HOT on the rocks!

Interview avec Matt de l’Interceptor Fest

mardi/19/09/2017
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Art N Roll : Pour commencer peux-tu me dire comment vous est venue l’idée de ce festival ?

Matt : L’idée n’est pas vraiment originale, c’est un festival. Mais on se disait en fumant des clopes et buvant des bières, vu que je faisais partie d’heretic avant donc des concerts j’en ai organisé des tas, à Barbey j’en organise aussi, quand j’étais petit j’allais à Barbey faire des concerts, c’est là que j’ai commencé mon éducation live on va dire. Le void organise aussi des concerts, donc on s’est dit qu’on allait faire bosser les deux salles ensemble sur un projet qui nous tient à cœur depuis pas mal d’années, et il y a huit à dix mois on s’est décidé pour le faire.

 

ANR : Il y a déjà pas mal de festochs en France, pourquoi ce style de zik et si tard ?

Matt : On avait essayé d’en faire déjà  mais y avait toujours un truc qui faisait que ça tombait à l’eau. Soit on se faisait enfler par quelqu’un, soit y en a un qui ne voulait pas… Le contexte faisait que ce n’était jamais vraiment possible. Cette année, moi en bossant dans tel endroit et le réseau que j’avais, j’ai balancé l’idée aux gens de Barbey, ils étaient OK, avec les potes du Void on s’entend hyper bien donc pourquoi ne pas se mettre ensemble et sans avoir un concept super original mais vu que nous c’est notre vie, notre quotidien de faire de la musique et de faire des concerts, pour nous l’idée c’était de faire bosser deux structures super différentes ensemble et voir ce qu’il peut en ressortir. Côté super rigoureux de travail et un côté super spontané qui vient du punk.

 

ANR : Le festival se déroule sur trois lieux, dont une partie gratuite sur la place Dormoy, donc pourquoi ?

Matt : La place Dormoy car c’est une petite place, vraiment petite, avec des arbres autour, un parc pour gamin et un endroit pour jouer aux boules. Avant c’était une place de quartier avec une vie de quartier et maintenant ce quartier n’a plus de vie, les bars ont fermés. Il reste, certes, un petit bar associatif qui fait ce qu’il a à faire comme il peut le faire et nous on s’est dit, merde, c’est notre quartier aussi. On a vu avec le voisinage, ils étaient OK, en plus on fait ça l’après-midi donc ça va. Faut pas qu’ils pètent un câble, tu leur mets du Grind, du Death le soir, ça passe moyen, je comprends. On est allé voir notre élu de quartier qui était OK car il sait qu’on bossait bien et voilà.

 

ANR : Vous êtes combien à bosser dessus et depuis combien de temps ?

Matt : Ça fait donc huit mois environ et sur les deux structures on est environ une vingtaine. A Barbey on est déjà trente salariés, chacun à des postes bien définis, au Void ils sont tous bénévoles mais tous des postes bien définis aussi. Alors à deux structures ça fait déjà pas mal de monde, donc pour bosser ensemble ça va assez vite. Chacun doit faire certaines choses, chacun sait ce qu’il a à faire.

 

ANR : Le féstival est dans un mois, vous n’avez pas trop les pétoches ?

Matt : Un petit peu ouais. Mais comme on a la tête dans le guidon, on n’a pas vraiment le temps de s’en rendre compte, ni de réaliser que c’est dans un mois.

 

ANR : La première date sera la soirée d’ouverture, comment s’est porté votre choix sur Swans et Baby Dee ? Faut avouer que ça fait un peu contraste avec le reste de l’affiche.

Matt : Ouais, bah le choix s’est un peu imposé à nous comme ça. Manu qui est l’organisateur officiel de Barbey, il avait ce plan là et il kiffe les Swans, après les musiques extrêmes ce n’est pas trop son kiff, mais les Swans ça fait partie des groupes que tout le monde a écouté ou écoute encore dans ces musiques là, ça reste une référence. Puis musique extrême ce n’est pas que du bourrin quoi.

 

ANR : C’est clair, mais quand tu vois le reste de l’affiche, tu vois ça, ça fait… Ah ouais, ok, pourquoi pas !

