Ce soir, l’Olympia n’aura jamais eu autant de lettres accrochées à son mythique panneau lumineux rouge. Entre le Butcherettes, At The Drive-In et les Death From Above (qui ont finalement abandonné leur 1979 il y a quelques temps)… c’était chargé et beau à voir ! Autant de lettres que d’émotions et de déflagrations sonores qui ont marqué la soirée. Car oui, en ce 28 février, soyons clairs… les parisiens ont un rendez-vous important. Un rendez-vous avec un groupe qui a marqué l’adolescence de certains, où justement des plus jeunes qui vont enfin voir sur scène les patrons du post-hardcore. Mais avant l’arrivée des légendes sur scène, qui ne se fera pas avant 21H30, un petit point sur les 2 premières parties qui nous ont offert, eux aussi, un beau moment de rock’n roll malgré quelques bémols, notamment du côté du son.
Sans grande surprise, ce sont le (et non pas les) Butcherettes, menée par la belle Terri Bender Bender toute de rouge vêtue, qui a ouvert le bal. Acolyte musical et amical d’Omar Rodriguez-Lopez, on la retrouve notamment au sein de Bosnians Rainsbows et dernièrement dans le super-groupe Crystal Fairy avec des membres de The Melvins. Avec un punk rock garage enragé et une prestation scénique dégantée, le Butcherettes ont secoué les premiers arrivants, et ces derniers semblaient à la fois perplexes et séduits. Un live qui finalement sera quelque peu perturbé par le niveau sonore balancé dans la salle… Une sorte de bouillie d’enceinte qui ne mettra pas le groupe en valeur malheureusement.
C’est ensuite le duo canadien de Death from Above qui ont fait leur entrée en scène ! Jamais vu deux mecs balancer autant de bruit ! Avec une carrière plus que décousue (pause de 10 ans entre leurs 2 premiers albums, et beaucoup de tensions dans leurs relations à leurs débuts), les DFA sont de retour en 2017 avec Outrage! Is now, un album qui montre enfin de la stabilité dans cette formation (et pour le coup, ça fait bien plaisir). D’un côté, Jesse F. Keeler martèle ses fûts et ses cymbales avec une énergie débordante, tout ça avec un chant plus qu’irréprochable, de l’autre le chevelu / barbu Sebastien Grainger nous fait une belle démonstration de son de basse « qui déboite sa mamie » (même si, on vous rassure, aucune mamie n’a été brutalisé durant le concert) ! Avec une playlist largement constituée de nouveaux titres et l’usage un peu trop présent de samples, le public restera de marbre, malgré les quelques blagues balancées par Jesse dans un français québécois assez propre et une remarque plutôt vraie sur nos bouchons de bouteille d’eau complètement bizarre. La prestation était là mais le public lui n’attendait qu’une chose… l’arrivée des dieux At The Drive-In !
Après une petite bière à 8 euros largement méritée, il est temps de prendre place dans la salle. Peu après 21h30 donc, les lumières s’éteignent et le beau moment de retrouvailles peut enfin commencer ! At the drive-in, le vrai d’origine (enfin presque puisque le guitariste Jim Ward n’est pas de la partie, il est remplacé par Keeley Davis qui pour le coup assure plutôt bien son poste), monte sur scène et c’est avec une paire de maracas en main que Cedric Bixler-Zavala entame le premier morceau « Arcarsenal » au grand bonheur du public de connaisseurs. Le chanteur n’a pas perdu son style… lancés de micro, sauts dans tous les sens et voix nasillarde (un peu plus que d’habitude mais on apprendra le lendemain que le chanteur a assuré le set avec une bonne grosse crève). La setlist alterne les classiques indémodables de « Relationship Of Command » et les nouveaux issus d’ « In-Ter-A-Lia » (qui soyons honnêtes donne une bonne excuse pour la pause pipi ou le ravitaillement en houblon). La grosse déception de la soirée, c’est à Omar Rodriguez-Lopez qu’on la doit… le guitariste restera effacé durant l’intégralité du concert. Tel un petit enfant tout seul dans son coin à la cour de récré, un Omar timide ou juste soulé… Mais bon le rockeur est un être humain comme les autres qui a le droit d’avoir ses humeurs.
En conclusion, la soirée fut bonne ! Une grosse partie du public a retrouvé ses 16 ans pendant quelques heures et les « djeuns » ont enfin vu la bête sur scène ! Il est temps de rentrer avec une seule envie en tête… écouter « Relationship of Command » en arrivant à la maison et se dire qu’avant c’était mieux quand même.
SETLIST AT THE DRIVE IN :
1 Arcarsenal
2 No Wolf Like the Present
3 Pattern Against User
4 Hostage Stamps
5 198d
6 Cosmonaut
7 Call Broken Arrow
8 Napoleon Solo
9 Pendulum in a Peasant Dress
10 Invalid Litter Dept.
11 Enfilade
12 Holtzclaw
13 Quarantined
14 Governed By Contagions
Rappel:
15 One Armed Scissor
SETLIST DEATH FROM ABOVE
1 Nomad
2 Right On, Frankenstein!
3 Moonlight
4 Caught Up
5 Going Steady
6 Outrage! Is Now
7 Holy Books
8 Freeze Me
9 Trainwreck 1979
10 The Physical World