HOT on the rocks!

Interview avec Mark Vollelunga et Daniel Oliver de Nothing More

dimanche/14/01/2018
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Art N Roll a rencontré Mark Vollelunga et Daniel Oliver, respectivement guitariste et bassiste du groupe Nothing More un peu avant leur concert aux Etoiles, pour la sortie de leur album « the story we tell ourselves« .

Art N Roll : Pouvez-vous nous raconter comment vous vous êtes rencontrés ?

Mark : J’ai rencontré Johnny dans un camp d’été peu avant la première année de lycée, puis j’ai rencontré Dan la même année. Ils jouaient dans un groupe religieux. Johnny m’a demandé si je voulais monter ou rejoindre un groupe. Il m’avait entendu jouer de la guitare et m’avait trouvé vraiment bon. Mais je lui ai dit non, alors je l’ai rappelé 6 mois plus tard, on a commencé à jouer un peu ensemble mais ce n’est que 5 ans plus tard que les choses sont devenues un peu plus sérieuses quand on a convaincu Dan de nous rejoindre. C’était à l’époque où on allait à la fac ensemble.

Daniel : Moi j’ai rencontré Johnny au collège, on a passé des auditions ensemble pour faire partie du groupe du collège. Johnny était tellement bon comme batteur qu’on l’a laissé jouer avec des terminales. On peut dire que notre histoire remonte à loin !

 

Art N Roll : Vous travaillez ensemble, vous avez vécu ensemble, et vous vous supportez toujours, c’est une belle histoire !

Daniel : Oui c’est un peu comme si on était des « Highschool sweethearts » (rires)

 

Art N Roll : Vous avez sorti un album cette année qui s’appelle « the stories we tell ourselves », pouvez-vous nous raconter comment vous travaillez ensemble sur les morceaux ?

Mark : Tous les morceaux sont différents, certains peuvent être issus d’un riff de guitare, d’autres d’une ligne de basse, ou alors l’un de nous arrive avec des paroles parce qu’il a quelque chose à dire. Nous aimons parler de nos propres expériences, « God went north » parle de la mère de Johnny, et « Jenny » de sa sœur. Pour cet album « Fade in/Fade out » parle de mon fils et mon père. On travaille ensemble parce que nous pensons vraiment que plusieurs cerveaux valent mieux qu’un seul. On respecte vraiment l’avis des autres, mais parfois c’est un peu difficile pour l’égo quand on critique son « bébé ».

Dan : Cet album était un peu spécial, jusqu’à présent Johnny avait toujours été le batteur, au moins pour l’écriture. On est tombé amoureux de Ben, et on l’a vraiment intégré dans le processus créatif. Lorsque nous avons commencé à travailler sur l’album, la femme de Johnny avait une tumeur, elle était très malade et Johnny n’a pas pu nous rejoindre avant plusieurs semaines. On a pu se concentrer sur la musique avec comme objectif d’enregistrer au moins un morceau ou une idée musicale chaque jour, c’était vraiment cool. Quand Johnny est arrivé nous avions une base solide pour travailler et entamer le processus de sélection et de perfectionnement des idées.

 

Art N Roll : Ce qui m’a particulièrement frappé et intéressé dans cet album c’est votre utilisation du rythme, des silences, au de-là des variations de tempos on sent un véritable travail sur l’harmonie du groove avec les émotions projetées.

Dan : Merci ! On essaie de vraiment aligner la musique sur l’imagerie mélodique et les paroles. On est content que quelqu’un le remarque (rires). On a vraiment tenté de coller parfaitement aux émotions, aux humeurs des morceaux.

 

Art N Roll : vous avez choisi d’insérer plusieurs interludes, qui marquent une forme d’opposition comme « begin/end » ou « Alone/together », pouvez-vous nous en dire plus sur cette construction.

Mark : Parfois quand on compose, certains passages musicaux ne se retrouvent pas sous forme de morceaux finaux mais restent plutôt cool. On trouvait ça intéressant de pouvoir les utiliser pour en faire quelque chose. Comme pour « react/respond », c’est sorti d’une session de jam entre nous et Dan aimait tellement le groove de cette instru qu’il fallait trouver un moyen de la conserver. Ces interludes nous ont également permis de lier le thème de l’album, d’un point de vue philosophique si je puis dire. Ça nous a permis de mieux faire le tour du sujet.

Dan : Je trouve que ça permet à l’auditeur de respirer, de faire une pause dans les informations qu’il reçoit. C’est important qu’il puisse aller jusqu’à la fin du disque, il y a trop de disques pour lesquels ce n’est pas possible.

