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Hogjaw – Interview 14 Novembre 2017

lundi/20/11/2017
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A l’occasion de la sortie de leur album « Way Down Yonder », Art n’ Roll a rencontré le groupe Hogjaw et interrogé son chanteur, Jonboat Jones.

Interview Hogjaw
Gibson Paris, 14 Novembre 2017
Avec Jonboat Jones, chanteur et guitariste de Hogjaw

Art n’ Roll : Bonjour, d’abord, pourriez-vous décrire le groupe Hogjaw à ceux qui ne vous connaitraient pas ?

Jonboat Jones : On est un groupe de Rock n’ Roll de Phoenix, en Arizona. On joue un Rock qui est souvent décrit comme apparenté au Southern Rock, ce que je ne nierai pas. Le Southern Rock fait partie de nos influences, on écoute pas mal de bon Rock n’ Roll des années 70 et 80, pas seulement du Southern Rock mais aussi du Hard Rock, de la Country… Quand on écoute Hogjaw, on entend toutes ces influences, c’est notre moteur, on reste fidèle à ça. C’est ce à quoi on croit, ce qu’on aime écouter et jouer. On joue depuis 10 ans et ça fonctionne. Pas la peine de réinventer le fil à couper le beurre, il vaut mieux continuer à l’utiliser (en anglais : « Don’t reinvent the wheel, keep spinning it »). Un de nos albums s’appelle « If It Ain’t Broke », don ‘t fix it, ce n’est pas pour rien.

AnR : et quelle est la signification du mot « Hogjaw » ?

JJ : Alors il y a deux façons de l’expliquer. C’est un vieux terme du Sud pour quelqu’un qui mange trop, ou boit trop, ou vit de façon excessive. C’est vivre à fond. On peut l’utiliser aussi comme un verbe : « don’t hogjaw all the biscuits down » ce qui signifie « n’engloutis pas tout ».
C’est un mot sympathique et notre style de vie peut être excessif de temps en temps donc ça colle bien. On avait vu la photo de couverture d’un numéro de National Geographic « My name is Hogjaw and eating is my game » et quand on cherche un nom de groupe, ça peut vite être pénible. On pense avoir trouver un nom original, genre Slug Bucket, et on se rend compte que ce n’est pas le cas, qu’il est déjà pris ! Hogjaw était dispo, fun et en plus il nous correspondait bien.


AnR : et en plus, ça correspond bien aux stéréotypes du Rock n’ Roll : vivre trop vite…

JJ : oui vivre trop vite, avec excès.

AnR : Quels groupes ont influencé votre musique ?

JJ : Pour moi personnellement, les personnes qui m’ont vraiment donné envie d’apprendre à jouer de la guitare, ça a été Hank Williams Jr, un artiste country qui est encore là. Pour le chant c’est venu plus tard, je n’y avais jamais vraiment pensé avant de commencer Hogjaw. Je dirais Hank Jr, Lynyrd Skynyrd, The Allman Brothers Band, The Marshall Tucker Band, mais je peux citer aussi Metallica, Slayer, Iron Maiden, tous les artistes country des années 70-80, la liste est longue… Mais certains aspects de ces personnes apparaissent dans ma musique. On n’écoutait pas forcément tous toute cette musique à l’époque, mais maintenant c’est le cas.
Et ça revient régulièrement.

AnR : et vous avez incorporé toutes ces influences dans votre musique…

JJ : Oui je pense qu’on est bon pour ça, on donne une chance, on creuse profond pour ressortir tout ça et essayer de faire fonctionner le tout avec honnêteté autant que possible.

AnR : J’ai lu quelque part que les membres d’Hogjaw avaient joué dans d’autres groupes, c’est le cas ?

