C’est en ce vendredi soir au Trabendo que l’emblématique groupe avant-gardiste Laibach nous offre sa nouvelle prestation scénique.
En effet, ils sont de retour dans la capitale afin de nous présenter leur dernier opus » Also Sprach Zarathustra ».
Les patrons de l’indus nous dévoilent ici toujours avec mystère un son débordant d’expérimentations électroniques grâce à la dextérité des essais aux synthétiseurs ainsi qu’à la batterie.
De plus nous retrouvons une scène dynamisée, comme d’habitude, par des effets de lumières et des projections d’images à caractère fort, qui relèvent pour certains une connaissance artistique précise.
Autrement dit le tout sera cadencé tout au long du set par des jeux de trames, des faisceaux électriques notamment des symboles diffusés en slow motion alliant toute la complexité de notre existence : la vie, la force, la mort et l’au-delà.
Et voici l’entrée sur scène de l’icône tant attendue, l’homme venu apporter son discours dénonciateur ou diffuser l’apologie d’une doctrine: Milan Fras (alias Eber), vêtu d’un uniforme rouge pailleté. StoÏque au premier abord, puis contemplatif au second. Ses gestes lents et à la fois fermes subjuguent l’ensemble des spectateurs.
Sa voix gutturale hypnotise entièrement la salle, celui-ci n’hésitera point de jouer sur les graves d’un morceaux à un autre. Sa sublime binôme féminine alias Mina Špiler rajoute la douceur et la légèreté de ses chants tel qu’avec « Von Sonner Aufgang ». Il est important de rappeler que cette musique a été créée à l’origine pour une production théâtrale provenant d’un écrit de Nietzsche.
Laibach se l’est approprié en collaborant pour le projet de la pièce de théâtre de Matjaž Berger.
C’est pourquoi « Also Sprach Zarathustra » est avant tout une bande son qui interpellera d’avantage les férus de littérature et de dramaturge.
Et c’est avec brio que l’on découvre ce soir un projet au registre atmosphérique, à la fois épique, cosmique et rétro futuriste.
Les morceaux comme « Vor Sonnen Untergang » ou encore « Das Nachtlied I » accompagnés de pianos spectrales illustrent divinement cette mise en scène.
Puis le rythme s’accélère à partir du milieu du set, le projecteur fait défiler de manière plus rapide et intense des images altérées par les jeux de batterie. C’est alors que les différentes parties de la célèbre oeuvre de Picasso arrive: Guernica. Peinture dénonciatrice et engagée avec une renommée politique dans le monde .
La sélection de la diffusion de cette oeuvre ne demeure pas bien entendu surprenante. Laibach continue de préserver cette imagerie politique en se référant aux activités des régimes totalitaires. On enchaîne avec des morceaux plus catchy avec des sonorités indus, EBM propres à la pâte musicale qu’a instaurés Laibach.
Ainsi le message est passé et c’est une réussite! L’émotion est à son comble, le public semble conquis une fois de plus par le quinté slovène qui relève le défis sur leur performance et ont pu accomplir leur mission sur les terres gaulliennes.