HOT on the rocks!

Chronique de Illuminance – VIRVUM

dimanche/19/11/2017
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Groupe: VIRVUM
Album: Illuminance
Label : Season of mist
Date de sortie: 24/11/2017
Note: 18/20

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les petits gars de Virvum auront pris leur temps pour pondre leur première galette.

En effet, le groupe ayant vu le jour en 2007, il aura fallu presque 9 ans pour accoucher de leur album « Illuminance » en autoproduction en 2016. L’album aura d’ailleurs tellement marqué les esprits qu’il lui aura valu une signature sur le label Season of Mist qui nous réédite donc la bête ce 24/11/2017 (avec édition vinyle en prime pour les puristes de la platine).

Or donc, qu’est ce qui fait qu’un petit groupe suisse relativement inconnu en arrive à une telle ascension ?

Eh bien, il y a déjà le fait que son guitariste et tête pensante Nic Gruhn s’est vu offrir un poste de guitariste pour les californiens de FALLUJAH lors de leur tournée européenne en 2013 en ouverture de gros noms tels que Suffocation et Cephalic Carnage (rien que ça).

Une fois rentré de cette tournée et Virvum à nouveau au complet, le groupe s’est immédiatement attelé à faire le plus de shows possibles afin d’établir le groupe sur la scène européenne.

Avec un premier single « Internal howl » sorti en 2015, le groupe attire l’attention et se fait embarqué comme première partie de grosses pointures telles que Dying fetus, Fleshgod Apocalypse et Defeated Sanity.

Et c’est donc en 2016 que sort enfin « Illuminance », leur premier album mentionné plus haut.

Alors concrètement, il vaut quoi ce disque ?

Déjà, le groupe évolue dans un style Death technique moderne qui fait immédiatement penser à des ténors de la scène comme Beyond Creation, Obscura, Necrophagist, etc… en bref, des gars qui savent VRAIMENT bien jouer de leurs instruments respectifs.

J’ai été cependant rassuré dès la première écoute de constater que le groupe ne tombe pas dans le piège de la démonstration technique gratuite (Soyons honnêtes, beaucoup de groupes du style deviennent parfois rébarbatifs dans la débauche de notes et de blasts sans queue ni tête).

Rien de tout ça ici, c’est la qualité des compositions qui est mise en avant. Les morceaux sont, certes, complexes et il faudra quelques écoutes pour en percevoir toutes les petites nuances mais, ils sont également étonnamment accrocheurs et les mélodies restent vite collées dans un coin du cerveau.

Dès le morceau d’ouverture, le ton est donné : envolées épiques de guitares, du gros blast batterie entrecoupé de saccades millimétrées, du bon gros groove qui fait travailler les cervicales (attention au torticoli cependant, les breaks arrivent sans prévenir) et un jeu de basse fretless tout en finesse et notes glissées (et moi, j’aime ça les notes glissées. Ça rentre tout seul).

On aura droit à plusieurs passages plus calmes et atmosphériques ainsi qu’à des petits passages purement prog « à la Dream Theater » (ne niez pas, c’est là, discret, mais c’est là) habillement placés tout au long du disque, véritables moments de respirations salvatrices entre les moments de furie.

Les morceaux s’enchainent avec une fluidité impressionnante et on se surprend à arriver aussi vite à la fin des 8 morceaux sans aucune réel baisse de qualité (le disque vient encore de faire un tour complet au moment où je termine cette chronique).

Bien qu’il s’agisse de leur premier disque, le groupe fait déjà preuve d’une maturité impressionnante et d’un niveau de composition admirable. Alors certes, ce n’est pas la plus grande révolution de la scène Death technique (scène qui semble accoucher d’un nouveau groupe de prodiges tous les 2 mois) mais le groupe arrive malgré tout à se distinguer de la masse.

Il y a définitivement ici un petit quelque chose de magique dans la musique des suisses qui donne envie d’y revenir encore et encore, un peu comme une fresque devant laquelle on serait passé trop vite.

À noter aussi la production impeccable qui permet de distinguer clairement chaque instrument quasi à tout instant de l’écoute. Tout est à sa place et parfaitement audible ce qui, dans une musique aussi pointue et complexe, est un réel bonheur et rend véritablement justice au travail de dingue de Virvum.

Espérons juste ne pas devoir attendre 9 années supplémentaires pour entendre la suite !

 

 

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