Art N Roll a pu poser ses questions au groupe de sludge italien the Blacktones pour en savoir plus sur le nouveau poulain de Sliptrick Records.
Art N Roll: Pour commencer, tu pourrais nous présenter un peu le groupe et votre musique ?
Aaron Tolu: Gianni (basse) et Sergio (guitares) ont commencé ce projet en 2011 et maintenant le groupe a un peu changé: à côté d’eux, il y a moi au chant, Maurizio Mura à la batterie et Paolo Mulas aux guitares. Nous avions sorti un EP avec Simone Utzeri au chant, puis notre premier album en 2015 avec moi en remplacement de Simone. Notre dernier album » The Day We Shut Down The Sun » est sorti en 2017. Nous nous décrivons généralement comme un groupe de sludge, et nos influences sont des groupes alternatifs et grunge des années 90, comme Pantera, Tool et Alice In Chains.
ANR: Vous décrivez votre dernier album » The Day We Shut Down The Sunl » comme un concept album sur un voyage à travers l’esprit humain. Peux-tu nous en dire un peu plus à ce sujet?D’où vient cette idée?
Aaron: L’idée vient de la bande dessinée « Promethea » d’Alan Moore, où le personnage principal est initié à la magie par l’interprétation des cartes de tarot. Elle découvre que chaque carte représente un moment dans la création de l’univers du big bang à la fin du monde. Mais chaque tarot peut être associé à une caractéristique du comportement humain. Alors que se passe-t-il si nous commençons à déconstruire notre esprit en supprimant une caractéristique à la fois? Que deviennent notre intégrité, notre moi intérieur?
Sommes-nous toujours nous-mêmes si nous enlevons notre foi, notre courage, notre sagesse, notre sens de la justice, notre intelligence? Ou sommes nous juste le dernier tarot, le fou? C’est la question principale qui nous a amenée au concept de l’album
ANR: Comment avez-vous abordé le processus créatif pour ce nouvel album?
Aaron: En 2016, nous avons commencé à jammer et à écrire de nouvelles chansons. La première était « Ghosts ». La chanson titre, « Nowhere Man » et « Broken Dove » étaient des chansons inédites des sessions précédentes, et sont maintenant très différentes des premières versions.
Après avoir écrit huit chansons, nous avons commencé à penser à l’album, à son nom, et si c’était un concept ou non. Nous avons décidé alors de faire un concept avec quelques morceaux ambiants entre les chansons, avec des paroles sans lien direct entre les morceaux si ce n’est l‘ambiance. Et tout cela est sorti d’une manière très naturelle.
ANR: Il y a des chansons assez lourdes et rapides alors que certaines pistes bénéficient d’un tempo plus lent telles que « Breaking Dove ». Cela rend le disque vraiment bien équilibré. Peux-tu nous dire comment vous gérez cela et si vous continurez à le faire dans votreprochain disque?
Aaron: Ahah nous ne le savions pas! C’est arrivé comme ça. Nous avions seulement arrangé les chansons pour les adapter à notre « descente » conceptuelle et pour faire en sorte que lorsque tu écoutes l’album entier, tu sentes où ça aille..
ANR: Qui écrit les paroles? Quelles sont les sources d’inspiration?
Aaron: J’ai écrit toutes les paroles et les sources d’inspiration sont variées. Certaines chansons proviennent de faits ou de pensées personnelles, d’autres sont inspirées par des films comme « Nowhere Man ».
ANR: Peux-tu nous dire quelle est l’histoire derrière I.D.I.O.T.S.?
Aaron: Cela signifie « J’ai vu des idiots aller trop loin sur les réseaux sociaux ». Quand il s‘agit de „fake news“, notre coportement devient stupide et naïf sur Internet et les réseaux sociaux. Tout le monde déteste les trolls et les intimidateurs sur les réseaux sociaux mais personne ne vérifie les infos quand elles apparaissent à l’écran, … Parfois ce comportement nous conduit à devenir ce que nous détestons à l’égard d’une autre , alors prenez un instant pour réfléchir à ce que vous faites.
ANR: Vous utilisez plusieurs manières de chanter / parler / crier, comment les équilibrez-vous?
Aaron: Nous essayons de suivre l’état d’esprit de la chanson, sans laisser la voix être trop présente. La voix est un instrument principal comme les guitares, mais nous n’aimons pas la mettre partout, parfois il faut laisser de la place pour jouer avec la dynamique ou passer à des voix plus douces et plus claires. Comme nous l’avons dit, chaque chanson a une histoire à raconter, et en utilisant des styles de chant différents, c’est comme si vous laissiez entrer sur la scène un nouvel acteur.
ANR: L’album inclut des interludes qui semblent aller de paire „Pope/Popess“, „Emperor/Emperess“ etc. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
Aaron: Tout est lié au concept qui lie toutes les chansons ensemble. Ton âme est comme un jeu de tarots, et nous dessinons les six derniers qui définissent ta personnalité. Le pape est la loyauté; L’empereur est la volonté; L’impératrice est l’intelligence; la papesse est la foi; Le magicien est la clé du changement, le passage vers d’autres dimensions infinies. Mais si notre voyage est un retour en arrière, alors nous redeviendrons l’imbécile, le tarot sans nombre. Un esprit vide.
ANR: Vous avez signé avec les records Sliptrick, que pensez-vous qu’ils vous apporteront?
Aaron: Nous espérons atteindre un public plus large grâce à leur promotion, mais nous savons que nous avons beaucoup de travail à faire pour y parvenir.
ANR: Quels sont vos projets pour le futur proche?
Aaron: Nous continuons à promouvoir l’album, mais nous travaillons sur des vidéos officielles que nous voulons montrer cette année. Nous prévoyons aussi un mini tour en dehors de la Sardaigne (notre patrie)!
ANR: En tant que fan de Tool, es-tu impatient d’entendre le nouvel album?
Aaron: Je n’en peux plus d’attendre!!! Mais peut-être que quand leur album sera sorti, nous serons tous déjà morts … je plaisante bien-sûr! J’espère qu’ils vont sortir l’année prochaine!
ANR: Que fais-tu quand tu ne joues pas de la musique? As-tu un job à côté ? Des hobbies ?
Aaron: Quand nous ne sommes pas en salle de répétition ou sur scène, nous (soupirs) sommes de retour à notre travail, mais nous avons encore du temps pour nos hobbies: sports, jeux vidéo, films et bandes dessinées!