avouer), le quatuor nous offre un show sans muraille de Marshall et sans prétention mais surtout adroit et bien réglé. Bref, une vraie démonstration de maître. Les titres s’enchaînent avec une grande souplesse à travers ce show que je ressens comme positif. Je regarde autour de moi, le public semble cool dans ses baskets et ainsi oublier leur quotidien. Refrains qui mettent du baume au cœur, banane des musiciens qui ont l’air d’apprécier chaque instant de leur set, je me sens moi même détendu et limite hors du temps. Décidément il plane quelque chose de profondément sain dans ce groupe, quelque chose d’amical et de fondamentalement bon. Après ce moment émotion, je dois relever le moment inévitable d’un tel concert : le solo de guitare. Paul Gilbert se retrouve seul sur scène et se laisse aller, ses doigts se déplacent à une vitesse folle sur son manche. Il exécute plusieurs plans avec un savoir faire juste incroyable. Je découvre par la même occasion les joies de voir un shredders en chair et en os sur scène, et de surcroît l’un des meilleurs guitariste au monde. Même si ce dernier parait un poil long, j’ai l’impression d’avoir vécu quelque chose d’important aujourd’hui. On pensait s’en tirer comme ça mais non. Après quelques titres, maintenant, c’est l’heure du solo de basse. Je me remets à peine de la démonstration impressionnante de son collègue que je dois me rendre à l’évidence que Billy Sheehan est un dieu vivant de la basse. Je n’ai jamais vu une telle rapidité, une telle dextérité, une telle précision qui, combinées ensemble, donnent un flot de note très riche, similaires à de la musique classique. Tapping et double tapping, que dire à part que ce passage de cinq minutes est juste hors du commun. Un peu de douceur lorsque le groupe joue le standard « Be with you » et grand moment de plaisir (pour eux surtout) lorsque ces derniers s’échangent leur instrument, et cela à deux reprises et deux configurations complètement improbable, pour reprendre un autre grand tube Rock à savoir « Smoke on the water ». Ce fut la cerise sur le gâteau lorsque je me suis rendu à l’évidence que chacun des membres jouait très bien d’un autre instrument (ou chant) que le sien. Pour l’ultime morceau c’est au public, qui est toujours enthousiaste après 2h de set, de choisir. Ce sera sur un « Shy boy » digne de ce nom que la soirée sera clôturée. Je sors de la salle éberlué mais avec la conviction que Mr Big est un grand groupe… vous ne me croyez pas ? Et bien allez les voir en concert et n’oubliez pas vos mouchoirs.
By Djé.
