HOT on the rocks!

Chronique de l’album LEATHER TEETH – Carpenter brut

dimanche/22/04/2018
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Groupe: Carpenter Brut
Album: LEATHER TEETH
Date de sortie: le 23 février 2018
Label : No Quarter Prod
Note: 18/20

 

Voici une chronique un peu tardive du dernier brulot sorti par Carpenter brut fin février dernier.

Il faut dire que le bougre a surpris un peu tout le monde en balançant sa nouvelle offrande quasi immédiatement après son annonce via un trailer dégoulinant d’un ambiance année 80 bien kitch et percutante. Bon allez, il y a bien eu un petit teaser fin janvier mais celui-ci ne nous préparait pas à la déferlante fluo qui a suivi.

Une chose est certaine, les choses bougent très vite pour Carpenter Brut et c’est finalement assez représentatif de ce qui se passe au sein de la scène Synthwave.

Pour ceux du fond qui suivent pas, le mouvement Synthwave est un style musical qui a commencé à émerger dans les années 2000 et qui connait un véritable essor depuis les années 2010, avec l’explosion de groupes comme Gunship, Cold Cave et, pour citer quelques Français, Perturbator et Carpenter Brut. Ça tombe bien, c’est celui-ci qui nous intéresse aujourd’hui.

Personnellement, j’ai découvert le style il y a environ 2 ans avec l’album « the uncanny valley » de Perturbator et ça a été la grosse claque. Evidemment, si vous avez grandi dans les années 80 (oui je suis une vielle chose et je vous flute), difficile de rester insensible face à une scène qui se veut un hommage totalement débridé et assumé de la culture 80’s, que ce soit le cuir, les looks criards, les coiffures en dessous de bras, la grosse SF kitch, les musiques de films à gros synthés qui bavent, etc.

Bref, ça titille une corde sensible chez les plus de 30 ans (mais pas que).

Une fois que vous avez ouvert cette boite de pandore toute décorée de néons roses, vous allez vous rendre compte que la scène est très active et que les albums et artistes semblent sortir de partout.

Il n’aura donc pas fallu bien longtemps pour que votre serviteur découvre Trilogy, le premier album de Carpenter Brut, compilation des 3 premiers EP de la formation qui lui a assuré un gros succès à l’international aux vues de toutes les tournées enchainées pour le défendre. Nous aurons même eu droit à un album live l’année passée.

L’artiste n’aura donc vraiment pas chômé et nous voici donc déjà face à ce « Leather teeth », annoncé comme le début d’une nouvelle trilogie et, le moins que l’on puisse dire, c’est que le coté hommage aux sulfureuses années 80 est ici assumé à 800%.

Soyons clairs, si le kitch des musiques à vieux synthés vous fait peur, vous allez partir en hurlant.

Mais si vous faites partie de ces gens qui ont trippé devant Kung Fury (si vous ne savez pas ce que c’est, allez voir. Vraiment), vous allez en avoir pour votre argent.

Ce disque est une véritable virée épique, naviguant entre tout ce qui faisait la richesse musicale de l’époque, s’inspirant de la coldwave, de l’électro, du pos-punk, etc.

Ça part dans tous les sens tout en gardant cependant une ligne directrice qui ne vous perd pas en chemin. On a même droit à un morceau purement heavy/glam avec « Beware the beast » avec Mat MacNerney de Grave Pleasures comme invité.

Tant qu’on parle d’invités, nous avons également droit à un très sympathique collaboration avec Kristoffer Rygg de Ulver sur le morceau « Cheerleader Effect » dont la voix colle à merveille avec l’univers du disque.

Le reste de l’album se veut plus instrumental mais ça n’est pas gênant outre mesure, vu que c’est très commun au sein de cette scène.

Les morceaux s’enchainent vite et sont d’une efficacité redoutable. Je salue au passage l’énorme travail d’arrangement, que ce soit les nombreuses couches de synthés, les grosses guitares ou encore les beats puissants qui vous feront immanquablement bouger la tête et frétiller du popotin (oui je parle comme ta mère SI je veux).

Petit coup de cœur pour les morceaux « Monday hunt » et « Inferno Galore » qui m’ont juste donné envie d’aller combattre des envahisseurs aliens à bord d’un rutilant vaisseau plein de canons lasers (et tu juges pas mes rêves, okey ?!).

On appréciera aussi beaucoup la grande variété des morceaux, ce qui évite à l’album de tomber dans le piège de la répétitivité qui va souvent (et malheureusement) de pair avec les scènes émergentes où tout le monde fini par sonner comme tout le monde.

Ce disque ne fait que 32 minutes et nous laisse un tout petit gout de trop court. Mais attention, ici, on parle de ce fameux gout de trop court qui vous incite à remettre le disque du début pour en refaire un tour tellement le voyage a été épique. C’est une qualité assez rare pour être signalée, le disque va à l’essentiel et aucun morceau ne semble superflu.

La formation est actuellement en pleine tournée et passera d’ailleurs par le Hellfest cet été et perso, il y a toutes les chances pour que je sois dans la fosse en train de dandiner du boule pendant leur show.

Allez, sortez vos basquettes blanches, vos bandanas, vos rails de coke (à non zut, ça on peut pas, c’est illégal) et vos vieux perfectos, il est temps de bouger vos belles crinières en rythme en écoutant ce « Leather Teeth » !

 

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