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Chronique de l’album Kings Among Scotland – Anthrax

jeudi/26/04/2018
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Groupe : Anthrax
Album : Kings Among Scotland
Label : Nuclear Blast
Sortie le : 27 avril 2018
Note : 16/20

L’affaire est entendue : un changement trop audacieux de chanteur et la mode Grunge auront fait perdre près d’une quinzaine d’années à Anthrax, la bande au Not Man n’ayant retrouvé son assiette qu’à la fin des années 2000, avant d’être intronisée in extremis membre du très puissant « Big Four » (également composé de Metallica, Slayer et Megadeth). Ce sont en vrac son opiniâtreté, deux ou trois albums cultes publiés entre 1985 et 1990 et la Street Credibility de Scott Ian qui ont permis à son groupe d’arracher, telle la France à l’ONU, un siège à la table des grandes puissances du Thrash Metal. A l’instar des trois autres, le « Good Jewish Boy » et ses sbires ont sorti il y a deux ans un album studio très correct (« For all Kings », chroniqué en ces colonnes virtuelles), parfois désigné disque de l’année 2016 par certains Webzines, ce qui leur a donné le prétexte de sillonner la Planète bleue, de jouer leurs classiques, et de rappeler ce faisant que leur répertoire s’étale désormais sur quatre décennies. Opportunément concentrée sur les morceaux du récent « For all Kings » et de l’intemporel « Among the Living » publié en 1987, cette tournée promo et anniversaire s’intitula « Among the Kings ». Elle passa le 16 mars 2017 par Paris (un Elysée Montmartre à moitié vide, mais c’est une autre histoire, c’est arrivé aussi à AC/DC chez nous…) et le 15 février à Glasgow (« At the band’s sold-out concert at Glasgow’s historic venue the Barrowland Ballroom » me dit la fiche communiquée par la maison de disques, le pourquoi du comment d’un choix si peu pourvu de symbolique…). Enregistré, donc, chez les Ecossais (qu’on entend peu in fine, sauf entre les chansons) « Kings Among Scotland » est le cinquième album Live du groupe (sans compter « Attack of the Killer B’s » de 1991 qui est un Patchwork foutraque de faces B, de captures scéniques, de Remix, de chansons potaches, et qui est pour l’auteur de ces lignes l’absolue quintessence de ce qu’est Anthrax). La pochette est un pastiche de «Rock and Roll Over » de Kiss, référence idolâtre de Scott Ian. Voilà pour le contexte.

Quant au contenu, toutes les dates de cette tournée étaient scindées en deux thématiques : un assortiment des albums publiés de 1985 à 2016 ; l’intégralité des neufs titres composant « Among the Living »… mais joués dans un autre ordre que celui du disque. Et tout s’achève sur « Antisocial » de Trust joué en rappel. Ce qui frappe d’emblée à l’écoute de la première partie du Live, est la parfaite intégration des morceaux issus de l’album de 2016 à l’ensemble. Tout porte à croire que le saccadé « Evil Twins », la haletant « Blood Eagle Wings » et le lyrique « Breathing Ligthning » ont toujours existé, qu’ils auraient été enregistrés sous la présidence de Georges Bush Père lorsque le groupe portait des bermudas fluos, passait en Guest dans « Mariés, deux enfants » sur la Fox et que Scott Ian possédait encore des cheveux (filasses certes). Ce premier pôle du concert s’ouvre sur le lourdingue « A.I.R. », « Madhouse » et « Medusa », tous trois sur « Spreading the Disease » de 1985, s’ensuivent les nouveaux morceaux déjà évoqués, puis c’est « Figth ‘em till you Can » de 2008, et « Be all, End all » provenant du mal-aimé (car bâclé selon les dires de notre barbichou) mais finalement culte « State of Euphoria » de 1988. Seul regret : la reprise stéroïdée « Got the Time » du rachitique Joe Jackson manque à l’appel (ou un éventuel morceau de « Persistence of Time » de 1990). Pourtant celle-ci était encore jouée par Anthrax lors de leurs pénultièmes passages à Paris et au Hellfest en 2015 et 2016… Ce premier sous-ensemble est agréablement compact. Mais moins, pardi, que le second de ce Live, qui reprend en totalité « Among the Living », lourde galette trentenaire, souvent considérée comme un des meilleurs albums de Metal de l’histoire du genre. En fait, l’exercice est à la mode outre-Atlantique depuis que Mötley Crüe (la complète de « Dr. Feelgood ») et Metallica (« Metallica ») s’y sont collés… Un peu plan-plan et artificiel aussi, le concert perdant en diversité et en spontanéité. L’avantage est que le novice acquerra d’un coup et une compilation et un album entier joués en public. Avec un son convenable et quelques déraillements de voix de Joey Belladonna (comme d’hab’). Que dire, sinon que l’intro Tam-Tam à la batterie de « Indians » est plus longue, donc plus jouissive, que sur la version Studio. C’est déjà ça, comme le chantait Alain Souchon.

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