Les Etoiles est une salle Parisienne magnifique. Sa scène parait au premier abord petite, mais c’est dans ce genre de lieux que les « nouveaux » groupes ont à tout prouver.
Pour ce soir, c’est un jeune soliste, répondant au nom de UNIA qui ouvre pour Royal Thunder. Tout d’abord, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre et ensuite je n’ai vraiment pu m’expliquer pourquoi ce gars s’est retrouvé là. Cela ne correspondait pas du tout à l’affiche. Mais il semble que le chanteur guitariste ait pris un certain plaisir à présenter ces nouveaux titres, tous joués sur bandes préenregistrées. On peut difficilement qualifier cela de véritable performance live. D’une certaine manière, il me rappelle celui qu’il mentionnera dans un de ses interludes, Paul Simon. Ce qui est complètement une autre dimension bien sûr. Unia serait bien dans un bar pour une bonne ambiance, mais pas comme un soutien pour pour ce qui va suivre.
150 personnes, dont un tiers émanant de la presse, sont à l’intérieur de la salle lorsque Royal Thunder d’Atlanta, Géorgie, États-Unis entre sur scène pour promouvoir leur dernier album « Wick ».
Ce qui frappe d’abord, c’est la grande voix de la bassiste / chanteuse Miny Parsonz. Il est difficile de dire exactement à quoi elle ressemble. Pour sûr, elle est puissante. Pas comme une chanteuse de blues rock-jazz afro-américaine, mais suffisamment rugueuse et pure comme disons une Ann Wilson (HEART). Et quel atout si vous jouez une sorte de musique grunge / rock n roll. La batterie est très présente et énergique avec des rythmiques groovy ici et là. Une section de deux guitares bien intégrées, complètent ce groupe.
Les deux premiers titres sont de cette trempe où vous avez juste envie d’ ingurgiter des quantités déraisonnables de liqueurs ou autres sucreries fortement alcoolisées. Sans prétention, sans compromis, leur ton vous attaque droit dans la face. Royal Thunder combine quelques influences à leur Hard Rock sludgy, comme le Spacerock, le Hard Rock des années 70 (j’ai même entendu quelque part un solo de Thin Lizzy), le western / surf guitare, le rock n roll et bien sûr du stoner / grunge. Au niveau du son tout allait bien, même si les guitares auraient pu être un peu plus fortes, surtout pour ce type de musique.
En raison de la petite taille de la scène, le groupe n’est pas capable de bouger beaucoup, donc cela semble un peu statique. Mais cela pourrait bien être différent sur un plus grand podium.
Après quelques morceaux, tout commence à devenir un peu ennuyeux.
Principalement parce que cela devient redondant ou pire parce que les titres perdent de leur puissance au profit de vocalises ou autres arrangements. Peut-être aussi manque t-il un peu d’interaction avec le public entre les titres et de communication entre les membres du groupe lors ce qu’ils s’exécutent, comme si tous faisaient leur propre truc dans leur coin. Le dernier titre avant le rappel nous sort un peu de notre torpeur avec une fin de course hypnotisante et une Miny totalement dedans, qui nous crache littéralement ses poumons à la face comme aux oreilles. Dans l’ensemble, un bon et solide concert. Si vous aimez ce genre de trip, c’est à écouter absolument.
Jean Claude L’Enfer