 

Art N Roll : Le thème des paroles est intéressant, vous avez expliqué que vous souhaitez montrer la différence qu’il peut y avoir entre la réalité que l’on perçoit et une réalité plus objective. C’est un parcours introspectif bien mené. Mark, tu disais qu’un des morceaux parle de ton fils et de ton père, comment fonctionne le travail d’écriture ?

Mark : Oui « Fade in/ fade out » parle de mon fils, et de mon père. Je suis allé voir Dan avec cette idée et nous avons travaillé ensemble sur tous les aspects musicaux. Dan a beaucoup aidé sur le premier couplet, Johnny a surtout bossé sur le deuxième.

Dan : Nous avons besoin de faire en sorte que tous les membres du groupe se retrouvent d’une certaine manière dans les paroles.

Mark : On essaie d’avoir un « baromètre à chair de poule », si on arrive à projeter des frissons c’est que le morceau.

 

Art N Roll : Johnny semble avoir beaucoup progressé vocalement sur cet album, on sent une meilleure maîtrise, une palette d’émotion plus large.

Dan : Oui, complètement, il s’est vraiment mis la barre haute, notamment avec des morceaux comme « Don’t Stop ». Je me souviens que dans le studio il avait essayé plusieurs choses, il pensait se la jouer comme James Brown et finalement il est parti dans une autre direction. On a vraiment essayé de se mettre aucune barrière pour se laisser libre de tenter des choses.

 

Art N Roll : Vous avez également fait un duo avec Jacoby Shaddix de Papa Roach, comment ça s’est passé ?

Dan : On a joué avec eux en 2008, et depuis il nous a toujours suivi. On s’est retrouvé dans les mêmes festivals, notamment un à San Antonio où nos créneaux d’interviews se chevauchaient. Il est venu pour nous dire qu’il fallait absolument qu’on lui file le CD et il l’a adoré. Il nous a dit qu’il fallait vraiment qu’on bosse ensemble. Peu de temps après on devait enregistrer la vidéo de « Don’t Stop » et il y avait dans le morceau un moment parfait pour qu’il chante. On a le même label alors ça aide. Jacoby a proposé sa partie vocale à Johnny par téléphone, on a rien entendu. On s’est retrouvé à enregistrer le clip sans avoir enregistré la partie audio. (rires) On lui a juste fait confiance.

 

Art N Roll : L’énergie qu’il apporte se marie bien avec le morceau

Dan : C’est sûr que c’est une vraie boule d’énergie (rires). On va tourner avec eux en avril aux US.

 

Art N Roll : On pensait vous voir au Download l’année dernière, mais vous avez dû annuler.

Dan : Oui, les gens nous en veulent je sais. L’album n’était pas terminé, nous n’étions pas prêts pour se lancer dans cette tournée. Mais nous serons là en 2018 !

 

Art N Roll : Vous jouez ce soir aux Etoiles, c’est une salle avec une petite scène, qui change des scènes sur lesquelles vous avez l’habitude de vous produire. Est-ce que la proximité avec le public vous inquiète ? où l’espace limité ?

Mark : Il faut que l’on s’adapte, on a l’habitude de bouger beaucoup. C’est une bonne expérience de se retrouver dans une salle plus intime, de prendre le temps d’établir une connexion avec le public.

Dan : L’intimité marche dans les deux sens, vous vous sentez plus proche et nous nous sentons plus proches. Nous aussi on se retrouve touché par l’émotion du public.

 

Art N Roll : Est-ce que vous en profiterez pour jouer des morceaux en acoustique ?

Dan : Oui on devrait jouer « Just say when », qui est un morceau particulièrement émouvant pour nous. On l’a faite sur plusieurs dates, et le public a toujours chanté avec nous, ce que l’on apprécie vraiment car les paroles sont en anglais.

 

Art N Roll : Est-ce que Johnny ressent une pression particulière pour ce type de morceaux en acoustique ?

Mark : Oui c’est un vrai challenge pour lui, il doit se mettre à nu sur le plan émotionnel. Mais ça lui permet aussi de gagner en assurance et en maîtrise.

 

Art N Roll : Vous avez été nominés aux Grammy Awards, quel effet ça fait ?

Mark : On allait de Varsovie à Prague, on était hyper fatigués, et on reçoit un call qui nous dit que l’on est nominé aux Grammy Awards. C’était incroyable.

Dan : Plus on y pensait, plus c’était difficile d’y croire !

 

Art N Roll : Vous avez regardé la concurrence ?

Dan : Non, pas encore (rires). Mais je crois qu’on va être contre Metallica, Queens of the Stone Age.

Mark : On est juste tellement honorés d’être nominés, peu importe le résultat.

 

Art N Roll : Il ne reste plus qu’à croiser les doigts !

Dan et Mark : Merci !!

 

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