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Heaving Earth – Diabolic Prophecies

dimanche/29/07/2018
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Groupe: Heaving Earth

Album: Diabolic Prophecies »

Réédition Sortie le: 26 avril 2018

Label: Eclectic productions

Note: 15/20

 

 

« Nan mais le Death tu vois, Jean-Claude, c’était mieux avant quand-même… »

Si vous fréquentez le milieu Metal, vous en avez surement déjà entendu des comme celles-là. Vous noterez d’ailleurs que ça marche pour tous les styles et en particulier pour les fanboys des vieux groupes (oui, c’est toi que je regarde le fan de Slayer au fond, fais pas semblant de pas te reconnaitre…).

Bon j’avoue, malgré ma grande ouverture d’esprit aux nouveaux styles/groupes émergeants, j’ai été biberonné au Death old school quand j’ai découvert le Métal extrême, avec les grands classiques de la scène comme Morbid Angel, Death, Cannibal Corpse et autres Hate Eternal, etc.

Vous voyez ces vieux groupes aux musiciens inidentifiables sur scène tellement ils sont enfouis sous un mur improbable de cheveux qui virevoltent ? Oui, c’est bien de cette scène qui m’a fait aimer le Death metal.

Alors oui, je vous raconte encore ma vie au lieu de parler du disque en lui-même mais c’est plus fort que moi, j’aime contextualiser mes chroniques (et ça nous fait passer un peu plus de temps ensemble et moi, j’aime ça, passer du temps avec vous).

Donc oui, la première fois que mon attention a été attirée par le groupe Heaving Earth, c’est justement parce que ce nom est également le titre d’une chanson de Morbid angel dont il est d’ailleurs ouvertement inspiré.

Le son du groupe étant d’ailleurs très similaire à la scène floridienne (pour ceux qui ne connaissent pas trop le petit monde du death old school, sachez que beaucoup de groupes majeurs de la scène sont originaires de la Floride), j’ai un temps cru que le groupe en faisait partie.

Que nenni, la formation nous vient en fait tout droit de Prague, en République Tchèque ! Mais vu les influences, totalement assumées du groupe au passage, rappelant très vite Morbid Angel cité plus tôt, mais aussi Hate Eternal ou encore Immolation, on pouvait confondre.

Bref, ce « Diabolic Prophecies » est en fait le premier album du groupe sorti en 2010 et qui bénéficie aujourd’hui d’une, ma foi, bien belle réédition ici via le label Eclectic productions.

En effet, en plus de l’album, cette réédition contient également une reprise assez convaincante de « Pain divine » de Morbid Angel (je vous l’ai dit, l’ombre de l’ange morbide semble toujours tapie quelque part dans l’œuvre du groupe) ainsi que la démo « Vision of the Vultures » enregistrée à Prague en 2008 et sortie à l’époque sur le label Nihilistic Holocaust.

Heaving Earth nous balance donc ici un Death bien brutal et technique assez typique de la scène en question. On y retrouve bien entendu les éléments classiques du style avec du gros blast, des guitares surchargées alternant entre la lourdeur rythmique lancinante et les notes aigues dissonantes, du chant lourd et gras, des passages très rapides qui joue à saute-mouton avec des passages pachydermiques, du solo de guitares bien branlés, etc.

L’ensemble n’a rien de révolutionnaire en soit mais est très bien maitrisé et foutrement efficace.

« Serpents Domination », le morceau d’ouverture, arrive d’ailleurs à placer quasi tous les points forts du groupe en à peine 2 minutes 30 et donne le ton de la sauvagerie qui va suivre.

Le jeu est rapide, voir frénétique sur plusieurs morceaux comme « Atavistic Revelations » ou « Humanity Exiled » qui contrastent avec des pistes plus longues et plus barrées comme «The Shrine of Desolation », longue pièce de 9 minutes dont la fin semble littéralement s’effondrer sur elle-même avec une diminution progressive du tempo, finissant pratiquement en sludge/doom.

Si vous êtes habitué aux productions modernes ultra propres et léchées façon Deathcore, vous risquez d’avoir un choc, car on est très loin du coté chirurgical hyper propre de ce dernier. Il y a en effet un côté très rugueux, voire très râpeux même, dans le son général de l’album qui pourrait rebuter celui qui ne jure que par les groupes aux productions modernes.

C’est très roots comme on dit (en vrai, je ne sais pas si ça se dit. Mais j’aime bien le dire, ça fait vieux connaisseur éclairé).

Mais malgré ça, ce côté « sale » rajoute un petit plus à l’ambiance oppressante de l’album. Il y a d’ailleurs un petit relent de Ulcerate çà et là sur ce disque, avec ces fameux passages hyper saturés, voire bruitistes, où l’on peine à comprendre exactement ce qui se passe et où un véritable malaise s’installe (je pense notamment au morceau « Beyond the void » qui est véritablement dérangeant).

Une bien bonne galette de violence à l’ancienne en somme et qui permettra de patienter jusqu’à la sortie du prochain disque de cette sympathique bande de brutes. Nous n’avons pas encore d’info précise sur ce futur nouveau disque mais le groupe est en plein travail de composition au moment où j’écris ces quelques lignes. Espérons donc que leur prochaine offrande nous ruinera bien les cervicales comme il se doit et nous fera fondre le visage tel les nazis qui ont ouvert l’arche d’alliance (non, ce n’est pas un fait historique, c’est dans Indiana Jones… Révise tes classiques si t’as pas compris la référence).

Pour conclure, je dirais que nous sommes face à une bien belle réédition, généreuse en contenu qui fera plaisir aux fans qui n’auraient pas pu se procurer la première édition et qui fera aussi une bonne porte d’entrée à la découverte du groupe pour les autres.

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