JJ : Oui tout à fait, le bassiste (NDLR : Elvis DD) et le batteur (NDLR :Kwall ), Jimmy Rose également (NDLR : guitariste) ont joué dans d’autres groupes. Ce n’est pas mon cas, Hogjaw est mon premier vrai groupe qui dure. Mais je connais ces mecs depuis 1988, depuis le lycée. Aujourd’hui on est un groupe soudé, mais certains ont joué dans des groupes de style différent : Metal, Indus… On est tous des Metal kids, pas de doute, mais pour en revenir à un côté plus doux, on a réussi à créer le groupe qui nous convient.

AnR : Avec des éléments Metal.

JJ : Oui ça arrive. Et je pense que les gens apprécient ça.

AnR : Tout à fait. Pour moi qui écoute du Metal, il y a des éléments très familiers, et pour quelqu’un comme mon père qui a 69 ans et qui écoute du Rock plus classique comme celui de Bruce Springsteen, c’est aussi agréable à écouter…

JJ : Oui ça fonctionne. On a observé qu’on a une grande variété de fans, des jeunes, des vieux, des gens au milieu, et ça augmente ces dernières années. Et on veut garder ça, on est reconnaissant.

AnR : A propos du Southern Rock, c’est un genre qui est apparu dans les années 50-60. Qu’est-ce que votre musique apporte à ce genre aujourd’hui ?

JJ : Et bien, on ne réinvente rien, on donne juste notre saveur, à nous quatre. On pourrait mettre n’importe quels autres quatre types, et ça sonnerait différemment, probablement. C’est la chimie des quatre gars, ou cinq, ou trois, qu’importe. Ce groupe, avec son énergie va faire sonner d’une façon particulière. On joue de la manière qu’on souhaite que ça sonne. On joue ce qu’on voudrait écouter. La première chose, c’est qu’on doit aimer. Si on aime, on se lance et on essaye. Et on a des retours de la part des gens qui nous écoutent. Ils nous disent que ça sonne parfaitement juste. Voilà ce qu’on apporte au genre, peut-être qu’on modifie un peu le son, on le rend plus étendu, on essaye différentes directions mais on y revient toujours. On y est lié même si on a la possibilité d’expérimenter.

AnR : Votre musique est typiquement américaine, comment est-elle accueillie ici en France ou en Europe ? En concert par exemple ?

JJ : On a un très bon groupe de gens qui nous soutiennent ici. C’est notre 5ème tournée. On a une date demain, après une quarantaine de concerts. On a joué sur tout le continent. Tout ce que je peux dire, c’est qu’ici en France les gens sont très accueillants, peut-être même plus qu’aux Etats-Unis.
Aux Etats-Unis, c’est beaucoup plus grand, il y a beaucoup plus de compétition, les gens ne savent pas quoi choisir parce qu’il y a trop d’options. Le choix est épuisant. Ici les gens sont plus concentrés, et plus en attente, plus susceptibles de chercher de nouveaux groupes. C’est quelque chose que j’apprécie énormément. C’est ici qu’on a commencé à avoir du succès, pas chez nous. Avec l’aide de notre manager Manny de Teenage Head Music qui a construit un bon réseau depuis 20 ans, ça a fonctionné. Les gens se souviennent de nous et reviennent pour nous voir. Et c’est réciproque, ce sont nos fans, mais pour nous, c’est comme une famille. Surtout ceux qu’on revoit régulièrement. On va chez eux, ils viennent chez nous, en dehors des concerts…

AnR : Est-ce que vous diriez qu’il y a eu une évolution entre votre premier album « Devil In The Details » et le dernier en date, “Way Down Yonder”?

