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Interview avec Marcelo Mictian d’Affront

vendredi/29/12/2017
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Art’N’Roll : Commençons par le commencement, quelles sont les influences musicales d’Affront ?

Marcelo Mictian : Pour le Brésil, tout ce qui est le vieux Sepultura, Sarcófago, et autour du Monde, j’aime Kreator, Sodom, Dissection, Motörhead et Iron Maiden.

 

ANR : Affront est présenté comme un groupe de Thrash / Death Metal… Aucune influence Black Metal ?

MM : Non, nous n’avons pas d’influence Black Metal. Et ce, même si j’ai joué pendant des années dans un groupe de Black Metal : j’ai d’ailleurs fondé Affront fort de l’expérience acquise au sein de ce groupe. Et j’aime toujours le Black Metal.

 

ANR : Des influences Brésiliennes autres que Metal ?

MM : Comme dit plus haut, j’aime beaucoup de groupes de Metal Brésilien. Mais, j’écoute aussi d’autres styles de musiques régionales et ancestrales. J’apprécie d’apprendre d’autres styles de musiques Brésiliennes, et parfois je les utilise dans celle d’Affront.

 

ANR : Le Metal Brésilien est très fort depuis le milieu des années 1980, tu es de Rio de Janeiro, et le Brésil est un très vaste pays : vois-tu des différences entre les scènes locales, comme Belo Horizonte (Sepultura, of course) ou São Paulo (Ratos de Porão, Nervosa, Korzus, Torture Squad) ?

MM : São Paulo et Belo Horizonte possèdent chacune une puissante scène locale et ont lancé des groupes à l’international. Rio de Janeiro est mondialement connu comme le « pays de la Samba », plein de gens croient qu’il ne peut y avoir de bons groupes de Metal par chez nous. Mais, nous sommes là afin de démontrer le contraire : nous ainsi que les autres groupes de Rio de Janeiro, qui sortent des disques et font des concerts.

 

ANR : Peux-tu nous dire quand votre scène Carioca a été créé ?

MM : Le Metal a commencé à Rio de Janeiro dans les années 1980. On peut citer Dorsal Atlântica, un groupe de Heavy / Speed qui est un des plus anciens au Brésil, et qui a précisément influencé Sepultura, comme Max Cavalera l’a lui-même reconnu. Il y a toujours eu à Rio beaucoup de groupes… mais pas vraiment connus, mais qui jouent tout le temps pourtant.

 

ANR : Vous sortez en Europe « Angry Voices » en janvier 2018, quels sont les principaux thèmes de ce disque ?

MM : J’aime complétement cet album. Je te mets en avant les chansons que je trouve les plus fortes : « Scum of the World », « Conflicts », « Wartime Conspiracy », « Mestre do Barro » ; et pour la version européenne nous avons inséré deux Bonus Tracks : « Violence » et « Sowed By Lies », qui sont deux morceaux que j’aime réellement.

 

ANR : On soulignera le haut Standing de la production ; qui a produit ce disque ?

MM : La production est de Rafael Rassan, le guitariste d’Affront, et de moi ; nous avons eu tous les deux quelques expériences en la matière, du coup nous avons décidé de travailler ensemble sur la production de ce disque, et nous en sommes très satisfaits.

ANR : L’instrumental « Terra sem Males » symboliserait quoi ?

MM : Il y a très longtemps, le Brésil a été colonisé par les Portugais, les Espagnols et les Hollandais. Il y avait différentes tribus d’indiens, nos ancêtres et les vrais dépositaires du Brésil. Mais ils ont été massacrés par les colons, et décimés par ces envahisseurs. « Terra sem Males » est à propos de cela.

ANR : « Mestre do Barro » est chanté en Brésilien et fait ressortir une ambiance tribale, selon toi, comment se fait-il que le Metal Extreme se mélange si bien avec les racines de votre pays ?

