Groupe: CONVERGE
Album: «The Dusk in Us»
Date de sortie: 3/11/2017
Label: Epitaph
Note: 17/20
L’artwork de CONVERGE est toujours parfaitement raccord avec l’ambiance globale de leurs albums et pour ce 9ième, j’entends déjà la glauquitude annoncée par le visuel de la pochette.
Dès le premier titre, l’atmosphère est toujours aussi impactante et pesante mais beaucoup moins rapide, surtout si on le compare au furieux album «Jane Doe» qui a fait leur renommée!
Au bout d’une dizaine de minutes, la tension s’intensifie nettement et le jeu devient plus percutant, les riffs acerbes. L’ascenseur rythmique monte progressivement mais le jeu du batteur est ponctué de breaks savamment dosés, le tempo est lourd puis s’envole à très haute altitude.
Comme à leur habitude, la transmission d’un sentiment féroce d’émotions agressives et torturées s’exprime dans ce nouvel opus, pourtant ils se plaisent à jouer avec plus de finesse et d’originalité en comparaison avec le précédent «All we love we leave behind».
On sent une forme de maturité même si j’avoue qu’à la première écoute de l’album, l’extrême mollesse du titre «The dusk in us» (qui sonne très Neurosis) m’a beaucoup intrigué puisque situé juste après le puissant «I can tell you about pain». Le choix de son emplacement frise l’incohérence, il casse l’harmonie à mon humble avis: c’est comme faire un slow après un pogo!
Je trouve aussi que «Thousand of miles between us» est également en décalage avec le reste car on passe de la hargne à une forme de complainte dépressivo-mélancolique tentaculaire (peut-être ont-ils été inspirés par leur collaboration avec Steeve Von Till car je sens comme une forme de contamination)?
Je m’étonnais donc qu’ils aient choisi le nom du titre «The Dusk in us» pour cet album mais finalement, il colle parfaitement avec le climat musical ambiant et quand on écoute les paroles tout prend son sens: «(…)Essayez de rester en vie. La vengeance viendra avec le soleil levant(…)» (toujours très optimiste ce groupe!)
Dans l’ensemble, je trouve que même si la voix est parfois plus mélodique, voire un peu trop chantante à mon goût, il y a au final une maîtrise complète du dosage violence/lenteur comme avec «Under Duress» ou «Reptilian» qui soulignent le genre monstrueusement génial où CONVERGE excelle car ils montrent bien le large spectre rythmique de leur capacité à nous hérisser le poil!
L’impact de la batterie et les riffs sont toujours très travaillés: techniques et violemment jouissifs comme l’excellent et énergique «Cannibals».
J’ai donc fini par céder à la tentation auditive malgré quelques bémols et c’est avec un réel plaisir que je me suis immergée dans leur univers que je connais si bien.
Après 5 ans d’attente, l’âme de CONVERGE est restée intacte et leur verve est toujours aussi présente dans cette nouvelle création. A noter que cet album est, je pense, plus accessible pour les non-initiés (les anciens ont fait saigner les tympans de la plupart d’entre-nous)!
Ils seront en concert au prochain DownLoad Festival le 15 juin 2018, curieux ne pas s’abstenir!