Groupe: Soror Dolorosa
Album: Apollo
Label: Prophecy
Date de sortie: 15 Septembre 2017
Si tu fréquentes la sphère goth parisienne, tu ne peux pas ne pas connaître Soror Dolorosa et son chanteur charismatique, Andy Julia, qui officie également comme photographe.
Soror Dolorosa tire ses influences de groupes comme Sisters of Mercy, Fields Of the Nephilim ou The Cure première période. La formation existe depuis 2001, a sorti 4 albums, dont « Apollo », et affiche un goût prononcé pour une esthétique de dandy. Tout ce qui faisait la scène goth des années 90-début 2000 se retrouve dans la musique et les visuels de Soror Dolorosa : romantisme sombre, connaissances artistiques pointues, nostalgie, mélancolie, appétences morbides.
Alors le nom de ce quatrième album dénote un peu dans l’univers goth-rock sus-mentionné. Apollon, après tout, est un dieu solaire.
A l’écoute du premier titre, il semble bien que le soleil ait sa part dans la création de cet album. Une légèreté vaporeuse efface presque dans la voix d’Andy Julia son côté caverneux. En réalité, il semble que le groupe éprouve moins le besoin de mettre en avant ses influences et se permette de nourrir ce qui le rend unique. Son style semble se déployer tout au long de l’album, plongeant l’auditeur dans une brume onirique. Après, on ne va pas se mentir, ça reste du Goth, le groupe n’est pas passé du côté reggae de la force.
Ce qui est intéressant, c’est cette impression de déambuler dans un dédale quand on écoute cet album. Le premier titre, « Apollo » est plutôt dynamique, il est suivi d’un « Locksley Hall » bien plus mélancolique au départ, puis changeant de rythme et d’ambiance, un brin plus menaçante. Dans « Everyway », les guitares se font bruitistes, grinçantes, rappelant la filiation plus Black de Julia. Et à nouveau, on retrouve le calme avec l’intro du morceau suivant, « Night is our Hollow ». « Another Life » est bien genré 80’s, s’orientant vers A-Ha. Les détours labyrinthiques se ressentent aussi par les durées très variables des 14 titres. On passe de « Apollo » presque 8 minutes, à « Long Way Home », de moins de deux minutes. Pour autant, l’effet n’est pas disparate. C’est comme un voyage en train, avec des paysages changeants, mais tous invitant à l’évasion, à la rêverie.
Il n’est pas interdit de penser que de nouvelles influences se sont ajoutées, comme un brin de Post Rock à la Solstafir et ses deux derniers albums (solo de « Locksley Hall », ) ou même de musique électronique façon Kavinsky (synthé de « That Run » et de « Another life »).
On pourrait disséquer longuement cet Apollo, mais pour conclure, cet album, avec une durée d’une heure et 10 minutes, est un bel exemple d’intégration d’influences diverses pour un résultat assez original, qui s’enrichit à chaque écoute.
Le CD est disponible dans un boîtier cartonné de belle facture. Un serpent, sinueux sur un sol granuleux jaune orangé, s’accompagne d’une sorte de scarabée. A l’intérieur, le livret est hyper léché, les photos d’Andy Julia sont un régal.
« Apollo » est sorti en CD digipak, gatefold 2xLP (vinyl 180g, masterisé spécialement pour l’occasion), et en artbook deluxe 3xCD/DVD (28×28 cm, livret 72 pages) incluant « Rive Gauche »(album live) sur 2CD et DVD (110 minutes de captation live).
Et à l’occasion de la sortie d’Appolo, sache que Prophecy réédite l’entièreté du catalogue du groupe: Severance (2009, avec bonus tracks inédits), Blind Scenes (2011), et No More Heroes (2013).
Pour un aperçu, le single “Another Life” est en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=OZa9Z16RL-Y