MM : Je ne sais pas, c’est peut-être dans notre sang, et nos racines comme tu le dis. Sepultura a été précurseur en la matière, et il nous a semblé logique de poursuivre sur cette formule, c’est un mélange normal pour nous. J’aime faire ce genre de musique. Nous sommes des individus avec une grande diversité de cultures et de sons, et nous avons grandi en écoutant de tout.

 

ANR : Pourquoi cette double version d’« Under Siege » (qui possède le même titre qu’un classique de Sepultura), la seconde en duo avec Marcello Pompeu (de Korzus) ?

MM : « Under Siege » n’est pas une reprise de Sepultura, même si elle a le même titre que leur chanson. J’ai invité Pompeu, parce que j’ai grandi en écoutant Korzus. Je l’ai rencontré et nous sommes devenus amis. Je suis très heureux qu’il ait participé à notre album. Tellement que nous avons décidé de faire une seconde version.

 

ANR : « Angry Voices » est-il disponible dans le Monde entier ?

MM : Au moment où je te réponds, il n’est disponible qu’au Brésil. Mais comme tu l’as dit, en janvier 2018 il sortira en Europe ; et je crois que le label Polymorphe Records va faire du bon boulot en termes de distribution mondiale.

 

ANR : Justement, comment avez-vous rencontré Fred Martinez de Polymorphe Records ?

MM : J’ai d’abord vu leur promotion sur les réseaux sociaux. Je cherchais un label pour sortir notre disque, et j’ai écrit à Fred. Il a été très à l’écoute, et a voulu en savoir plus sur notre création, je la lui ai envoyé, il a aimé et voilà. Je tiens à dire que Max Otero (de Mercyless) m’a également encouragé et je l’en remercie.

 

ANR : Etes-vous en contacts avec les autres groupes gérés par le Label (Hate Beyond, Malapetaka, Daemonokrat, etc…) ?

MM : Malheureusement, je ne les connais pas. J’ai écouté Hate Beyond, et ça m’a l’air d’être un bon groupe. Mais ça serait bien de les avoir comme amis, c’est toujours bon de rencontrer les autres groupes.

 

ANR : Avez-vous une ou plusieurs Fanbases en dehors de l’espace Brésilien ? En Europe, en Amérique du Sud ou du Nord ? En Asie ?

MM : En Europe et en Amérique du Nord nous avons pas mal de contacts. Parce que j’ai tourné en Europe plusieurs fois avec mon précédent groupe (trois fois en fait), que j’ai enregistré en Pologne au Studio Hertz, les studios où Behemoth, Vader, Hate, ou Decapitated ont également enregistré. Nous avions aussi tourné en Amérique du Nord, et je suis en contact avec nos fans et amis, ceux qui me soutiennent depuis cette époque.

 

ANR : Allez-vous bientôt vous produire en Europe, spécialement en France ?

MM : Je pense que oui, nous sommes en relation avec une agence et nous voulons venir en Europe le plus tôt possible, y tourner, et surement nous produire en France.

 

ANR : Finalement, le Metal est une communauté à l’échelle internationale ?

MM : Oui, le Metal embrasse le Monde et sa diversité en un seul langage.

 

ANR : Demeurent toutefois des différences culturelles. A ce titre, est-ce que le Metalhead Brésilien est plus zen ou cool que son homologue Européen ?

MM : Chaque peuple possède ses propres caractéristiques, et effectivement, beaucoup de gens disent que les Européens sont plus froids que les latins. J’essaie d’accorder de l’importance à chacun, de respecter tout le monde, nous tentons d’être agréables avec les gens quelle que soit leur origine.

 

ANR : Trois mots pour définir Affront ?

MM : Sepultura, Motörhead, Sodom.

 

ANR : Merci beaucoup Affront.

MM : Merci ANR, merci beaucoup pour l’espace que vous nous accordez, la promotion de notre musique et de faire en sorte que les gens nous connaissent.

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