Groupe: MIME
Album: Lighthouse
Label: autoproduit
Date de sortie:
Note: 17/20
Après un premier EP très prometteur, le sextuor parisien de Post-Rock Mime revient avec un opus à écouter de toute urgence. Le groupe s’inscrit dans la directe lignée de Cult Of Luna avec des sonorités qui ne sont pas sans rappeler des groupes comme Godspeed You! Black Emperor ou And So I Watch You From Afar.
C’est un travail d’orfèvre qui est réalisé au niveau des ambiances. Le groupe utilise à bon escient ses trois guitaristes pour travailler des juxtapositions de mélodies, tout en restant dans la nuance. Ces lignes mélodiques expriment des sentiments parfois complémentaires, parfois antonymes, qui donnent de la profondeur aux morceaux.
Le premier extrait de cet opus, « Liminaris » est la démonstration parfaite du potentiel de MIME. C’est aussi mon morceau coup de cœur. Un démarrage assez sombre, avec une batterie simple mais percutante, une basse présente, et une progression mélodique qui vient très rapidement saisir l’auditeur. Plus le morceau progresse, plus on s’attend à aller vers quelque chose de grave et lourd, mais le groupe nous surprend en incorporant des passages lumineux, tels une bouffée d’optimisme, avant de se laisser submerger dans une rêverie doucement mélancolique. Sur la dernière partie, la progression s’empèse et amène plus de corps, tout en jouant avec les différentes ambiances ressenties tout au long du morceau. Un titre sublime, d’une rare délicatesse.
J’adhère un peu moins sur l’utilisation des samples sur « Fresnel », je ne suis pas convaincue de l’apport de ce mécanisme déjà un peu trop entendu ailleurs.
« Silk Napkin » arrive à créer une ambiance sombre et dérangeante, avant de confronter des émotions divergentes pour un rendu captivant. La flamboyance du final se pare de quelques airs amenresques dans cette idée de nous sortir de l’obscurité pour nous faire entrevoir la lumière.
Final grandiose avec le très bon « Lighthouse ». Les transitions sont parfaitement réalisées, les atmosphères alternent avec l’élégance comme fil conducteur, sans jamais tomber dans la surenchère.
L’excellente qualité de la production est à souligner, la direction artistique a été assurée par le groupe et le mixage a été fait par Mathieu Déron, guitariste du groupe. Une production 100% maison! L’artwork signé Raphaël Lucas est sobre, froid, mais très stylisé.
Pour conclure, MIME nous invite à voyager avec eux à travers une expérience musicale aux ambiances aériennes particulièrement maîtrisées. Le seul bémol pour moi, serait le manque de passage un peu plus lourds, d’une certaine violence pour encore mieux contraster les morceaux.
Une seule recommandation, allez les découvrir en live au Supersonic le 5 mai !