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Chronique de MASS VI – AMENRA

dimanche/22/10/2017
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crédit photo: STEPHAN VANFLETEREN

Amenra_massvi

 

Groupe : AMENRA
Album : MASS VI
Label : Neurot Recordings
Date de sortie : 20 Octobre 2017
Note : 15/20

Après une tournée américaine en compagnie de Converge et Neurosis, les belges d’Amenra sont de retour avec un sixième album studio « MASS VI », album très attendu, mais quelque peu décevant tant les attentes étaient élevées. Colin H van Eeckhout (chant) présente cet opus comme le plus difficile à écrire à ce jour, exprimant notamment la complexité de traduire en musique les sentiments et les abstractions que le groupe souhaiterait transmettre.

A l’écoute de MASS VI un titre se démarque clairement des autres. « A Solitary Reign » résume à lui seul, toute la sensibilité et la maîtrise technique des musiciens. Dès les premières secondes, le morceau nous happe pour ne plus nous lâcher. La ligne de guitare présente une mélodie imparable, qui nous accompagne tout au long des douze minutes de ce petit chef-d’œuvre. Une influence toolesque se fait ressentir, tant sur la manière dont est construit le morceau, que dans la voix claire de Colin, et sa sensibilité. Se dénote également un penchant pour des gammes orientales, qui viennent nourrir un aspect mystique. L’auditeur débute un voyage spirituel intense où la noirceur n’arrive jamais à vaincre l’espoir, qui semble toujours renaître.

Dans l’interview qu’il nous a accordée, Colin a insisté sur le rôle d’AMENRA de porter ce message, de de laisser une note d’espoir dans son œuvre. De montrer, que même lorsque l’on a l’impression d’avoir touché le fond, que l’étau se resserre autour de soi, il existe toujours une forme de lumière vers laquelle se diriger. C’est dans cette volonté de guider les hommes, que prend racine le spiritualisme d’AMENRA.

L’album s’ouvre avec « Children of the eye », qui débute calmement avant de balancer des riffs bien lourds, pesants, on respire quelques instants avant d’être plongé dans une forme d’agonie, oppressante et intense. Cette ouverture n’est pas sans rappeler « Boden » dans MASS V, titre plus tranché dans ses passages, avec une émotion plus brute, plus vive que ce que l’on retrouve dans « Children of the eye ».

« Plus Près De Toi » démarre dans une rage sourde, où la voix de Colin est soutenue par des accords diffus, des sons un peu stridents, qui établissent une ambiance où la souffrance semble chercher un exutoire. Puis la mélancolie prend le pas, et sur quelques notes adoucies arrive un chant clair, en français. Une voix, plus mise en exergue que d’habitude, mais le texte cryptique mériterait plus de travail pour apporter un impact émotionnel plus fort.  Le morceau se termine par des riffs lourds, mais porteurs d’une touche d’espoir, telle une dose de légèreté bienvenue malgré une atmosphère lourde.

L’album se termine par « Daiken », un morceau assez classique pour AMENRA, avec une intro dérangeante, qui précède un déluge de riffs lourds, sombres et puissants avant de nous accorder une accalmie de quelques minutes. Une escapade poétique, comme un instant de grâce avant un final, qui nous reprend aux tripes et nous laisse un goût de reviens-y.

Ce sixième album studio montre les limites de l’exercice pour le groupe, qui tente de se réinventer sans révolutionner le genre. Sans doute affaiblit par un manque de recherche d’influences externes, le groupe propose un album, qui ne saisit pas l’auditeur comme il le souhaiterait. Si l’on voyage à travers différentes émotions, on aurait envie de plus venant d’AMENRA. Cette attente sera peut-être comblée sur scène le 13 janvier à la Gaité Lyrique, car c’est bien sur scène que la musique du groupe prend toute sa dimension. En plus d’une mise en scène visuelle très travaillée, qui sublime leurs œuvres, il se dégage de l’osmose scénique des membres du groupe une émotion saisissante, qui emmène le public dans un voyage introspectif.

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