JJ : Oui déjà il y a 10 ans d’écart entre les deux. Sur le premier, il y avait des choses écrites en 2005-2006, il y avait le résultat de jam session, des choses qu’on a transformées en vraies chansons. Et avec les années, ça a changé. On a un autre guitariste. En fait, on a évolué mais sans réellement le vouloir. Par contre, on a voulu expérimenter. Chaque album a été l’occasion d’essayer quelque chose. On ne se dit pas qu’on va faire un meilleur album, mais un autre album. Essayons quelque chose d’un peu différent. Pourquoi faire toujours le même morceau? Certains le font et sont contents comme ça. Mais nous on aime expérimenter et avec ce nouvel album, on est allé plus loin avec le chant, on a voulu voir jusqu’où on pouvait aller avec trois chanteurs à temps complet. Je reste le chanteur principal, mais c’est cool d’avoir d’autres gars pour prendre le relais sur scène et pouvoir faire une pause ! Les gars, continuez, je vais faire un tour en backstage! Bon évidemment je ne peux pas quitter la scène, mais c’est chouette de les voir s’investir.
Et cette évolution, les gens la remarquent. Il y a beaucoup de gens dans le public pendant cette tournée qui connaissent les paroles et chantent. On ne s’y attendait pas, ça c’est un changement par rapport au début, c’est cool !


AnR : Est-ce qu’il y a des invités sur “Way Down Yonder”?

JJ : Oui il y en a. En particulier sur le dernier titre country, “Talk about Fishin”, qui est un jam live dans notre studio d’enregistrement. On a installé un grand cercle de chaises, apporté plusieurs bouteilles de whiskey, des bières, de la glace, de la nourriture et on a passé toute la nuit là avec tout le monde. Quelqu’un disait : “Je veux commencer comme ça” et on voyait ce que ça donnait… On a enregistré peut-être 10 fois, en essayant plusieurs manières, plusieurs instruments, plusieurs approches. 80% c’est du live. On voulait que ça sonne comme ça. On s’est amusé.
Souvent le dernier titre de nos albums est un truc fun ou différent, une sorte de bonus.

 

AnR : Le premier titre de “Way Down Yonder” est un peu mélancolique, c’est une façon originale de commencer un album. Est-ce que c’était fait exprès?

JJ : Oui on a voulu ouvrir d’une façon mélodique, pas trop forte, pour inviter les gens à entrer dans l’album. On aime beaucoup ce titre, en particulier maintenant. On vit les paroles chaque jour.

AnR : Est-ce qu’il y a un titre qui pourrait résumer tout l’album?

JJ : Oui, c’est probablement le morceau “Way Down Yonder”. Il contient des éléments de tout ce qu’on aime faire, pas seulement dans cet album, mais tous les albums. Il rend compte de ce qu’on fait en tant que groupe. Les paroles de nos chansons évoquent des choses réelles, tangibles, auxquelles les gens peuvent se connecter. Alors que cette chanson, c’est de la science-fiction. On y a mis tout notre arsenal.

AnR : Est-ce que vous avez des projets?

JJ : Oui, on est d’ailleurs en plein en train de préparer ça. On n’a jamais connu une telle situation, c’est neuf pour moi. Certains des autres ont déjà vécu ce genre de choses. Enfin on a déjà donné des interviews, mais on n’avait jamais passé toute une journée avec tant de gens venus pour nous interviewer. Et ça arrive grâce à notre nouveau partenaire, Olivier et ses contacts à Paris et en France. C’est comme une porte qui s’ouvre, c’est enthousiasmant. Donc le plan c’est de voir jusqu’où on peut aller. On va continuer à expérimenter, il y a encore pleins de choses à faire !

AnR : Est-ce que vous avez déjà joué à Paris?

JJ : Non, jamais à Paris. On a joué dans des villes autour…

AnR :Oui j’ai vu que vous venez de jouer à Orléans.

JJ : à Orléans il y a quelques semaines, on joue demain à Besançon, mais jamais à Paris. Mais on y travaille. Ca prend du temps.

 

AnR : La dernière question est une tradition Art n’ Roll : avez-vous d’autres occupations artistiques, à part la musique?

JJ : Oui on en a tous, mais je vais parler pour moi. Depuis des années, je produit des vidéos, des photos, du montage. En fait, c’est mon métier. Et puis je crée des choses en métal et en bois, c’est artistique aussi dans un sens. Mais le principal, c’est jouer de la guitare sur scène et partager l’énergie et la passion !

 

 

 

 

 

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