Le concert de NOSTROMO à la Maroquinerie s’annonçait comme LE Messie apocalyptique et déjà, les éléments climatiques se déchaînent à l’extérieur sur Paname: il neige frénétiquement à gros flocons et c’est la merde dans les rues…
Arrivée in extremis pour leur set (je rate la première partie) et à peine ma commande passée au bar, je sens le sol vrombir: «Merde ils ont commencé à jouer!» Bière en sûreté dans la main, je me fraie un chemin jusqu’à la salle et là c’est une furieuse frénésie musicale qui se déverse dans mes oreilles!
Le public est déjà en transe et j’entre dans un jouissif onanisme auditif, une mousseuse bave de bière aux lèvres! (l’alcool est dangereux pour la santé mais pour le coup même pas besoin de boire, l’ivresse sonore est amplement suffisante!)
J’assiste à une noire communion jubilatoire où le HardxCore copule avec le Grind, comme si MESHUGGAH s’accouplait avec NAPALM DEATH!
Mon cœur va exploser mais mon plaisir est à son comble ainsi que tout le monde autour de moi: ça exulte, hurle et pour les plus proches de la scène ça slame…
Le show est parfaitement bien orchestré: techniquement violent et vocalement Grunt, comme si le chanteur allait se décoller la plèvre! Un rugissement puissant envahi l’air environnant: il vibre de toute part et le quatuor nous fait l’étalage de toute la hargne testostéroné qu’il a en lui.
Leur retour sur la scène HxC était nécessaire, presque vital! Après un peu plus d’une décennie d’absence ces enragés nous on manqué et dans la salle ils sont remerciés par les Parigots, entre chaque morceau, à grand coup de cris gutturaux!
Comme quoi, en Suisse il n’y a pas que le chocolat qui est bon, il y a NOSTROMO aussi!
C’est une bombe atomique musicale, aussi bien sur scène que dans leurs albums (même si «Hyteron Proteron» est un OMNI dans leur discographie: Objet Musical Non Identifié, c’est bizarrement avec cet excellent album acoustique que je les ai découvert et parce que vu leur CV, ça m’a donné envie d’en écouter plus!)
La guitare est d’une précision affolante, le bassiste hargneux, le jeu du batteur est puissamment technique et il martèle comme un damné sans parler du chant d’une bestialité sans pareille!
Une performance à couper le souffle et qui donne envie de s’accrocher au plafond, ils déversent une rage incisive, elle prend aux tripes et se répand dans tout le corps, mon sang bouillonne comme propulsé par une double pédale poussée à une vitesse extrême! C’est un uppercut phonique bien placé dans ta mâchoire en somme!
Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas, c’est un florilège de tous leurs albums dont, entre-autre, l’excellent «Selfish Blues»! Ils nous on même fait une reprise «hommage» à BLOCKHEADS (groupe de GrindxCore Français avec lequel ils ont fait un split).
Pour l’exutoire final: une reprise de NAPALM DEATH et c’est l’apothéose! J’en convulse presque mais regrette déjà que ce trip monstrueux approche à sa fin… Tout le monde part et moi je reste là avec un goût de reviens-y puis dépitée, je me redirige vers le bar pour prolonger mon euphorie, en gardant en tête la prestation inoubliable à laquelle j’ai eu l’honneur d’assister…
La messe est dite…