Art N Roll a rencontré Fernanda Lira de Nervosa le 21 août 2017 au Klub pour échanger sur le changement de batteuse et leur prochain opus.
Art’N’Roll : Quand et comment avez-vous rencontré Luana Dametto (NB : la nouvelle batteuse) ?
Fernanda Lira : Quand ? C’était après la tournée de l’été dernier avec Destruction, nous avions des concerts à donner au Brésil, et nous avons commencé à regarder des vidéos et à tester des filles. Un ami qui avait joué avec elle nous l’a recommandée. On ne savait pas trop à quoi s’attendre, et lorsque l’on a vu sa vidéo et s’est dit « Mon Dieu ! ». Nous l’avons auditionnée en octobre, puis nous l’avons fait jouer sur plusieurs dates au Brésil. Nous nous sommes dit que c’était la bonne (Elle clappe des mains), pas uniquement parce que c’est une très bonne batteuse, mais aussi parce que c’est une personne très agréable. Sur la route, durant la tournée, elle est très gentille et facile à vivre, très relax, et ça c’est le genre de personnalité dont nous avons besoin. Elle sait jouer parfaitement, et aime être sur la route.
ANR : Tu as des nouvelles de Samantha Landa (NB : la précédente batteuse) ?
FL : OUI ! Tu sais, ce changement de batteuse après la tournée de l’été dernier ici en Europe, fût très difficile, car ce fût merveilleux de rencontrer Samantha. Samantha est une des meilleures personnes que je connaisse au Monde. C’est une très bonne batteuse et un don de la vie de la connaître. Elle vit au Canada, donc c’est impossible pour nous de travailler avec elle. Elle a participé à deux tournées avec nous, durant lesquelles nous nous sommes beaucoup amusés. Nous l’aimons, c’est toujours une très bonne amie, et nous communiquons sur Internet dès que nous le pouvons. Donc oui.
ANR : Est-ce que vous avez de nouvelles compositions ?
FL : Oui, nous avons commencé à écrire notre prochain album. Nous avons six chansons de prêtes. Nous rentrons à la maison en septembre, et nous allons composer les autres en septembre – octobre – novembre – décembre et enregistrer en janvier. Et je pense que pour notre prochaine tournée ici, l’été prochain, notre troisième album sera sorti.
ANR : 2014, 2016, 2018, vous affectionnez les années paires…
FL : Oui, nous pensons que c’est un bon rythme. Moins de deux ans entre chaque sortie, je considère que c’est court afin de faire la promotion, de tourner et d’explorer le potentiel d’un album. Et plus de deux ans, c’est trop. Nous pensons qu’un espace de deux ans (Elle clappe des mains) c’est le délai parfait.
ANR : Du point de vue de la production, l’enchaînement entre votre premier album et le deuxième, fait penser à celui entre « Vulglar Display of Power » et « Far Beyond Driven » de Pantera : on passe de quelque chose de presque clinique à un son extrêmement rêche, sale… Deux ambiances très différentes. Tu as une idée sur le son futur de Nervosa ?
FL : Je n’ai pas d’idée, je n’ai pas d’idée, parce que nous n’avons jamais planifié la manière dont nous allons sonner. Nous ne nous disons pas : « Cette fois, on va sonner comme ci, cette fois on va sonner comme ça… ». C’est quelque chose qui se passe de façon naturelle. Comme, par exemple, je sais maintenant que : ma basse ne changera plus ; la guitare risque d’évoluer, car je sais que Prika (NB : Amaral, la guitariste) a fait l’acquisition d’un nouvel équipement ; la voix va également être différente, car j’étudie différentes techniques ; cela va être un tout petit peu plus agressif car Luana est une batteuse plus agressive…
ANR : A première vue, elle sonne plus légère, Jazzy…
FL (Amusée) : “Jazzy” ?!? Vraiment ?!? (Rires) Pour nous, elle sonne Death Metal. Mais, oui, ce sera plus agressif même si on ne sait pas comment sera le son.
ANR : Tu penses qu’il y aura un nouveau « Wayfarer » sur ce prochain album ? Ce morceau est la meilleure expérience sonore que Nervosa ait tentée à ce jour, ce mélange réussi entre du Metal épique et de la Soul façon Amy Winehouse…
FL : (Rires) Tu as prononcé le bon mot, c’était une expérience, nous aimons cette chanson. A ce moment précis, nous ne savons pas à quoi nous attendre en studio. Mais, il est probable que notre prochain album contienne une Bonus Track similaire à « Wayfarer »… parce que notre public l’a beaucoup appréciée. Alors, je pense que nous voulons (Elle clappe des mains plusieurs fois) conserver l’idée d’inclure une Bonus Track en fin d’album et de surprendre les gens.
ANR : Tes capacités vocales te permettent de chanter comme Amy Winehouse, mais aussi du Metal Symphonique façon Nightwish… Y aura-t-il une sorte de « Nemo » (NB : … de Nighwish) sur le prochain disque ?
FL : (Rires) Je ne sais pas, j’aime tellement de choses en dehors du Thrash Metal, comme Amy Winehouse, Aretha Franklin, Tarja Turunen, que cela me donne des influences diverses. Mais, bien sûr, je ne peux pas les inclure dans mes compos pour Nervosa. C’est pour cela que la formule du Bonus Track est privilégiée. Et dans le futur, lorsque nous serons plus établies, je voudrais peut-être avoir mon projet parallèle, dans lequel je pourrais chanter des trucs comme ça. Mais je parle du futur : en premier, je concentre toute mon énergie (Elle clappe des mains) sur Nervosa.
ANR : Tu as un don pour le chant et les expérimentations. Tu as écouté Diabulus in Musica (NB : Groupe de Metal symphonique baroque Espagnol) ?
FL : Oui-oui-oui, c’est un très bon groupe. Un ami me les a présentés au Brésil. J’ai adoré leur Show. Ils sont très différents, et j’aime cette orientation, cette façon différente de chanter.
ANR : Quant aux textes, tu as une idée des paroles des prochains morceaux ? Toujours très réalistes et sociétaux, dans une veine Hetfield – Mustaine ?
FL : Oui, on va conserver ça, car je pense que l’agressivité (Elle tape sur son bras) et la façon dont le Thrash Metal sonne mécontent, se marie bien avec ce genre de paroles, tu vois. Donc… et tu sais quoi ? Le fait que le Monde soit complément Fucked up nous donne constamment de nouveaux sujets pour nos paroles de chansons. Malheureusement, il y toujours de nouvelles choses dont je me sens obligée de parler dans nos textes.
ANR : On passe aux questions plus bébêtes. Lors de notre dernière ITW, tu m’as expliqué que ton Club de Palmeiras allait gagner le Championnat Brésilien 2016, ce qui a été le cas. Comment avez-vous fêté ça ?
FL : Oui-oui-oui, c’était très agréable, avec Prika (NB : laquelle arrive à cet instant) on a posté cette photo sur Facebook. Nous avons regardé le dernier match de la saison avec nos maillots. MAINTENANT mon équipe recommence à aller mal, à perdre tout un tas de matchs. Palmeiras est comme ça : un instant de bonheur, et trois millions de malheur. Je ne sais pas ce qui se passe.
ANR : Dernière question : ton avis sur le fait que Neymar joue à Paris ?
FL : (Rires) Ouais-ouais-ouais, j’ai entendu cela, c’est un bon joueur, j’espère que ça va bien se passer.