Matt : Bah ouais ! Et Baby Dee c’est encore la cerise sur le gâteau ! Je ne connaissais pas mais ça aurait été dommage de s’en passer. Je pense que les gens peuvent être surpris, mais souvent les metalleux ou les gens des musiques extrêmes, quoi qu’on en dise, sont vachement ouvert musicalement. C’est des gens, depuis que t’es ado tout le monde se fout de ta gueule et t’es considéré comme un gros freak, alors ça me ferait bien chier que les metalleux aillent voir Baby Dee pour se foutre de sa gueule parce que c’est une freak. Ça serait un peu un poil qui se fout du poil long quoi. Et donc c’était osé mais pas totalement dénué de sens.

ANR : Comment s’est passé le choix des groupes ?

Matt : C’est un choix de passionnés. On a essuyé des refus tu vois. Nous on a refusé certains groupes aussi, pour des raisons qui nous regardent. Après, c’est des groupes que l’on écoute, dont on est fan.

 

ANR : Et ce n’est pas que de jeunes groupes que vous faites passer.

Matt : Non bah non, la plupart, même dans les trucs underground, c’est des groupes des années 80, des trucs qui défoncent, c’est vraiment des groupes de live quoi.

 

ANR : Et pour l’instant, au niveau des ventes, ça ne se passe pas trop mal ?

Matt : Non, pas trop mal. T’es toujours un peu stressé sur les chiffres mais bon. Les bordelais ne se bougent jamais trop le cul pour prendre leurs préventes, tu vois, on prend au dernier moment. Donc on s’attend à une montée exponentielle ce mois-ci. Après le Fall of Summer, faut laisser les gens y aller, kiffer… Moi je voulais y aller mais pour le coup, je me suis bien fait baiser, j’en ai fait aucun. Pas grave, je le ferai l’année prochaine ! Ou pas…. Vu qu’il y aura la deuxième édition à organiser, ah ah ah !

 

ANR : Combien de personnes vous espérez réunir pour cette première édition ? Combien il en faut pour que vous ne soyez pas trop perdant en fait ?

Matt : Pour qu’on ne soit pas trop perdant je n’ai pas trop voulu regardé en fait, sinon je serais obligé de me bourrer de Lexomil jusqu’au festival… Mais on bosse avec notre comptable et notre administrateur, qui sont deux personnes qui bossent hyper bien dans leur métier, qui ne mettent pas l’administratif et la comptabilité avant le côté artistique. Ils ont cette intelligence, ils ont autre chose à foute que de venir nous coller et ils soutiennent le projet de ce point de vue là, à trouver des financements et tout, et ça c’est cool. Après, les jauges sont petites, au Void on est à 200 et à Barbey on est à 650. Donc les préventes ça peut tout se faire en sold out d’ici demain, ou rester comme ça et les gens achèteront sur place. Après, oui, il faudrait 500 personnes environ, en comptant les chiffres du bar.

 

ANR : Y-aura-t-il d’autres performances durant le fest ?

Matt : J’aurais aimé mais là on est vraiment pris par le temps. Donc on va peut-être s’en passer, ou alors ça sera des trucs surprise de dernier moment. Mais en même temps, on s’est dit qu’il fallait peut être replacé la musique au centre des choses et ne pas faire la foire du trône. C’est les gens qui font l’animation, l’ambiance, tout ça. Donc s’il y a d’autres animations, ça sera de la surprise de dernier moment.

 

ANR : Un truc à rajouter ?

Matt : Juste que dans toutes ces scènes là, tout le monde doit être investi, dans la réussite d’un évènement, les gens qui y bossent, les groupes qui jouent, le public… On est un peu les hippies du metal, t’as envie que ça se passe bien, que les gens soient content, qu’il y ai une bonne ambiance, qu’il y ai une fraternité dans le bordel… On est peut être naïf par rapport à ça mais… Mais si tout le monde ne se sent pas concerné, il y aura toujours un truc qui n’ira pas. Soit ça sera que du commercial, soit que de l’underground, mais on ne verra rien émerger, et on aimerait bien faire le lien. Voila.

 

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