Samedi soir La Maroquinerie affichait complet pour le concert d’AqME avec Headcharger en première partie. 6 mois après leur très belle date au Trianon, pour le concert d’adieu d’Eths, et un passage remarqué au Download, c’est en tête d’affiche que le groupe vient présenter son album éponyme.
Un show spectaculaire, riche en émotion, qui ne laisse qu’une idée en tête : revoir le groupe sur scène au plus vite !
Headcharger monte sur scène pour défendre leur dernier opus « Hexagram », devant une fosse encore un peu timide, que le groupe va vite réchauffer. La setlist débute avec « Land of Sunshine », extrait de leur avant dernier album « Black Diamond Snake » sorti en 2014. La sauce semble prendre petit à petit auprès du public, qui se réveille vraiment sur « All Night Long ». Les musiciens livrent une bonne performance, avec un son impeccable, un jeu de lumière travaillé, et une énergie qui se ressent dans chaque riff. Les solos de guitare, sont particulièrement salués par le public. Sébastien appelle ce même public à venir pogoter sur leur dernier single «Metamorphosis ». Un peu moins d’une heure de set et il est temps de conclure avec un ancien morceau « You Wanna Dance You Gotta Pay The Band » extrait de l’album « Watch The Sun ». Une belle manière de terminer, car ce titre est sûrement l’un des plus accrocheurs que le groupe ait sorti.
Mais ce soir la foule était surtout venue acclamer le retour d’AqME, et le moins qu’on puisse dire c’est que les fans étaient tout aussi motivés que le groupe. Le quatuor arrive sur scène sur la sublime intro « Ensemble », également intro de leur dernier album, avant d’embrayer sur le single « Tant d’années ». Comme à son habitude, Vincent irradie la scène avec une énergie solaire, qui vient chercher chaque spectateur. Le morceau, très catchy et efficace, met tout le monde d’accord, et le concert démarre sous les meilleurs auspices.
L’ambiance monte d’un cran avec le kornesque « Superstar » pendant lequel Vincent fait participer le public, qui reprend en chœur « superstar, superstar… ». Un public constitué principalement de fans, qui connaissent les paroles de tous les morceaux, récents ou non. Le groupe a l’air vraiment heureux de partager ce moment avec nous. Vincent semble omniprésent, porté ou encerclé par le public, escaladant des enceintes, il exhorte la foule à se déchaîner. Une foule qui obéit docilement, tant l’énergie du groupe est communicative. Pogos et circle pit sont au programme de cette soirée, pour être dans la fosse il fallait être prêt à verser des litres de sueur!
La setlist fait la part belle à « Sombres Efforts », qui fête ses 15 ans cette année, avec pas moins de quatre titres joués. L’efficace enchaînement « Une autre ligne » avec « Le rouge et le noir » a de quoi ravir les fans des premières années. C’est également l’occasion de voir combien cet album a marqué une génération, avec des textes et des mélodies mélancoliques très forts. Mais ce soir c’est aussi l’occasion de présenter sur scène l’album sorti le 22 septembre dernier. Le groupe joue « Rien ne nous arrêtera » avec Reuno (chanteur de Lofofora) venu en personne à La Maroquinerie pour interpréter ce duo. Les deux chanteurs semblent prendre un grand plaisir à partager la scène et nous offre un beau moment de complicité. Instant émotion ensuite, avec « Si Loin », qui permet mettre en avant le chant clair de Vincent. J’aimerais souligner la progression musicale du morceau, qui nous transporte d’une apparente douceur à une explosion de colère disruptive.
Un beau moment avant de replonger dans une énergie différente avec deux morceaux du deuxième album «Pornographie» et «La réponse», pendant lesquels les fans s’en donnent à cœur joie pour chanter faux (voire très faux) dès que le micro est tendu vers eux. Impossible de ne pas rire devant cet engouement vocal !
Julien, Charlotte et Vincent quittent ensuite la scène pour laisser place à Etienne, qui derrière sa batterie, envoie un solo ébouriffant. Pendant l’espace de quelques minutes les fans restent scotchés devant sa maîtrise technique impressionnante de l’instrument. Les solos de batterie dans le Metal ressemblent souvent à une avalanche de double pédale, mais là Etienne nous montre quelque chose de différent, de plus engageant.
Le groupe revient au complet pour finir ce set sur « Enfant du ciel », qui démarre par une intro toute en douceur, avec un bel effet de violoning réalisé par Julien. Le morceau est technique, il enchaîne des riffs et des passages qui demandent aux musiciens de jouer sur une base rythmique différente les uns des autres. Une belle manière de conclure avant le rappel.
AqME reprend place sur scène pour trois titres supplémentaires dont l’incontournable « ‘’Si’’ n’existe pas », repris par le public du début à la fin. C’est au terme d’un set d’un peu moins d’1h30 que le groupe tire sa révérence, non sans avoir pris le temps de faire quelques photos avec cette salle comble, et au comble du bonheur après un tel show. Au-delà de la prestation vraiment explosive d’AqME on retient qu’il n’y a jamais eu d’instant mort durant ce concert, comme ce peut être le cas lors de la présentation de nouveaux morceaux sur scène. Ça démontre la réussite du dernier album et la force de ce que projette le groupe sur scène: une technicité, une énergie et une émotion qui ne peuvent laisser de marbre!
Le public repart conquis, prêt à les revoir le plus vite possible. Ce qui caractérise AqME depuis des années c’est aussi la générosité de ses membres envers les fans. Dans la petite cour de la Maroquinerie ils étaient nombreux à se presser pour obtenir un autographe, une photo ou un échange. Et peu importe la fatigue accumulée la veille avec un concert à Niort, le groupe est disponible pour chacun d’eux.
Un concert qui restera dans les mémoires, on espère les retrouver rapidement, peut-être sur une mainstage de festival ?
Setlist :
Ensemble (enregistrement)
Tant d’années
Avant le jour
Superstar
Uniformes
Enfants de Dieu
Refuser le silence
Une autre ligne
Le rouge et le noir
Rien ne nous arrêtera (avec Reuno de Lofofora)
Si loin
Pornographie
La réponse
solo de batterie
Enfant du ciel
Rappel:
Se souvenir
Ce que nous sommes
« Si » n’existe pas