Groupe: Avalanche
Album: Fallen Lives
Date de sortie: le 21 mai 2017
Label : auto-produit
Note: 15/20
Avant de me lancer dans mon petit exercice de dissection d’album habituel (fait par un pseudo-pro, n’essayez pas ça chez vous), une petite mise en contexte s’impose afin de cerner l’intérêt qu’a suscité en moi le petit dernier qui a atterri sur mon bureau (si, un canapé, ça compte comme un bureau !).
Vous me direz probablement qu’un disque doit se découvrir sans trop en savoir pour avoir le plaisir de la découverte totale et sans apriori. Mais c’est plus fort que moi, j’aime avoir un peu de contexte pour pleinement cerner une œuvre et tenter de décoder son message. Et puis c’est ma chronique, je fais ce que je veux d’abord.
Donc, il y a environ un an, j’ai eu l’occasion de faire la chronique de l’excellent album « Neptune » du groupe Pysgnosis, formation expérimentale qui avait, à l’époque, la particularité d’incorporer du violoncelle et de ne pas avoir de batteur. Ces étranges personnages jouant une musique instrumentale aux frontières du prog, de la musique ambiante et de la musique extrême, j’ai fatalement été intéressé par la bête.
« Mais qu’est-ce qu’on s’en br*nle de Psygnosis, c’est pas le sujet de la chronique » me direz-vous ? Et bien justement, il y a bien un lien entre eux et le projet Avalanche, c’est ce petit batteur de Thomas Crémier (en vrai, je ne sais pas s’il est petit, c’est juste pour la formule).
Car en effet, après une tournée conjointe, les allumés de Psygnosis ont fini par rompre avec leurs vielles traditions et ont décidé d’intégrer le sieur Crémier en guise de véritable batteur.
Et c’est avec tout ça en tête que j’ai lancé la lecture de son premier album solo sous le patronyme d’Avalanche (projet solo où il joue de tous les instruments). Et soudain, l’intégration du bonhomme au sein de Psygnosis m’est apparue comme une évidence.
En effet, le projet Avalanche partage pas mal de points communs avec leur musique et on imagine très facilement le jeu de batterie puissant et riche du jeune homme se marier parfaitement avec leur musique.
Mais bon, on a bien assez divergé, parlons plus en détail de ce « Fallen lives ».
Album instrumental oscillant entre la violence d’un Death moderne et les passages aériens de la musique ambiante, Fallen lives est loin d’être un disque conventionnel. Déjà, la structure des morceaux est assez atypique et s’apparente plus à une sorte de voyage musicale où la seule ligne directrice semble être les changements d’émotions de son unique maitre à bord.
Tantôt minimaliste et ambiant comme l’intro de Left behind (morceau d’ouverture), tantôt brutal et chaotique, à la limite du mathcore par endroits, dans des morceaux comme Only pain, le voyage est assez mouvementé et va surprendre l’auditeur plus d’une fois sans vraiment le ménager.
Vu qu’il n’y a pas de chant, on peut être désarçonné par l’absence de véritable refrain ou de point de repère mais cela n’empêche pas l’album de fourmiller de passages mélodiques qui collent rapidement en tête. C’est d’ailleurs un point qui peut rendre l’album difficile d’accès pour l’auditeur peu habitué à la musique instrumentale et expérimentale.
Celui-ci passant du calme absolu à la violence extrême en un claquement de doigt et ce, souvent au sein même d’un morceau, il y a de quoi se perdre quand on est habitué aux structures classiques « couplets-refrain-couplet-pont-refrain ».