Il le fallait, et Art’n’Roll l’a fait : couvrir le concert de Dinosaur Jr en l’honneur des 30 ans du culte canard américain pour skateur sans peur et sans reproche, à savoir Thrasher magazine.S’inscrivant tout les deux dans un style contre-culturel et plutôt anti-commercial, je me faisais une joie de découvrir ce que ces derniers allaient nous concocter.
La gaîté lyrique, au niveau de l’intersection rue Réaumur et Boulevard de Sébastopol de notre chère capitale, n’est pas qu’une banale salle de concert, non. C’est aussi un magnifique lieu d’exposition, tellement beau qu’on n’ose pas rentrer grimé n’importe comment.Il le faudra bien et, de toute manière, je ne suis pas le seul car devant c’est un rendez vous énorme de riders, du old shcool au un peu plus jeune. Pas mal on déjà taquiné la mini qui se trouve dans le parc juste en face dans l’après midi et jusqu’à la fermeture à 20h00, dans l’immédiat ça replaque pas mal mais l’heure est surtout à l’apéro bière. Quartier agréable, soleil crépusculaire, ambiance quatre roues sur trucks, pack de 12 Heineken, je me sens bien… Voire très bien (et c’est rien de le dire).
Il est temps d’aller voir au moins une des deux premières parties. A l’étage, beaucoup de visiteurs et quelques pièces de collection pour célébrer cet anniversaire, retraçant ainsi trois décennies d’existence, des couvertures de magazines format XXL à une (vraie) rampe conceptuelle en passant par des animations digitales sur le sol représentant de petites boards. Bad Shit est en train de jouer, je rentre dans la salle de concert à proprement parlé, celle-ci représente de l’extérieur un très grand cube en aluminium, une fois à l’intérieur je découvre le groupe d’un certain Jake Phelps au chant et à la gratte qui n’est en fait que le rédacteur en chef du magazine dont on fête l’âge adulte. Ce trio enchaîne les titres à forte tendance Skatecore devant un pit qui prend les 2/3 de la place et dont les jeunes gens à l’intérieur cavalent beaucoup, dingue.Mis à part la chaleur légèrement pesante, comment ne pas faire attention aux imposantes vidéos projetées contre les quatre murs et qui les tapissent littéralement. Et pas n’importe lesquelles, de nombreuse séquences en mode Fish Eye de street, rampe, pool skating et autre attaque de modules et d’handrails, des extraits en couleurs ou noir et blanc apparaissent de-ci de-là, nous offrant un bon florilège de l’attitude provocatrice et fun du combo.
Charles Manson, zombies, suicide, accidents, Richard Ramirez, pin-up, exécution et drogue, bref, ce huis clos me remplit de bonheur.Après ce moment très Skate and Destroy dans l’âme (et une courte balade dans les couloirs de la Gaîté où tout déplacement est un vrai effort vu de la masse de short à roulette qui déambule de partout), il est grand temps de passer au plat de résistance.
J’avoue être resté en retrait lors du show de Dinosaur Jr, mais même de derrière la vue, et surtout le son, est imprenable. Cela fut un grand moment ! Le trio infernal enquille les morceaux sans transition et au lieu de nous écœurer avec des extraits de film d’horreur de mauvaises qualités, les projos nous balancent du gros trick toujours dans la veine 411-video.J’en ai plein les oreilles et plein les yeux, un vrai délice pour les vieux riders et vieux fans.Cheveux longs grisonnants, grosse lunette pas très belle, Jay Mascis avec sa Jazzmaster nous offre de purs riffs toujours aussi étrangement saturées. Rock Indie qui donne le sourire, nos amis Américains n’oublient naturellement pas de nous jouer quelques tubes dont le célèbre Feel the pain en rappel.
Et voilà… haha, j’ai presque parlé plus de skate que de musique ! Désolé. Il ne faut pas m’en tenir rigueur car cette fabuleuse discipline est plutôt rarement mise à l’honneur, et surtout d’une manière aussi royale.
http://www.myspace.com/dinosaurjr
http://www.myspace.com/badshitsfc
By Djé.